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Selon un nouveau document de travail de l'ONU, il est
urgent d'agir
pour lutter contre la violence en ligne à l'égard des femmes et des jeunes
filles
La plupart des pays ne parviennent toujours pas à agir efficacement pour
résoudre
ce problème toujours plus préoccupant qui touche des millions de personnes
(révisé/actualisé le 12 octobre 2015)
New York, le 24 septembre 2015 – Un nouveau document de
travail publié aujourd'hui par la
Commission des Nations Unies sur le large bande révèle qu'un nombre
croissant de femmes internautes ont déjà été confrontées d'une manière ou d'une
autre à des violences en ligne. Ce rapport encourage vivement les secteurs
public et privé à intensifier leurs efforts et à collaborer plus efficacement
pour mieux protéger le nombre croissant de femmes et de jeunes filles qui sont
victimes de menaces et de harcèlement en ligne.
Ce document note que malgré la forte augmentation du nombre de femmes qui
subissent des violences en ligne, seulement 26% des instances judiciaires dans
les 86 pays considérés prennent des mesures adaptées.
Ce document, intitulé "Lutter contre la violence en ligne à l'égard des
femmes et des jeunes filles: Appel à une prise de conscience à l'échelle
mondiale", a été publié aujourd'hui lors d'une cérémonie organisée au siège des
Nations Unies à New York par le Groupe de travail sur les questions de genre,
présidé conjointement par Helen Clark, Administrateur du PNUD et par Phumzile
Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d'ONU‑Femmes et Secrétaire général adjoint
de l'ONU. Les membres de ce groupe de travail, qui inclut des
représentants du secteur des technologies et de la société civile,
espèrent que ce document encouragera les secteurs public et privé à se mobiliser
pour élaborer des stratégies concrètes destinées à enrayer le phénomène de
l'aggravation de la violence en ligne à l'égard des femmes et des jeunes filles.
Faute d'une action mondiale concertée pour endiguer l'intensification des
diverses formes de violence en ligne, on pourrait assister à une flambée sans
précédent de cyberviolence envers les femmes et les jeunes filles, qui nuirait
considérablement à l'adoption du large bande par les femmes partout dans le
monde. Le document explique également que les comportements violents en ligne
existent sous de nombreuses formes, du harcèlement et de l'humiliation publique
en ligne à la volonté de porter atteinte à l'intégrité physique, ce qui recouvre
notamment les agressions sexuelles, les meurtres et les comportements qui
peuvent pousser au suicide.
Le développement rapide de l'Internet signifie que la mise en place d'un
système juridique et social efficace pour lutter contre les comportements
antisociaux et criminels reste un défi immense. A l'ère de l'Internet social et
de l'accès mobile "n'importe où, n'importe quand", les cyberviolences peuvent
surgir à tout moment et suivre leurs cibles avec acharnement partout où elles
vont.
"Dans ce document, nous affirmons qu'une attitude laxiste et l'incapacité à
s'attaquer et à trouver une solution à la cyberviolence pourraient nuire
considérablement à l'adoption des services large bande par les jeunes filles et
les femmes partout dans le monde", a déclaré le Secrétaire général de l'UIT
Houlin Zhao, qui est également Co-Vice-Président de la Commission sur le large
bande aux côtés de la Directrice générale de l'UNESCO Irina Bokova. "L'Internet
est une formidable ressource pour l'autonomisation des personnes, et nous devons
faire en sorte que le plus possible de jeunes filles et de femmes bénéficient
des possibilités exceptionnelles qu'offre le réseau."
Les principales conclusions de ce document sont notamment les suivantes:
- Les femmes âgées de 18 à 24 ans sont de
loin le plus souvent victimes de harcèlement criminel ou sexuel,
qui vient s'ajouter aux menaces physiques.
- Une internaute femme sur cinq vit dans un
pays où le harcèlement et les actes de violence à l'encontre des
femmes en ligne sont très rarement passibles de sanctions.
- Dans de nombreux pays, les femmes sont souvent réticentes à
signaler les cyberviolences qu'elles subissent, par peur des
répercussions sociales.
- Les cyberviolences envers les femmes et les jeunes filles
représentent une source d'anxiété supplémentaire, sont une perte
de temps à la fois dans la vie personnelle et professionnelle,
coûtent de l'argent et entraînent un manque à gagner.
"La violence contre les femmes et les jeunes filles n'est jamais acceptable
nulle part, ni dans la rue, ni à la maison, ni dans le cyberespace", a déclaré
Helen Clark, Administrateur du PNUD. "Pour parvenir au développement durable
pour tous, nous devons construire un monde dans lequel les femmes et les jeunes
filles peuvent vivre une vie exempte de violence et réaliser leur potentiel en
tant que membres à part entière de la société."
"La violence en ligne réduit à néant les promesses de liberté initialement
offertes par l'Internet, qu'elle transforme trop souvent en un espace effrayant
qui autorise la cruauté anonyme et rend possible de commettre des actes
préjudiciables envers les femmes et les jeunes filles", a dit Phumzile
Mlambo-Ngcuka, d'ONU-Femmes. "Nous voulons retrouver ces promesses de liberté et
voir élargies les possibilités offertes par l'Internet. Autrement dit, il faut
que soient reconnues l'ampleur et la gravité des dégâts commis – et que soient
prises des mesures énergiques et concertées pour y mettre fin. Les abus commis
en ligne n'en restent pas moins des abus, lourds de conséquence très concrètes".
Ce document contient un ensemble de recommandations et propose un cadre
mondial qui repose sur trois piliers: Sensibilisation, Protection et Sanctions.
- Sensibilisation – Prévenir les
cyberviolences envers les femmes et les jeunes filles grâce à la
formation, l'apprentissage, l'organisation de campagnes et le
développement communautaire afin de faire évoluer les attitudes
et comportements sociaux.
- Protection – Mettre en place une
surveillance et avoir recours à des pratiques responsables
concernant l'infrastructure Internet, grâce à des solutions
techniques et à de meilleures pratiques d'assistance à la
clientèle.
- Sanctions – Elaborer et appliquer une
législation, une réglementation et des mécanismes de gouvernance
afin de dissuader les auteurs de violences de commettre de tels
actes.
Le document explique qu'une surveillance rigoureuse et la stricte application
de règles interdisant les cyberviolences à l'égard des femmes et des jeunes
filles seront fondamentales si l'on veut que l'Internet soit un espace sûr,
respectueux et participatif pour les femmes et les jeunes filles et, partant,
pour les garçons et les hommes.
Vous pouvez suivre à la demande l'événement sur le web, sur
http://webtv.un.org.
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Pour en savoir plus sur la Commission sur le large bande, cliquez sur:
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Pour davantage d'informations, mettez-vous en rapport avec:
A l'UIT:
Sarah Parkes
Chef, Relations avec les médias et information du public
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ONU Femmes:
Sharon Grobeisen
Responsable des communications et des relations avec les médias
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