Des spécialistes de haut niveau reconnaissent la nécessité d'élaborer des stratégies TIC nationales

"Il est absolument essentiel que les gouvernements élaborent des stratégies TIC au niveau national": tel a été le leitmotiv du débat consacré ce matin aux cyberstratégies nationales. Intervenant dans le débat organisé sur le thème "Stratégies nationales pour la société de l'information et rôle des organisations régionales et globales", M. Pierre Guislain, Directeur de la Banque mondiale, a énuméré comme suit les éléments de cyberstratégies nationales qui lui paraissent fondamentaux:

• adoption d'un ensemble gérable d'objectifs spécifiques et ciblés;

• utilisation d'indicateurs pour évaluer les progrès accomplis;

• utilisation de références pour observer le profil chronologique de la progression des cyberstratégies ou comparer cette progression d'un pays à l'autre;

• comparaison des résultats d'expérience entre pays. Par exemple, la République sudafricaine, dans le cadre de son système d'évaluation réciproque, invite les pays voisins et d'autres pays en développement à évaluer en commun les progrès réalisés dans les cyberstratégies;

• mise en place d'un mécanisme institutionnel spécialisé pour l'application des politiques.

Il est intéressant de noter qu'un certain nombre d'objectifs sont explicitement définis dans le projet de Plan d'action en ce qui concerne l'élaboration des stratégies nationales, notamment la formulation de stratégies TIC et de cyberstratégies ainsi que des partenariats entre le secteur public et le secteur privé.

Le Président de la République d'Estonie, M. Arnold Rüütel, a quant à lui brièvement présenté un programme en cours de mise en oeuvre à l'échelle nationale, dans le cadre duquel des instituts de cybergouvernance ont été chargés de familiariser les leaders du monde en développement avec les meilleurs moyens d'utiliser les TIC pour assurer une bonne cybergouvernance. Les instituts rassemblent des représentants du secteur public du pays, des spécialistes de l'Union européenne et un certain nombre de personnalités de haut rang d'autres pays du monde. Pour citer le Président Rüütel, "dans l'ensemble du pays, les TIC ont renforcé la démocratie en permettant à un plus grand nombre de citoyens de participer à la prise de décision".

Les objectifs de développement pour le Millénaire, encore et toujours

La table ronde consacrée aujourd'hui aux TIC, considérées comme outils pour parvenir aux objectifs de développement arrêtés dans la Déclaration du Millénaire des Nations Unies, a porté plus précisément sur le lien entre le développement et les TIC. Un certain nombre de représentants de haut niveau ont participé à cette table ronde, notamment M. Leonel Fernandez Reyna (République dominicaine), Président de la FUNGLODE (Foundation of Democracy and Development), M. Askar Akaev, Président de la République kirghize et M. Tae Yoo, Vice Président, Corporate Philantropy, Cisco (Etats Unis). Tout comme le débat sur les cyberstratégies nationales, cette table ronde a débouché sur une conclusion très nette: les pays doivent élaborer des plans nationaux pour parvenir aux objectifs de développement arrêtés dans la Déclaration du Millénaire ainsi qu'aux objectifs spécifiquement fixés concernant les TIC dans le projet de Plan d'action du SMSI.

Les participants se sont demandés si d'autres priorités de développement devaient primer les TIC, certains étant d'avis que les besoins de développement fondamentaux devraient être considérés en tout premier lieu, alors que, pour d'autres, les TIC sont un important outil de stimulation du développement à tous les niveaux.

Mais l'importance des centres d'accès communautaires, pour élargir l'accès dans le monde en développement, a été reconnue par tous. Certains signes sont encourageants: de nouveaux projets et de nouveaux partenariats, dont un grand nombre sont en cours de négociation au Sommet lui même, vont être amorcés dans plusieurs pays.

Le lien entre les objectifs définis dans le cadre du Sommet et les objectifs de la Déclaration du Millénaire est également considéré dans une nouvelle publication de l'UIT, l'édition 2003 du Rapport sur le développement des télécommunications dans le monde, qui définit des indicateurs d'accès pour la société de l'information. Pour tout complément d'information sur cette publication, consulter le site web:
https://www.itu.int/ITU-D/ict/publications/wtdr_03/.

"Signature d'accords de partenariat au stand de l'UIT"

Plusieurs accords de partenariat ont été signés entre l'UIT et les représentants de différents pays et de différents secteurs, en vue de la réalisation d'une série de nouveaux projets de développement faisant appel aux TIC.

Cisco apporte sa contribution dans le domaine du téléenseignement, en privilégiant la base

Afin d'utiliser les atouts des TIC et de tirer parti de la forte proportion de jeunes dans les pays en développement, dans lesquels environ 40% de la population est âgée de moins de 15 ans, une "Académie de la santé" en ligne a vu le jour dans le cadre d'un partenariat entre l'UIT, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et Cisco Systems, Inc. Ce projet utilise des méthodes et des technologies interactives de téléenseignement mises au point par Cisco, et le programme englobe divers sujets: lutte contre le VIH/SIDA, consommation de tabac et de drogues, sécurité routière, alimentation, exercice et gestion du temps. Un projet pilote pour les étudiants du secondaire est en cours dans 41 établissements scolaires d'Egypte et de Jordanie.

Ainsi que l'a dit Erkki Liikanen, Commissaire européen chargé des entreprises et de la société de l'information, "Voilà un parfait exemple du type de coopération envisagée par le Plan d'action du SMSI".

Dans le cadre d'un partenariat tripartite analogue, la ville malienne de Tombouctou a mis en service un nouveau portail Internet élaboré avec l'aide du Programme des volontaires des Nations Unies (UNV) et du projet Afrique Initiatives basé à Paris et à Bruxelles. Ce site web fournira des services de cyberadministration ainsi que d'autres contenus locaux, servira à promouvoir le tourisme et offrira des services de télémédecine à la ville de Tombouctou, qui est située à quelque 1 500 kilomètres de la capitale Bamako.

François Jay, Directeur exécutif du projet, a expliqué que le projet Afrique Initiatives investit en partenariat des capitaux dans de petites et moyennes entreprises africaines actives dans les secteurs de la santé, de l'alimentation, des TIC, du développement des énergies en zone rurale et de l'éducation. Au lieu de la recherche du profit immédiat, le principal objectif est le développement des capacités et des ressources locales qui, à leur tour, attireront les capitaux locaux, favorisant ainsi l'instauration d'une économie locale inscrite dans la durée.

Pour obtenir davantage de renseignements, cliquer sur: http://www.afrique-initiatives.com/ ou sur http://www.tombouctou.net. De plus amples informations sur les accords signés avec l'UIT figurent dans le communiqué de presse, sur: https://www.itu.int/newsroom/press_releases/2003/34-fr.html.

Envoi d'invitation électronique aux leaders mondiaux

Pour témoigner de l'importance qu'ils accordent aux technologies de l'information et de la communication, le Président égyptien, Hosny Mubarak, le Secrétaire général des Nations Unies, Koffi Annan, et le Secrétaire général de l'UIT, Yoshio Utsumi, ont envoyé une invitation électronique commune à 3 000 leaders mondiaux (chefs d'Etat, P.-D. G., Ministres, régulateurs et ONG), les conviant à participer à l'importante manifestation régionale ITU TELECOM AFRICA 2004 qui se tiendra au Caire, du 4 au 8 mai prochain. Cette sixième manifestation régionale AFRICA TELECOM, comprendra une grande exposition de technologies et services de télécommunication et un Forum, dans le cadre duquel seront présentés de nouveaux modèles d'entreprise, des questions liées à la réglementation et des technologies indispensables si l'on veut parvenir à élargir l'accès aux TIC et aux services correspondants dans l'ensemble de la région.

Projet Helloworld

"Voulez vous faire entendre votre voix"?, peut on lire sur le site web du projet Helloworld, "Saisissez votre chance et DITES LE FORT!". A l'occasion du SMSI, quiconque ayant accès à l'Internet peut envoyer, dans le monde, un message électronique qui sera diffusé dans le monde entier. Le projet Helloworld, organisé par le Département fédéral de l'intérieur/Office fédéral de la culture de la Suisse, est une "grande manifestation d'échange mondial" qui permet, grâce à un projecteur laser, de projeter les messages envoyés sur une paroi rocheuse surplombant la plage d'Ipanema à Rio de Janeiro, sur le bâtiment du siège de l'ONU à New York, sur un imposant gratte ciel du centre de Mumbai, ou sur le jet d'eau de Genève. Les messages et les images envoyés sont archivés sur le site web d'Helloworld à l'adresse suivante: http://www.helloworld.cc.

La jeunesse à l'honneur

Après la Journée de la jeunesse qui a eu lieu le 10 décembre en liaison avec le SMSI (voir le communiqué de presse à l'adresse suivante: https://www.itu.int/net/wsis/newsroom/press_releases/itu/2003/youthday-fr.html), une large place a encore été accordée aux jeunes aujourd'hui.

La participation des jeunes au SMSI est assurée dans le cadre d'un "Groupe de la jeunesse" qui rassemble plus de 1 000 membres de 150 pays. Le Groupe de la jeunesse a participé activement à toutes les réunions de préparation du SMSI à l'échelle régionale, nationale et internationale.

Des campagnes nationales de la jeunesse dans le cadre du SMSI ont été organisées dans plusieurs pays (Ghana, Brésil, Nigéria, Philippines et Inde) en vue de mettre en oeuvre des activités et des projets au niveau local dans le contexte du SMSI. Pour le Sommet proprement dit, le Groupe de la jeunesse a mené un ensemble d'activités ambitieux comprenant notamment la Journée pour la jeunesse (10 décembre), l'Espace jeunesse (Youth HUB), la plate forme "ICT for Development" (ICT4D), avec des expositions et des ateliers, le Concours YCDO, le programme médias/jeunesse et la présentation d'une publication et d'une vidéo sur des projets de meilleures pratiques ICT4D définis par des jeunes. Le Groupe de la jeunesse du SMSI est organisé avec le concours de TakingITGlobal dans le cadre de l'initiative YCDO (Youth Creating Digital Opportunities). On trouvera plus de renseignements sur ce sujet à l'adresse suivante: www.ycdo.net/wsis.

Au cours d'une Journée portes ouvertes amicale et informelle, la YCDO a présenté son Plan d'action. Bien qu'elle reconnaisse qu'une large place est faite, dans les documents du SMSI, aux jeunes et à la société de l'information, la YCDO a indiqué que son Plan d'action pour 2004/2005 était axé sur l'engagement du SMSI en faveur des jeunes dans la société de l'information.

Les jeunes ont continué d'être à l'honneur dans la journée avec la présentation du nouveau livre "Wh@t's Next" publié par la Youth for Intergenerational Justice and Sustainability. Cet ouvrage passionnant présente les points de vue de jeunes du monde entier sur des questions liées à la société de l'information, y compris sur les droits de l'homme et le rôle des TIC dans le développement durable.

D'autres manifestations ont été consacrées à la jeunesse, parmi lesquelles l'initiative Jeunesse/ICT4D et les jeunes Canadiens et la plate-forme ICT4D. Enfin, des jeunes ont entamé un dialogue sur l'évolution de la gouvernance à l'échelle mondiale et, en particulier, sur le potentiel qu'offrent les TIC pour appuyer les réformes institutionnelles en matière de gouvernance mondiale.

Forum mondial sur les peuples autochtones et la société de l'information

Le Forum mondial sur les peuples autochtones et la société de l'information (GFIPIS), qui s'est tenu pendant quatre jours à Genève en liaison avec le SMSI, s'est achevé aujourd'hui avec la rédaction d'une déclaration des peuples indigènes sur la société de l'information. Le représentant du GFIPIS fera une déclaration à la séance plénière du SMSI demain matin. Au cours du Forum, qui portait sur tous les aspects des relations entre les peuples indigènes et la société de l'information, les participants ont discuté de l'utilisation du commerce électronique pour faciliter la commercialisation et la distribution des produits d'artisanat des peuples autochtones, de l'utilisation des TIC pour étayer et archiver les traditions et la culture de ces peuples et des aspects politiques du développement des TIC dans les territoires où ils vivent.

On trouvera plus de renseignements sur ce Forum à l'adresse suivante:
http://aboriginalcanada.gc.ca/international.html.

La fracture numérique touche aussi les pays riches

De nombreux orateurs du Sommet ont signalé qu'il était urgent d'aborder non seulement la question de la fracture numérique entre les pays mais aussi de celle qui existe à l'intérieur des pays. La Suisse, qui est peut être un exemple plutôt surprenant, a identifié sa propre fracture numérique et s'efforce de la réduire. Dans le cadre d'un concours annuel intitulé "Chevalier de la communication", organisé dans les quatre langues officielles de la Suisse - des prix sont accordés à des projets encourageant l'utilisation des TIC, en particulier chez les groupes sociaux qui utilisent peu les TIC.

Le Conseiller fédéral Moritz Leuenberger a décerné les prix de cette année à l'équipe de Multimondo à Bienne pour son projet, exécuté au centre culturel Multimondo, qui prévoyait de dispenser des cours informatiques aux enfants et aux jeunes issus de l'immigration. Une récompense spéciale a également été attribuée au projet "e-comunico", qui vise à familiariser les habitants de deux des régions les plus reculées de la Suisse, Puschlav et Bergell, aux applications informatiques et de l'Internet. Pour tout complément d'information, cliquez sur:
http://www.comknight.ch/.

Le Ghana - une vitrine africaine des TIC

Les nations africaines ne sont certainement pas laissées à l'écart du SMSI. Le Ghana compte parmi les pays qui font entendre leur voix au Sommet. Le Ghana, pays pacifique et stable d'Afrique de l'Ouest est en passe de devenir la "Silicon Valley" de la région. Lors d'une conférence de presse donnée au SMSI, le Ministre des communications du Ghana, M. Kan Dapaah, a expliqué que le pays s'apprêtait à une expansion rapide du secteur des TIC et a appelé les investisseurs à tirer parti du climat favorable qui règne dans son pays.

Selon les informations disponibles, le Gouvernement est en train de mettre sur pied un parc technologique ultramoderne, parfaitement équipé, qui devrait propulser le secteur des TIC du Ghana dans le XXIe siècle.

Autre initiative importante prise la semaine dernière: les Gouvernements de l'Inde et du Ghana ont inauguré conjointement le Centre d'excellence Kofi Annan pour la technologie des communications et de l'information dans la capitale, Accra. Il s'agit là d'un exemple parfait d'entraide entre les pays en développement en vue de réduire la fracture numérique ce qui, selon les dires du Secrétaire général des Nations Unies constitue une "contribution concrète à la mission mondiale de paix des Nations Unies et aux efforts que déploie cette organisation pour réaliser les objectifs de développement pour le Millénaire". Par ailleurs, le Ghana abrite le plus grand cybercafé d'Afrique à ce jour, BusyInternet, qui met 100 PC à la disposition du public.

Un nouveau rapport met l'accent sur le rôle des filles dans l'éducation

L'UNICEF a lancé aujourd'hui un rapport sur la situation des enfants dans le monde, 2004: les filles, l'éducation et le développement. Les présentateurs du rapport ont expliqué que le premier pas vers la réalisation des objectifs de développement à l'échelle mondiale consistait à envoyer le plus grand nombre de filles à l'école, en soulignant par ailleurs qu'en leur permettant d'acquérir des connaissances on ne fait que leur donner une plus grande chance d'accéder aux TIC et d'entrer en contact avec la société de l'information. Il a été indiqué que le coût du savoir diminue proportionnellement à son utilisation et qu'il est avantageux à de nombreux égards d'investir dans l'éducation des filles.

Une expérience hertzienne sur deux roues pour connecter des villages isolés au Cambodge

S'il est vrai que la présentation d'une motocyclette à l'occasion d'une conférence comme le SMSI, est un phénomène rare, au Cambodge, par exemple, on utilise aussi les méthodes de transport pour tirer parti des technologies hertziennes. Bernard Krisher, Président de Japan Relief for Cambodia a décrit aujourd'hui un modèle de motocyclette, équipé à l'arrière d'un boîtier conçu pour envoyer des messages de courrier électronique aux écoles. Une antenne est installée au sommet de la boîte et à l'intérieur de celle-ci un système de communications hertziennes Wi-Fi permet au courrier électronique d'être relayé aux écoles de 13 villages isolés du Cambodge, via des paraboles. Ces villages n'ont ni l'eau, ni l'électricité, ni le téléphone et se trouvent loin des centres de santé mais possèdent désormais le courrier électronique. Les écoles sont équipées de panneaux solaires qui permettent de faire fonctionner, pendant six heures, un ordinateur doté d'une liaison de courrier électronique par l'intermédiaire du système de distribution de la motocyclette.

Chaque matin, cinq motocyclettes Honda quittent le centre situé à Banlung, capitale de province, où une antenne parabolique, don de Shin Satellite, relie l'hôpital provincial et une école spécialisée à l'Internet pour les besoins de la télémédecine et de l'apprentissage par ordinateur. Ces motocyclistes commencent leur journée en collectant les courriers électroniques à l'antenne parabolique du centre, ce qui ne prend que quelques secondes.

Ensuite, à mesure qu'ils se rendent dans chaque école ainsi qu'au centre de santé, ils délivrent les messages. A la fin de la journée, ils rentrent au centre pour envoyer sur l'Internet vers n'importe quel point du globe tout le courrier électronique qui aura été collecté.

L'un des partenaires du projet a fait remarquer que l'un des principaux obstacles à la connectivité rurale dans les pays en développement est le coût. "Nous devons fournir des services à un coût accessible dans un pays totalement dépourvu d'une infrastructure de télécommunication. Telle est la raison pour laquelle nous testons les applications numériques. Cela dit, il existe des routes au Cambodge et il nous semble que ce qui était utile pour le commerce pourrait l'être aussi pour les télécommunications", a déclaré M. Hasson. Le boîtier est alimenté par le moteur de la motocyclette, si bien que le carburant est utilisé à la fois pour le transport et pour les communications. Il faut espérer que le projet sera adopté dans d'autres pays. Pour plus d'informations, cliquez sur:
http://www.firstmilesolutions.com/Cambodia/pressrelease.htm.