UNION INTERNATIONALE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS L'UIT et Genève: Evolution des télécommunications et libéralisation des marchés Pekka Tarjanne, Secrétaire Général Union internationale des télécommunications 15 septembre 1997 Allocution prononcée devant les Membres du Conseil de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Genève Genève (Suisse) Monsieur le Président, Messieurs les Conseillers, Mesdames, Messieurs, Je suis très heureux de participer à ce séminaire et de partager avec vous quelques réflexions sur les activités de l'UIT, sur sa contribution à l'évolution des télécommunications dans le monde entier et sur le rôle de Genève dans l'évolution vers la société mondiale de l'information. Comme vous le savez certainement, l'UIT vient juste d'organiser à Genève Telecom Interactive 97, première édition d'une nouvelle série de manifestations. Cette rencontre, qui a pris fin tout juste hier, réunissait pour la première fois sous les auspices de l'UIT des représentants des secteurs des télécommunications, de l'informatique et de la radiodiffusion, venus présenter les principales innovations qui seront à la base de la convergence à l'aube du troisième millénaire, à savoir: le multimédia, l'Internet et l'interactivité. La convergence constitue bel et bien l'un des moteurs de l'évolution des télécommunications en cette fin du XXème siècle. Les réalités industrielles, géopolitiques et stratégiques de notre époque sont incontournables. Jusqu'à présent, les trois versants de la pyramide de l'information (les télécommunications, l'informatique et la radiodiffusion) étaient perçus comme constituant des concepts distincts et nettement séparés. Pourtant, aujourd'hui, ils participent de plus en plus d'un même monde, l'univers de l'électronique où le village planétaire et la société mondiale de l'information ne font plus qu'un. Si vous avez eu l'occasion de visiter Palexpo la semaine dernière, peut-être avez-vous vu les possibilités, les applications et les différents exemples d'évolution de la société qu'offrent les télécommunications, grâce aux nouveaux services et aux toutes dernières innovations technologiques qui auront des conséquences d'une importance sans précédent pour l'humanité. S'il est encore trop tôt pour faire le bilan définitif de Telecom Interactive, il est d'ores et déjà incontestable que Genève a été une nouvelle fois le théâtre d'un événement dans le domaine des télécommunications. Experts, chefs d'entreprise, hommes politiques et autres précurseurs à l'avant- garde du progrès dans ce domaine, tous ont tenté de nous donner un aperçu de ce que nous réserve la mondialisation. Je tiens à saisir cette occasion pour évoquer brièvement la révolution technologique qui est à l'origine de l'évolution des télécommunications, au sein de la société mondiale de l'information, et pour vous présenter quelques exemples qui font ressortir les perspectives offertes par le commerce électronique mondial et le lien entre la libéralisation des marchés et les questions que je me propose d'aborder ici aujourd'hui. Je commencerai par la révolution technologique: depuis sa création en 1865, quand elle était chargée de gérer l'interconnexion du trafic télégraphique, l'UIT a été le témoin de profondes mutations dans le domaine des télécommunications. Le monde s'apprête aujourd'hui à vivre une nouvelle période d'évolution rapide, aussi fondamentale que l'ont été le développement et la généralisation du téléphone. Nous avons tous entendu parler des techniques, applications, produits et services nouveaux qui permettent de faire toutes sortes d'opérations par des moyens électroniques, à l'aide d'ordinateurs, de réseaux de télécommunication et d'Internet. Le système de télécommunication d'aujourd'hui est devenu un lacis complexe de réseaux de plus en plus intelligents constitués de câbles à fibres optiques, de câbles métalliques classiques, de systèmes à satellites, de systèmes hertziens et de réseaux de communication informatiques à grande vitesse. Le réseau Internet lui-même a été à l'origine de cette transformation radicale des modes de communication. Les réseaux modernes sont capables de transmettre des sons, des textes, des données et des images fixes ou mobiles partout dans le monde. La croissance du secteur de l'information et des communications à l'échelle de la planète est déjà deux fois plus rapide que celle de l'économie mondiale. Le prix des matériels et des logiciels, toujours plus puissants et plus fiables, ne cesse de baisser; le fait que les équipements de bureau constituent aujourd'hui des marchandises de plus en plus courantes continuera de stimuler l'utilisation des technologies informatiques et de communication, auxquelles pourront ainsi accéder plus facilement un nombre croissant de secteurs de la société. Mais cette évolution ne peut être véritablement bénéfique que si les avantages d'un accès physique facilité s'accompagnent de possibilités d'exploiter ces technologies au service du progrès, tant au niveau des individus que de la société, grâce à la production et à la diffusion d'un contenu et d'applications appropriés. D'un autre côté, l'évolution rapide des technologies de communication et d'information, conjuguée à la mondialisation des échanges commerciaux, a entraîné finalement une mutation des sociétés vers une société mondiale de l'information dans laquelle l'activité humaine sera de plus en plus tributaire des systèmes électroniques de traitement de l'information. Les conséquences économiques et sociales de l'utilisation de ces technologies sont nombreuses et diverses. Certaines seront positives, d'autres seront négatives. Trouver le bon équilibre n'a rien d'évident ni de facile. On travaille déjà à la mise au point de nombreux programmes compte tenu des avantages économiques potentiels de ces technologies en termes de croissance économique, d'emplois et de gestion des ressources. Parallèlement, l'incidence de ces technologies sur les emplois existants et sur les possibilités futures d'accès au travail suscite de plus en plus d'inquiétudes. Mais la société de l'information n'est pas du tout un fait accompli, c'est encore une aspiration. Bien que nombre des technologies habilitantes, comme Internet ou les réseaux à large bande et grande vitesse, se développent rapidement, il n'existe pas une technologie unique susceptible d'assurer la totalité des fonctions nécessaires. Tout dépend des modalités d'utilisation de la technologie et des choix que nous ferons. L'avenir n'est pas aussi simple et limpide qu'on le décrit souvent. Personne ne sait à quoi ressemblera finalement la Société de l'information. De nombreux protagonistes sont en cause, qu'il s'agisse des acteurs traditionnels comme les opérateurs de télécommunication, les responsables de la réglementation et les fournisseurs de services, ou encore des fournisseurs de contenu et des fournisseurs de services Internet. Quant aux usagers, ils sont très différents, des grandes sociétés internationales aux petites et moyennes entreprises, en passant par les consommateurs du secteur résidentiel. Pour ma part, je pense qu'il est important d'adopter une approche pratique et égalitaire, en tirant parti du savoir-faire et des réalisations de la communauté des télécommunications pour faire de l'infrastructure mondiale de l'information une réalité véritablement internationale dans la société mondiale de l'information. A l'UIT, nous attachons une importance toute particulière au succès de cette entreprise, à laquelle nous continuons d'oeuvrer pour être certains que nous apportons nous aussi les solutions politiques propres à donner à cette nouvelle infrastructure une dimension véritablement internationale. En sa qualité d'organisation intergouvernementale, l'UIT ne saurait être mieux placée pour réduire l'écart entre pays développés et pays en développement et pour mettre en relation les représentants du secteur privé, des pouvoirs publics ainsi que ceux des organisations mondiales et régionales. Grâce à la nouvelle technologie, il est d'ores et déjà possible de faire un certain nombre d'opérations de manière très différente et à l'échelle mondiale. Prenons l'exemple du commerce électronique, qui pourrait bien transformer profondément la façon dont nous achetons et vendons des produits et des services. De fait, le commerce électronique devrait devenir l'un des plus grands succès de la technologie des télécommunications et de l'information. Nous connaissons tous la popularité d'Internet et d'autres services en ligne assurés par le World Wide Web. Le réseau Internet est un cadre idéal pour le commerce électronique, pour l'échange de biens, de services et d'argent. On prévoit que, dans le courant de l'année prochaine, il représentera à l'échelle de la planète un univers de quelque 100 millions d'habitants à même de communiquer entre eux, indépendamment de l'endroit où ils vivent et des fuseaux horaires. Le réseau Internet est également très intéressant, car il gomme les frontières géographiques et commerciales. Il permet en effet à des habitants de Genève de consulter un quotidien indien, de faire des réservations dans une station balnéaire thaïlandaise, de vendre ou d'acheter des actions dans différentes places boursières du monde et même de commander du vin français auprès d'un détaillant spécialisé. Avec l'apparition du commerce électronique, les consommateurs possèdent une plus grande liberté de choix ainsi que davantage d'informations sur les produits et services disponibles. Des modèles commerciaux multiples vont probablement se faire jour. L'aptitude à suivre et à analyser avec précision le comportement des consommateurs fera des communautés électroniques une véritable aubaine pour les spécialistes des études de marché. Mais le commerce électronique mondial en est encore à ses débuts. Tout comme le cinéma n'a pas remplacé le théâtre et comme la révolution industrielle n'a pas supplanté la révolution agricole, le commerce électronique d'aujourd'hui ne devrait pas remplacer le commerce traditionnel. Toutefois, il ne fait aucun doute que l'utilisation croissante des réseaux intelligents annonce un grand changement de la manière de faire des affaires et en particulier de la manière dont les entreprises travaillent les unes avec les autres. Un autre exemple des changements de méthodes de travail induits par l'informatique et les communications nous est offert à l'UIT même! Si vous consultez la page d'accueil de l'UIT sur le World Wide Web, vous pourrez lire mes discours (y compris celui-ci), accéder instantanément au calendrier des réunions et conférences de l'UIT, en savoir plus sur l'évolution des télécommunications mobiles internationales ou connaître le thème de la Journée mondiale des télécommunications célébrée le 17 mai, qui était cette année "Télécommunications et aide humanitaire". Chose plus intéressante encore, vous pourrez aussi commander, via le Web, des publications de l'UIT. En fait, plus d'un tiers de nos publications sont télédéchargées directement du Web et la plupart des autres sont commandées par le Web. Malheureusement, nous n'avons pas eu assez d'audace pour faire payer la lecture de mes discours! Faire face à l'essor spectaculaire d'Internet, tel est l'enjeu pour le secteur des télécommunications dans le contexte actuel. Ce réseau représentera une très large part du trafic et des recettes des télécommunications et aura de profondes répercussions sur l'évolution des réseaux de télécommunication de demain. Consciente de la nécessité d'associer ses Membres à cette évolution, l'UIT a posé les premiers jalons d'un resserrement des liens entre la communauté des télécommunications et Internet, en acceptant d'être le dépositaire du Mémorandum d'accord sur les noms de domaines de tête génériques de ce réseau. Ce Mémorandum d'accord a été signé à l'issue d'une conférence de trois jours sur la restructuration du système de noms de domaines d'Internet, qui s'est tenue du 29 avril au 1er mai au Centre international de conférences de Genève. Le programme de Telecom Interactive 97 nous a permis d'écouter des orateurs de différentes régions du monde, représentant des cultures, des points de vue et des intérêts très divers, qui ont abordé les grands problèmes que poseront les communications au prochain millénaire. Nous avons également écouté avec le plus grand intérêt les déclarations des autorités genevoises, qui ont souligné combien il était important pour Genève de suivre le rythme des mutations rapides qui s'opèrent autour de nous. Ces mutations auront un effet non seulement sur la vie commerciale, sociale et économique de cette ville, mais aussi sur les relations entre pays, qui sont déterminantes pour la communauté internationale. J'en viens maintenant à la communauté genevoise, à propos de laquelle je voudrais aussi parler du projet Geneva MAN (Réseau local métropolitain), dans lequel l'UIT a joué un rôle clef. Ce nouveau réseau jettera sans conteste les fondations d'un environnement de travail câblé, numérique et multimédia pour les organisations internationales de Genève et ouvrira de nouvelles perspectives de développement économique à tous les secteurs de la région. Je tiens également à rendre hommage aux autorités genevoises pour le lancement de l'initiative "Genève, ville intelligente", qui constitue le prolongement naturel du projet Geneva MAN (Réseau local métropolitain) en l'étendant aux particuliers et vise à faire de la ville une communauté câblée, parfaitement intégrée au reste du monde et capable de transcender sa situation géographique pour apporter sa contribution à la communauté mondiale. Je suis d'ailleurs heureux de constater que les autorités genevoises et d'autres institutions de la ville semblent disposées à reconnaître le besoin stratégique d'établir un cadre de communications ouvert, qui fasse de Genève un carrefour de la société de l'information. Dans cette optique, les autorités devraient s'employer à créer les conditions propres non seulement à faciliter le développement durable des réseaux, mais aussi à améliorer la qualité et la gamme des services offerts à la communauté. Une véritable ouverture des marchés sera indispensable si l'on veut favoriser une croissance rapide des nouveaux services et la mise en oeuvre des nouvelles technologies et applications novatrices prévues dans le cadre du projet Geneva MAN, auquel l'initiative "Genève, ville intelligente" pourrait donner encore plus d'ampleur. La réduction des obstacles que sont actuellement les prix ne manquera pas d'avoir des répercussions sur le développement des initiatives prises par le secteur privé en vue d'offrir de nouveaux services aux milieux d'affaires. A cet égard, je tiens à réaffirmer ici les huit principes fondamentaux qui ont été adoptés à la Conférence du G7 tenue à Bruxelles, afin d'exhorter les Etats à mettre en place un cadre approprié pour le développement des réseaux mondiaux d'information. Ces principes visent à: • promouvoir une concurrence dynamique • encourager l'investissement privé • définir un cadre réglementaire souple • offrir un accès ouvert aux réseaux • garantir l'universalité de la fourniture de services et de l'accès à ces services • favoriser l'égalité des chances pour les citoyens • encourager la diversité du contenu, notamment la diversité culturelle et linguistique • reconnaître la nécessité d'une coopération internationale, en accordant une attention particulière aux pays les moins avancés. Les alliances mondiales et régionales ainsi que la mondialisation de l'information, grâce notamment à Internet, montrent que les marchés qui obéissent déjà à des règles claires et prévisibles tirent parti des possibilités qu'offrent la concurrence et la libéralisation. Un tel cadre réglementaire est avantageux pour tous les citoyens, tant sur le plan des prix que sur celui de la qualité et du choix. Dans mon pays, la Finlande, une nouvelle Loi sur le marché des télécommunications est entrée en vigueur le 1er juin 1997, en vue de permettre aux petites et moyennes entreprises et aux ménages de tirer davantage parti de la concurrence. Cette Loi a pour but de stimuler la concurrence dans le domaine des télécommunications locales, en séparant véritablement l'offre des réseaux de télécommunication de la fourniture des services. L'introduction de règles et de conditions d'accès souples dans la location et le partage de l'infrastructure devrait permettre de faire en sorte que la part du prix final des services imputable aux réseaux et aux infrastructures soit indépendante du fait que les services sont fournis par une entreprise de télécommunication propriétaire du réseau ou par ses concurrents. En conséquence, il me semble que le développement et l'essor véritable de services de télécommunications tels que Geneva MAN, qui pourraient faire de Genève le carrefour de l'autoroute de l'information et du réseau Internet, dépendront avant tout de la capacité des autorités d'encourager la concurrence au niveau de la fourniture de services locaux. Le fait que vous m'ayez donné l'occasion d'être parmi vous aujourd'hui, pour que nous puissions échanger des vues sur les problèmes que pose la société de l'information, montre à l'évidence que les milieux commerciaux et industriels de Genève prennent très au sérieux le rôle qu'ils entendent jouer, en participant eux aussi à l'amélioration de l'environnement de travail à Genève et en se préparant à relever les défis du XXIème siècle. L'autoroute genevoise de l'information devrait être abordable, compétitive et devrait pouvoir répondre aux besoins des usagers professionnels comme des particuliers. A cet égard, l'UIT réalise actuellement un projet pilote auquel participent un certain nombre d'utilisateurs des communautés internationales et locales, dans le contexte de son nouveau Centre des technologies de réseau. Ce faisant, elle veut démontrer qu'il est possible de fournir un accès Internet à très grande vitesse et des applications multimédia sur les fils téléphoniques existants. Dans le même ordre d'idées, l'UIT souhaiterait vivement participer à l'initiative prise par la Bourse de Genève, afin de créer un Centre de promotion des technologies de communication dans le cadre du Centre international d'échange des technologies de l'information. Bien que l'idée d'une société de l'information qui serait un marché électronique mondial des biens, services et devises soit très séduisante, il est d'autres aspects manifestement plus problématiques. Problèmes de nature essentiellement technique, par exemple en matière de sécurité et de fiabilité mondiale des réseaux. Avec les nouveaux réseaux mondiaux, on passe actuellement de la "télé-phonie" à la "télé-informatique". Cela soulève des questions essentielles, liées à la restructuration du secteur des télécommunications, à la fixation du prix des services et à la réglementation du commerce international ainsi qu'à l'effet de ces changements sur la souveraineté nationale, les institutions politiques et les modes de vie. Aujourd'hui, toutes ces questions intéressent au plus haut point tous les pays. Les mécanismes d'échange dans le monde sont en période de transition, parce que de nouvelles "routes commerciales électroniques" sont en voie d'établissement sur les réseaux informatiques mondiaux. Les voies d'échange de demain seront construites avec des systèmes de communication perfectionnés, grâce auxquels la transmission des données, des informations, des idées et des loisirs pourra se faire quasi instantanément dans le monde entier. En réalité, le monde ne voit plus les télécommunications seulement comme un service public fourni par des administrations nationales, par des PTT, et géré au plan international sur la base d'accords entre gouvernements. Sur la voie qui mène à la société mondiale de l'information, les télécommunications deviennent de plus en plus un service commercial qui peut être fourni sur une base compétitive par des prestataires nationaux ou internationaux, publics comme privés. Dans cette optique, l'UIT collabore étroitement avec l'OMC et l'OMPI afin d'étudier à fond les répercussions des accords de libre-échange et la protection de la propriété intellectuelle dans le contexte des télécommunications nationales et internationales. La libéralisation des marchés mondiaux des télécommunications, qui s'est amorcée il y a une dizaine d'années, mais n'a pris son véritable élan qu'avec l'Accord sur le commerce des services de télécommunication conclu récemment dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce, aura de profondes répercussions sur l'environnement mondial des télécommunications. D'après une étude récente de l'UIT, le commerce des équipements et des services de télécommunications se serait chiffré à environ 100 milliards de dollars EU en 1996. Alors que le monde s'achemine inexorablement vers l'ère de l'information et qu'il est de plus en plus tributaire de l'échange et de la diffusion électronique de l'information, il ne fait aucun doute que ce chiffre va continuer à augmenter de manière exponentielle. Les télécommunications deviennent rapidement une ressource stratégique indispensable au commerce, au même titre que la main-d'oeuvre et les capitaux. Ceux qui sauront la contrôler et la développer seront les futurs maîtres du jeu de l'économie mondiale de l'information. Quel pourrait être le rôle de Genève dans ce contexte? Genève est une ville internationale qui peut tirer profit de ce qu'elle abrite de nombreuses organisations internationales ou régionales ainsi que des multinationales et des sociétés financières de dimension internationale, pour devenir une ville-phare pour les télécommunications et l'ère de l'information. Ensemble, nous devons essayer de faire en sorte que les projets de cette ville deviennent un modèle novateur et un banc d'essai susceptibles de guider la communauté internationale dans les efforts qu'elle déploiera pour harmoniser et coordonner le développement de la société de l'information au niveau international. Pour sa part, l'UIT, en sa qualité d'organisme intergouvernemental dont les membres ont la particularité de représenter le secteur public comme le secteur privé, continuera à faire venir à Genève les ingénieurs, les décideurs et les experts qui posent les premiers jalons de cette ère des communications mondiales. Quant à moi, j'espère que d'une part, l'occasion qui m'a été donnée de m'adresser à vous aura contribué à renforcer la coopération mutuelle entre vos entreprises et l'UIT et que d'autre part, j'aurai été en mesure de vous aider à mieux comprendre les besoins de la société de l'information, à l'heure où Genève s'approche du troisième millénaire. Je suis sûr qu'ensemble nous pourrons assumer de nouvelles responsabilités et oeuvrer non seulement à l'amélioration de notre ville, mais aussi à contribuer à un monde meilleur, un monde qui puisse accueillir les générations futures. Je vous remercie. ____________________ - 7 -