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Communiqué de presse : L'UIT publie ses données mondiales annuelles sur les TIC ainsi que le classement des pays selon l'Indice de développement des TIC

L'UIT publie ses données mondiales annuelles sur les TIC ainsi que le classement des pays selon l'Indice de développement des TIC

La Corée arrive en tête du classement selon l'Indice mondial de développement des TIC (IDI) pour la deuxième année consécutive




Geneva, 22 novembre 2016

Le rapport de référence annuel de l'UIT Mesurer la société de l'information, publié aujourd'hui, indique que le monde est de plus en plus connecté et révèle qu'il existe encore de vastes possibilités d'investissement pour le secteur privé en vue de connecter ceux qui ne le sont pas encore.

De l'avis général, le rapport Mesurer la société de l'information constitue le recueil des données et des analyses les plus fiables et les plus impartiales sur le développement des TIC dans le monde. Gouvernements, organisations internationales, banques de développement et analystes du secteur privé du monde entier s'y réfèrent abondamment.

"Si l'on veut accroître le nombre de personnes connectées, il est important de s'efforcer de réduire les inégalités socio-économiques en général," a déclaré le Secrétaire général de l'UIT, Houlin Zhao. "Les niveaux d'instruction et de revenu sont des facteurs déterminants dans le fait que les personnes utilisent ou non l'Internet. Les TIC joueront un rôle de premier plan dans la réalisation de chacun des 17 Objectifs de développement durable (ODD) et ce rapport contribue de façon essentielle au processus de réalisation de ces Objectifs. Le suivi des progrès passe nécessairement par une activité de mesure et l'élaboration de rapports; voilà pourquoi, chaque année, l'UIT rassemble des données et publie ce document majeur."

Pour la deuxième année consécutive, la République de Corée arrive en tête du classement selon l'Indice de développement des TIC (IDI). Les 10 pays en tête de ce classement pour 2016 comprennent en outre deux autres pays de la région Asie-Pacifique et sept pays européens. Trois pays insulaires des Caraïbes, à savoir Saint-Kitts-et-Nevis, la Dominique et Grenade, figurent parmi les pays les plus dynamiques qui enregistrent une forte progression tant en ce qui concerne la valeur de leur indice IDI que leur place dans le classement.

"Les résultats de cette année montrent que la quasi-totalité des 175 pays couverts par cet indice ont enregistré une augmentation de la valeur de leur IDI entre 2015 et 2016", a expliqué Brahima Sanou, Directeur du Bureau de développement des télécommunications de l'UIT qui élabore ce rapport chaque année. "Pour cette même période, l'utilisation des TIC a davantage progressé que l'accès, et ce essentiellement du fait de la forte progression de l'adoption du large bande mobile partout dans le monde. Un nombre croissant de personnes, en particulier dans les pays en développement, ont pu ainsi entrer de plain‑pied dans la société de l'information et profiter des nombreux services et applications fournis via l'Internet".

MESURER L'ADOPTION DU MOBILE

L'adoption de la téléphonie mobile est suivie de près grâce aux données relatives aux abonnements mobiles cellulaires facilement accessibles, qui sont recueillies et communiquées régulièrement par les régulateurs et les opérateurs. Fin 2016, on compte presque autant d'abonnements à la téléphonie cellulaire mobile que de personnes sur Terre, et 95% de la population mondiale vit dans une zone couverte par un signal cellulaire mobile. Néanmoins, étant donné que de nombreuses personnes possèdent plusieurs abonnements ou plusieurs appareils, d'autres indicateurs, par exemple le nombre d'utilisateurs de téléphones mobiles ou le nombre de propriétaires de téléphones mobiles, doivent être mesurés afin d'évaluer avec précision l'adoption du mobile.

LES POSSIBILITÉS OFFERTES PAR L'INTERNET SOUS-UTILISÉEES

Parce qu'il est de plus en plus ubiquitaire, ouvert, rapide et riche en contenus, l'Internet a changé notre manière de vivre, de communiquer et de faire des affaires, et offre d'incroyables avantages aux populations, aux pouvoirs publics, aux organisations et au secteur privé. Pourtant, de nombreuses personnes n'utilisent toujours pas l'Internet et un grand nombre d'internautes ne profitent pas de toutes les possibilités qu'il offre.

La plupart des gens ont accès à des services Internet, mais nombre d'entre eux ne les utilisent pas. Grâce au développement des réseaux 3G et 4G partout dans le monde, l'Internet est de plus accessible pour de plus en plus de personnes. En 2016, les réseaux mobiles large bande desservaient 84% de la population mondiale, et pourtant, avec un taux de pénétration de l'utilisation de l'Internet de 47,1%, le nombre d'internautes reste très inférieur au nombre de personnes ayant accès à un réseau. Si le déploiement des infrastructures est essentiel, il est toujours très difficile de permettre à davantage de personnes d'accéder au monde numérique du fait, entre autres, de prix élevés.

Toutes les possibilités offertes par l'Internet ne sont pas exploitées. Les internautes ayant un haut niveau d'instruction utilisent des services plus sophistiqués, comme le commerce électronique et les services financiers ou publics en ligne, et plus souvent que les internautes ayant un faible niveau d'instruction et de revenu, qui utilisent avant tout l'Internet pour communiquer et se divertir. On peut ainsi penser qu'un grand nombre de personnes ne profitent pas encore de toutes les possibilités offertes par l'Internet.

Il ne suffit pas de fournir un accès Internet; les décideurs doivent s'attaquer aux inégalités socio-économiques en général et aider les personnes à acquérir les compétences nécessaires pour profiter pleinement de l'Internet. Ce constat est conforme à une stratégie de développement plus intégrée, comme celle adoptée dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030, qui souligne que les problèmes de développement sont étroitement liés et ne peuvent être traités séparément.

De nombreuses personnes ne possèdent ou n'utilisent toujours pas de téléphone mobile. Les données relatives aux ménages dans les pays en développement montrent qu'une partie importante de la population n'a pas du tout recours à des services mobiles cellulaires. Dans les pays en développement pour lesquels il n'existe pas de données récentes sur les ménages, près de 20% de la population, en moyenne, n'utilise toujours pas de téléphone mobile. Dans la plupart des cas, les personnes qui ne possèdent pas ou n'utilisent pas de téléphone mobile sont les plus jeunes (5-14 ans) ou les plus âgés (plus de 74 ans). Dans ces groupes d'âge, les taux relatifs à l'utilisation et à la possession de téléphones mobiles sont bien plus bas que pour le reste de la population. Dans le groupe des 15-74 ans, au moins 85% des personnes possèdent ou utilisent un téléphone mobile dans les pays où des données sont disponibles. Mais la situation évolue.

Des progrès dans les pays les moins avancés – Le prix de la téléphonie mobile cellulaire a continué de baisser en 2015 et cette baisse est plus forte que lors des années précédentes. Pour la première fois, le coût moyen du panier mobile cellulaire (qui comprend 100 SMS et 30 appels mobiles par mois) dans les pays en développement représentait moins de 5% du RNB moyen par habitant. Dans les pays les moins avancés (PMA), les prix des services mobiles cellulaires ont baissé de 20%, soit la plus forte baisse en cinq ans. Cette chute des prix s'explique par la multiplication des offres à prépaiement regroupant des SMS et des appels locaux.

L'accessibilité financière est le principal obstacle à l'achat d'un téléphone mobile. Plus que le coût du service lui-même, le coût de l'appareil est souvent cité comme étant le principal obstacle empêchant l'achat d'un téléphone mobile. L'absence d'avantages perçus constitue un autre obstacle. Dans les communautés où l'adoption du mobile est faible, l'utilisation du téléphone mobile est perçue comme offrant moins d'avantages puisque les membres de la communauté utilisant ce mode de communication sont moins nombreux. L'insuffisance des compétences TIC nécessaires pour accéder à l'Internet depuis un téléphone mobile est un autre problème.

C'est en Asie-Pacifique que le prix moyen des services mobiles cellulaires, exprimé en dollars après conversion selon la parité de pouvoir d'achat (PPA), est le plus bas. Cette région abrite les pays ayant les paniers de prix pour les services cellulaires mobiles les plus bas, à savoir Sri Lanka et le Bangladesh, où les prix sont de 2,45 $ PPA et de 4,14 $ PPA par mois.

Les prix des services fixes large bande ont continué de baisser de manière significative en 2015 mais restent élevés – et incontestablement prohibitifs – dans un certain nombre de PMA. Au niveau mondial, le prix d'une connexion fixe large bande de base est passé d'environ 80 USD par mois en 2008 à 25 USD en 2015, soit une forte baisse du rapport entre le prix et le RNB moyen par habitant, qui est passé de 90% à 14%. Dans les PMA, un forfait fixe large bande avec au minimum 1 Gigabit de données par mois représente toujours plus de 60% du RNB par habitant.

Le large bande mobile est meilleur marché et plus largement disponible que le large bande fixe, mais son déploiement se fait toujours attendre dans la majorité des PMA. A l'échelle internationale, le prix moyen des abonnements au large bande mobile sur téléphone a baissé, passant de 29 $ PPA par mois en 2013 à 18 $ PPA en 2015. Des services large bande mobiles sont proposés dans seulement 38% des PMA; en revanche, dans ces pays, les prix des abonnements sur téléphone ont diminué de plus de moitié en termes de parité de pouvoir d'achat entre 2012 et 2015 et les prix représentent aujourd'hui 11% du RNB par habitant. Néanmoins, le large bande mobile ne peut pas toujours remplacer l'accès Internet fixe large bande, en particulier pour les entreprises et, pour de plus en plus d'applications, il faut un débit plus élevé et des connexions de meilleure qualité.

COMPARAISONS ENTRE LES RÉGIONS

L'Europe reste aux avant-postes en ce qui concerne le développement des TIC. Il s'agit de la région du monde où la valeur moyenne de l'IDI est la plus élevée (7,35). Les pays d'Europe ont en général des marchés des communications libéralisés avec des niveaux élevés en ce qui concerne l'accès aux TIC, l'utilisation de ces technologies et les compétences dans ce domaine.

Un certain nombre de pays de la région Amériques ont enregistré une hausse importante de leur indice IDI. Plusieurs pays d'Amérique latine, en particulier la Bolivie et le Mexique, ont également fait des progrès considérables dans ce domaine. Comme dans d'autres régions, la progression du nombre d'abonnements au large bande mobile explique pour beaucoup ces résultats.

La région de la Communauté des Etats indépendants (CEI) est la plus homogène en termes de développement des TIC. La quasi-totalité des pays de la région affiche des valeurs IDI supérieures à la moyenne mondiale. La valeur de l'IDI dans tous les pays a augmenté du fait de la progression de la pénétration du cellulaire mobile et du large bande mobile.

A l'inverse, l'Asie-Pacifique est la région la plus hétérogène. Les sept pays les plus performants dans cette région ont un indice de développement des TIC supérieur à 7,50 et figurent dans le premier quartile de l'IDI pour 2016. Plusieurs pays de la région ont également enregistré une progression importante de la valeur de leur IDI et de leur classement, par exemple le Bhoutan, Myanmar et la Malaisie. Toutefois, neuf des 34 pays de la région, dont plusieurs avec de fortes populations, sont au nombre des pays les moins connectés.

Dans la région des Etats arabes, le développement des TIC est très inégal. Les cinq premiers pays du classement de cette région sont des économies pétrolières à revenus élevés, mais cette région compte également plusieurs pays à faible revenu, dont trois sont au nombre des pays les moins connectés. Ce constat montre que l'écart est peut-être en train de se creuser en ce qui concerne le numérique entre les pays les moins connectés et les pays les plus prospères de la région.

L'Afrique met tout en oeuvre pour faire progresser son indice de développement des TIC. En 2016, il s'élevait en moyenne pour la région à 2,48 points, soit à peine plus que la moitié de la moyenne mondiale qui est de 4,94. La majorité des 39 pays d'Afrique pour lesquels l'IDI a été calculé en 2016 sont des PMA. Ces chiffres s'expliquent par le niveau moins élevé le développement économique dans la région, qui nuit au développement des TIC. Le nombre d'abonnements au mobile cellulaire est l'indicateur ayant connu la plus forte croissance, contrairement à d'autres régions, où c'est le nombre d'abonnements au mobile large bande qui a le plus progressé.

La région Afrique de l'UIT ne comprend pas les Etats arabes d'Afrique du Nord.