Les engagements en faveur de l'autonomisation des filles et des femmes grâce aux technologies numériques ont constitué un temps fort de la réunion de haut niveau multi‑parties prenantes des partenaires de l'initiative EQUALS (EGAUX), qui s'est tenue le 16 septembre à New York, à la veille des séances de l'Assemblée générale des Nations Unies. EQUALS est un réseau mondial grandissant composé de personnalités influentes qui occupent des postes clés et s'efforcent de réduire la fracture numérique entre les hommes et les femmes. Ces partenaires se sont rencontrés afin de fixer clairement la voie à suivre pour tirer parti des capacités propres à chacun et ayant un lien avec ce problème majeur.

Les partenaires d'EQUALS s'emploient à réduire l'écart existant entre les hommes et les femmes en ce qui concerne l'accès aux ressources des technologies numériques, font en sorte que les femmes aient les compétences numériques nécessaires, et assurent une plus grande parité parmi les effectifs du secteur des technologies, notamment aux postes à responsabilités. Ce faisant, les travaux qu'ils mènent contribuent à la réalisation de l'Objectif de développement durable 5, relatif à l'égalité entre les sexes, défini par les Nations Unies.

Selon des données mondiales que la Commission des Nations Unies "Le large bande au service du développement durable" a publiées le 14 septembre 2017 dans son rapport relatif à la situation du large bande en 2017 (State of Broadband 2017), 48% de la population mondiale a désormais accès à l'Internet, alors que quelque 3,9 milliards de personnes en sont encore privées et que la fracture numérique entre pays développés et pays en développement se creuse. Le rapport fait ressortir le fait que les hommes demeurent plus nombreux que les femmes à utiliser l'Internet dans le monde, et que les disparités entre les sexes en matière d'accès s'accentuent dans les pays en développement, tout particulièrement en Afrique.

"Les femmes jouent un rôle inestimable dans le secteur des TIC, rôle que l'UIT reconnaît et encourage pleinement. Nous avons également conscience qu'il est grandement nécessaire de donner aux femmes et aux filles partout dans le monde les moyens de l'autonomie grâce à l'accessibilité du numérique et à l'acquisition de compétences dans ce domaine. Dans le cadre de cet engagement en faveur de l'égalité hommes-femmes, l'UIT est honorée de figurer parmi les fondateurs du réseau mondial EQUALS et de travailler main dans la main avec d'autres partenaires de cette initiative en vue de mener à bien la tâche décisive qu'est la réduction de la fracture numérique entre les hommes et les femmes", a déclaré le Secrétaire général de l'UIT Houlin Zhao.

Les actions menées dans le cadre du partenariat EQUALS s'articulent autour de trois axes: l'accès, les compétences et les responsabilités, un groupe de partenaires se consacrant spécialement à chacun de ces axes. Ce partenariat fonctionne selon une méthode fondée sur l'analyse des faits et inspirée de la recherche en s'attachant à faire tomber les obstacles repérés dans les trois axes grâce à une recherche transversale. Ce réseau mondial innovant compte aujourd'hui plus de 50 organisations, parmi lesquelles plus de 25 établissements universitaires, qui forment le Groupe de recherche EQUALS, et plus de 25 organisations partenaires, qu'il s'agisse d'entreprises, d'organismes des Nations Unies, d'administrations publiques ou d'organisations non gouvernementales. Grâce au dynamisme d'EQUALS, le Sommet "Women 20" a demandé aux dirigeants du G20, en avril 2017, "de réduire rapidement la fracture numérique grandissante entre les hommes et les femmes [...] et de [mettre] en place un plan quinquennal détaillé en vue d'une transformation numérique non discriminatoire vis-à-vis des femmes, en association avec EQUALS".

"EQUALs se compose de différents partenaires qui, à leur manière, s'emploient à lutter contre les inégalités dans le secteur des technologies. Si nous mettons en commun toutes nos initiatives, nos capacités et nos forces, nous sommes extrêmement bien placés pour changer profondément les choses sur le terrain. Le partenariat EQUALS est donc tout indiqué pour atteindre cet objectif", a déclaré la Directrice exécutive d'ONU Femmes Phumzile Mlambo-Ngcuka.

"Les technologies, en particulier les téléphones mobiles, ont un effet fortement libérateur sur les femmes. Etant donné que ces technologies vont connaître un essor dans le futur, elles pourront être d'une aide encore plus grande pour les femmes défavorisées dans les pays en développement", a indiqué M. David Malone, Recteur de l'Université des Nations Unies et responsable du Groupe de recherche EQUALS. Et d'ajouter: "J'ai espoir que le Groupe de recherche EQUALS deviendra la ressource de référence pour les décideurs, les journalistes et les universitaires".

L'incidence sur les femmes exerçant une activité professionnelle de l'accès au numérique et de l'acquisition de compétences dans ce domaine a été mise en lumière par Mme Arancha González, Directrice exécutive du Centre du commerce international, qui a fait savoir que "40% des entreprises détenues par des femmes n'ont pas recours à la technologie, 12% sont moins susceptibles d'utiliser les services de messagerie électronique et seulement 8% ont accès au monde numérique. Mais si l'on trouve des solutions à cette situation, il serait alors possible d'ajouter 28 mille milliards de dollars au PIB d'ici à 2025". "La technologie nous aide à faire en sorte qu'il n'y ait pas de discriminations fondées sur le sexe dans le secteur du commerce", a‑t-elle assuré.

Lors de la réunion, les diverses parties prenantes se sont engagées à ce que chacune exploite ses propres capacités et les mette à la disposition d'EQUALS, y compris les connaissances spécialisées et les compétences relatives notamment au commerce, aux questions liées aux femmes et aux filles, aux analyses statistiques, aux technologies de l'information et de la communication, à l'éducation, à la planification des carrières et à la prise de décisions politiques.

Soulignant qu'il était nécessaire de disposer d'un partenariat diversifié, comme l'est EQUALS, et doté des capacités nécessaires pour aborder la question sous des angles différents, M. Paul Layzell, Principal du Royal Holloway de l'Université de Londres, a déclaré: "Il s'agit d'une question que l'on ne peut pas traiter en adoptant un point de vue unique. Il nous faut envisager différents points de vue pour découvrir les questions sous‑jacentes".

"EQUALS est une excellente occasion de nous remettre en question et de travailler de concert d'une manière beaucoup plus innovante", a indiqué Mme Sonia Jorge, Directrice des programmes d'inclusion numérique de la World Wide Web Foundation. "Allons-y, travaillons ensemble et faisons d'EQUALS une tribune qui peut être reproduite", a-t-elle ajouté, en soulignant la démarche collaborative solide que le partenariat met en avant.

"EQUALS peut changer la donne grâce aux multiples parties prenantes qui le composent. Le problème des inégalités hommes-femmes, que nous nous efforçons de régler, est très complexe en raison de ses dimensions sociale, économique et culturelle. Nous devons aborder ce problème dans une optique large si nous voulons trouver des solutions. A la GSMA, nous croyons vivement à l'égalité entre les sexes et nous sommes convaincus que la connectivité mobile est un moyen incontournable de permettre aux personnes d'avoir accès à des ressources, notamment à des services financiers", a expliqué M. Mats Granryd, Directeur général de la GSMA.

"La réduction de la fracture numérique entre les hommes et les femmes est fortement liée à la question des droits fondamentaux des filles et des femmes. Nous prêtons notre concours et les outils nécessaires à cet égard", a affirmé M. Craig Mokhiber, Chef du département des questions économiques et sociales et des questions de développement de la Division de la recherche et du droit au développement du Haut Commissariat aux droits de l'homme.

M. Manu Bhardwaj, Vice-Président pour les études et les recherches chez Mastercard, a également proposé son soutien: "Chez Mastercard, nous soutenons pleinement EQUALS et nous voulons faire notre part. Nous encourageons également d'autres entreprises à évaluer en profondeur leurs activités concernant l'égalité hommes-femmes, et nous prônons une démarche stratégique en ce sens".

"Nous soutenons sans réserve l'égalité entre les sexes et le partenariat EQUALS," a pour sa part indiqué Mme Christine Schneeberger, membre de la Mission suisse auprès de l'ONU. Et d'ajouter: "Nous croyons qu'il faut réserver une place aux stratégies en matière d'égalité hommes-femmes dans les stratégies nationales".

Les participants ont conclu la réunion en exprimant largement leur soutien à la démarche multi-parties prenantes que promeut EQUALS et en convenant de l'importance des trois axes d'action, à savoir l'accès, les compétences et les responsabilités. A présent, chaque groupe dédié à l'un de ces axes continuera de mener ses travaux et rendra compte des progrès accomplis à l'ensemble des membres du partenariat.

Prix "EQUALS in Tech"

Chaque année, des initiatives remarquables qui visent à mettre le potentiel des technologies de l'information et de la communication (TIC) au service de l'autonomisation des femmes et des filles sont mises à l'honneur à l'occasion des Prix "EQUALS in Tech", une initiative du partenariat EQUALS. Les candidatures à ces prix prestigieux peuvent être déposées jusqu'au 29 septembre 2017. Des personnes du monde entier sont invitées à présenter leur candidature.

Pour de plus amples informations au sujet d'EQUALS, visiter la page: www.equals.org.

Les photos de la rencontre sont disponibles ici: http://bit.ly/2yad6jT.

Pour en savoir plus à propos de l'ODD 5, l'objectif relatif à l'égalité hommes‑femmes, se reporter à: https://sustainabledevelopment.un.org/sdg5.

Pour lire la déclaration du Sommet Women 20, dans laquelle les auteurs manifestent leur soutien à EQUALS, cliquer sur le lien: http://bit.ly/2y9L87R.