L'intelligence artificielle (IA) est en mesure de contribuer aux efforts visant à connecter à l'Internet les 2,6 milliards de personnes qui ne le sont pas encore, selon le rapport de 2024 sur la situation du large bande publié par la Commission "Le large bande au service du développement durable".

La Commission sur le large bande a publié la première partie du rapport aujourd'hui lors de sa réunion de printemps virtuelle, qui a rassemblé des responsables des pouvoirs publics et des dirigeants d'organisations internationales, ainsi que des représentants d'entreprises du secteur privé, de la société civile et d'établissements universitaires.

Le rapport examine comment les solutions fondées sur l'IA peuvent accélérer les progrès au regard des grands objectifs dans le domaine du large bande visant à connecter tout un chacun et à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.

"Les nouvelles tendances technologiques telles que l'intelligence artificielle devraient faire bénéficier l'économie numérique mondiale de retombées se chiffrant par milliers de milliards", a déclaré la Ministre des technologies de l'information et de la communication et de l'innovation du Rwanda, Paula Ingabire. "La capacité à tirer parti de l'intelligence artificielle en vue de révolutionner l'accès au large bande et à d'autres services et de dynamiser la productivité dans différents secteurs dépendra des investissements considérables à réaliser dans les composantes de base comme l'énergie, la connectivité et les ressources informatiques, en particulier dans les pays émergents."

Tirer parti de l'IA pour produire des effets

Selon le rapport Situation du large bande en 2024: tirer parti de l'IA pour parvenir à la connectivité universelle, il est fort probable que les technologies émergentes transforment radicalement le processus décisionnel et la fourniture de services.

Le rapport met en évidence la façon dont l'IA redéfinit d'ores et déjà la fourniture de services traditionnels pour le bien-être de tous, notamment dans le secteur public, l'éducation, la santé et les finances.

L'analyse présentée dans le rapport porte également sur les défis à relever associés à l'IA et à d'autres technologies émergentes, parmi lesquels figurent notamment la consommation énergétique, la désinformation, la persistance des préjugés et la discrimination fondée sur le genre. Les membres de la Commission ont centré leur réflexion sur la façon d'atténuer les risques que présentent les technologies émergentes tout en optimisant les avantages qu'elles offrent.

"L'utilisation de l'intelligence artificielle n'est pas nouvelle, mais les progrès récents concernant les données, la puissance de calcul et les algorithmes donnent naissance à des services novateurs", a indiqué Carlos Slim, fondateur et président de Grupo Carso, co-président de la Commission. "Le développement rapide de l'IA générative met en avant sa capacité à créer des contenus originaux et de nouvelles applications. Nous devons redéfinir les talents et dispenser de nouvelles formations sur les compétences numériques pour optimiser les avantages offerts par l'IA."

Favoriser une connectivité universelle et efficace

D'après les estimations de l'Union internationale des télécommunications (UIT), l'institution spécialisée des Nations Unies pour les technologies numériques, 2,6 milliards de personnes dans le monde ne sont toujours pas connectées.

Alors que l'utilisation de l'Internet se généralise, les avantages de l'accès à ce dernier sont inégalement répartis, accentuent les fractures numériques persistantes auxquelles sont confrontées les femmes et les populations des pays moins développés sur le plan économique. Les personnes âgées et les personnes en situation de handicap font partie des autres groupes laissés pour compte.

"Le large bande est essentiel pour garantir à tout un chacun la possibilité de tirer profit des technologies numériques à l'heure où tant de personnes ne sont toujours pas connectées dans le monde", a affirmé la Secrétaire générale de l'UIT, Doreen Bogdan-Martin, Co-Vice-Présidente de la Commission. "L'IA et d'autres technologies émergentes peuvent contribuer aux efforts visant à parvenir à une connectivité universelle et efficace, et il est de notre devoir de veiller à ce que nos actions en la matière soient respectueuses de l'humain et de la planète."

Privilégier le développement du large bande

La Commission sur le large bande a examiné les progrès accomplis sur la voie de la réalisation de ses grands objectifs fixés à l'horizon 2025, qui comprennent sept objectifs d'action en faveur du développement du large bande et de la connectivité universelle. Un objectif d'accessibilité économique du large bande mobile est sur le point d'être atteint. Un objectif visant à parvenir à l'égalité des sexes en matière d'accès au large bande a été atteint dans certains pays, mais pas à l'échelle mondiale.

La Commission a fait observer que l'IA et les nouvelles technologies pouvaient accélérer les progrès au regard des objectifs concernant le large bande et des ODD. Cependant, il est essentiel que les décideurs, qui s'emploient à se mettre à jour rapidement face aux répercussions de ces technologies, promeuvent les avantages de l'IA tout en répondant aux défis que pose celle-ci.

"Les deux tiers de la population mondiale étant maintenant connectés, nous avons de quoi nous réjouir. Toutefois, la part des personnes connectées étant deux fois moindre dans les pays les moins avancés, et encore plus faible lorsqu'il s'agit des femmes, le nouveau rapport nous montre qu'il est urgent d'agir", a déclaré la Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, Co-Vice-Présidente de la Commission. "Nous devons également réduire les risques auxquels sont confrontés les internautes en améliorant la gouvernance des plates-formes numériques, en utilisant l'IA de manière éthique et en renforçant considérablement les compétences numériques, notamment la maîtrise des médias et de l'information."

La réunion de printemps a également permis de constituer un Groupe de travail sur la gouvernance des données dont la mission sera de définir des solutions politiques visant à prendre en compte et à promouvoir activement l'égalité des sexes et la viabilité du numérique dans le contexte de la révolution de l'IA.

La deuxième partie du rapport de 2024 sur la situation du large bande, qui sera publiée plus tard dans l'année, contiendra des recommandations sur les différents moyens d'atteindre les grands objectifs de la Commission.

À l'approche du Sommet de l'avenir des Nations Unies prévu en septembre, les enseignements tirés de la réunion de printemps et du rapport de 2024 sur la situation du large bande devraient aider à établir à l'échelle du globe un programme en faveur d'un monde numérique inclusif.

Les nouveaux membres de la Commission ci-après ont été accueillis lors de la réunion de printemps: Jessica Rosenworcel, Présidente de la Commission fédérale des communications (FCC) des États‑Unis; Lew Chuen Hong, Directeur général de l'Autorité de développement des médias d'infocommunication (IMDA); Deemah AlYahya, Secrétaire générale de l'Organisation pour la coopération numérique (DCO); Olayan Alwetaid, P.-D. G. de STC Group; Abel Avellan, Président-Directeur général de AST SpaceMobile; Mark Dankberg, Président-Directeur général de ViaSat; Shameel Joosub, Président-Directeur général de Vodacom Group Limited; Young Shub Kim, Président-Directeur général de KT Corporation; et Isabelle Mauro, Directrice générale de la Global Satellite Operators Association (GSOA).

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Ressources:

• Le rapport "La situation du large bande en 2024: tirer parti de l'IA pour parvenir à la connectivité universelle" est disponible ici.
• Des informations complémentaires sur la Commission "Le large bande au service du développement durable" sont disponibles ici.
  
  

À propos de la Commission "Le large bande au service du développement durable"

La Commission "Le large bande au service du développement durable" a été établie en 2010 par l'UIT et l'UNESCO en vue de renforcer l'importance accordée au large bande par la communauté internationale et d'accroître l'accès au large bande dans chaque pays en tant qu'élément central en vue d'accélérer les progrès en faveur des objectifs de développement nationaux et internationaux. La Commission est dirigée par le Président M. Paul Kagame (Rwanda) et M. Carlos Slim Helù (Mexique) et elle est présidée conjointement par la Secrétaire générale de l'UIT, Mme Doreen Bogdan-Martin, et par la Directrice générale de l'UNESCO, Mme Audrey Azoulay. Elle se compose de plus de 50 membres qui représentent un groupe transversal de P.-D. G. et de dirigeants d'entreprises du secteur, de décideurs et de représentants des gouvernements à des postes de haut rang ainsi que d'experts d'institutions, d'établissements universitaires et d'organismes internationaux œuvrant dans le secteur du développement. On trouvera plus de renseignements à l'adresse: www.broadbandcommission.org.

À propos de l'UIT

L'Union internationale des télécommunications (UIT) est l'institution spécialisée des Nations Unies pour les technologies de l'information et de la communication (TIC). Elle encourage l'innovation dans le secteur des TIC, aux côtés des 193 États Membres et plus de 1 000 entités du secteur privé, établissements universitaires et organisations internationales et régionales qui la composent. Fondée en 1865, elle est l'organisation intergouvernementale chargée de coordonner l'utilisation en partage du spectre des fréquences radioélectriques au niveau mondial, d'encourager la coopération internationale en attribuant des orbites de satellites, de renforcer l'infrastructure des communications dans les pays en développement et de définir des normes mondiales qui garantissent la parfaite interconnexion de systèmes de communication très divers. Qu'il s'agisse des réseaux large bande ou des technologies hertziennes de pointe, de la navigation aéronautique et maritime, de la radioastronomie, de l'observation des océans et de la surveillance de la Terre par satellite ou de la convergence entre téléphonie fixe et téléphonie mobile, de l'Internet ou des technologies de radiodiffusion, l'UIT s'engage à connecter le monde. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.itu.int.

À propos de l'UNESCO

L'UNESCO est l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture. Elle contribue au maintien de la paix et de la sécurité en favorisant la coopération internationale dans les domaines de l'éducation, des sciences, de la culture, de la communication et de l'information. L'UNESCO promeut le partage des connaissances et la liberté de circulation des idées pour parvenir plus rapidement à la compréhension mutuelle et à une meilleure connaissance de la vie des uns et des autres. Les programmes de l'UNESCO contribuent à la réalisation des Objectifs de développement durable définis dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030. Dans les domaines de la communication et de l'information, l'UNESCO défend et promeut la liberté d'expression, l'indépendance et le pluralisme des médias, ainsi que l'édification de sociétés de la connaissance inclusives reposant sur un accès universel à l'information et l'utilisation novatrice des technologies numériques. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.unesco.org.​