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 SALLE DE PRESSE DU SOMMET :
 Séance d’ouverture : 10 décembre 2003 APRÈS-MIDI

 

 

LE SMSI S’OUVRE SUR UN CONSTAT D’IMPORTANTES FRACTURES NUMÉRIQUES
ENTRAVANT LE PARTAGE ÉQUITABLE DES OPPORTUNITÉS LIÉES AUX TIC

Les intervenants insistent sur la nécessité de promouvoir
la coopération internationale pour réduire ces fractures

La première phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui se tient à Palexpo de Genève jusqu’à vendredi prochain, a entamé ses travaux, cet après-midi, par une cérémonie d’ouverture au cours de laquelle le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a relevé l’existence de quatre types de fracture numérique: une fracture technique; une fracture au niveau du contenu; une fracture en matière de parité des sexes; et enfin une fracture au niveau des échanges, tous les pays ne disposant pas des mêmes opportunités d’accès au commerce électronique. Il n’y a aucune raison de croire que ces disparités disparaîtront d’elles-mêmes, à mesure que les technologies se répandront, a-t-il affirmé.

M. Pascal Couchepin, Président de la Suisse, a pour sa part défini la liberté d’expression comme une condition fondamentale de l’avènement de la société de l’information. S’exprimant également dans le cadre de la séance d’ouverture, le Président de la Tunisie, M. Zine El Abidine Ben Ali, a souligné que le fossé numérique est d’abord un écart de développement et un fossé entravant le dialogue des civilisations, avant d’être un fossé technologique. Le consensus au sujet des principes et des moyens d’action liés à la société de l’information reste possible, a-t-il en outre affirmé. Le Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), M. Yoshio Utsumi, a quant à lui mis l’accent sur l’innovation que constitue la participation importante du secteur privé et de la société civile à ce sommet.

Au cours de la séance d’ouverture, sont également intervenus le Président de l’Union mondiale des aveugles, le Président du Conseil d’administration de Thuraya Satellite Telecommunications Company et le Président du Comité préparatoire du Sommet, M. Adama Samassekou.

Entamant ensuite son débat général, le Sommet a entendu les interventions de Sa Majesté le Roi du Lesotho, ainsi que des chefs d’État de la Finlande, de l’Azerbaïdjan, du Mozambique, de l’Égypte, du Cap-Vert, du Rwanda, de la République islamique d’Iran, du Mali, de la Lettonie, du Gabon, du Kirghizistan, du Botswana, du Zimbabwe, du Liban, du Nigéria et de la Croatie. Ont également fait des déclarations le Vice-Président du Kenya ainsi que les chefs de Gouvernement du Pakistan, de la France, du Liechtenstein et le Vice-Premier Ministre de la République tchèque.

Les Ministres des affaires étrangères de l’Arabie saoudite et de la Grèce, ainsi que le Ministre par intérim des relations extérieures du Brésil sont aussi intervenus. Ont en outre pris la parole des ministres des pays suivants: Koweït, Fédération de Russie, Maurice, Norvège, Chine, Italie, Islande, République dominicaine, Syrie, Ukraine, Viet Nam, Qatar, Bosnie-Herzégovine, Espagne et Maroc. Un représentant de l’Équateur a également fait une déclaration, ainsi que le Commissaire européen chargé des entreprises et de la société de l’information.

Sont également intervenus des représentants du Groupe d’études des Nations Unies sur les technologies de l’information et de la communication (TIC); du Réseau de développement et de communications pour les femmes africaines; de la Commission économique pour l’Europe (CEE-ONU); de Molecular Diversity Preservation International; de Vodafone; de la Commission économique pour l’Afrique (CEA-ONU); du réseau TakingIT Global; de Microsoft Corporation; de la Banque mondiale; de Africa Online; et des Volontaires des Nations Unies.

La plupart des intervenants ont souligné le formidable potentiel que recèlent les TIC tout en mettant l’accent sur la nécessité de veiller à ce que chacun jouisse des bénéfices qui leur sont associés. Nombre d’orateurs ont plaidé en faveur d’un renforcement de la coopération internationale à cette fin, de manière à ce que les pays développés aident les pays en développement à mettre en place les infrastructures indispensables aux TIC. L’indispensable renforcement des partenariats entre les gouvernements et le secteur privé a maintes fois été évoqué. L’accent a également été mis sur la nécessité de protéger la propriété intellectuelle tout en garantissant la concurrence et l’innovation dont dépend largement la société de l’information.

Le Premier Ministre français a pour sa part souhaité qu’il soit donné un sens aux nouvelles technologies qui, selon la France, doivent être mises au service d’un projet de société. Mettant l’accent sur la nécessité de déterminer les règles de la société mondiale de l’information, il a rappelé que, pour la France, l’ONU est la principale source du droit international. Il nous incombe de réfléchir d’ici la deuxième phase du Sommet, qui se tiendra à Tunis en 2005, à l’élaboration d’un code universel de la gouvernance numérique, a-t-il déclaré.

Il faut que la gestion de l’Internet soit confiée à un organe de réglementation qui soit soumis aux règles du droit international, afin d’assurer une utilisation équitable et transparente du réseau, a pour sa part souligné l’Arabie saoudite. À ce sujet, l’Italie a rappelé que l’Union européenne a une position claire qui consiste à dire qu’il n’incombe pas aux gouvernements de gérer l’Internet ou de s’ingérer dans son développement. D’autres, comme la Syrie, ont au contraire estimé que tous les pays devaient participer à la gestion de l’Internet, en particulier pour l’attribution des noms, afin d’assurer une meilleure répartition des ressources liées au réseau.

À l’instar de la France, le Koweït a abordé la question de l’utilisation néfaste des TIC, préconisant pour sa part l’adoption d’une convention internationale visant à réduire les crimes qui sont commis sur Internet ou via Internet. Plusieurs intervenants ont en outre insisté sur la nécessité de faire en sorte que la société de l’information préserve la diversité culturelle et linguistique.

Le débat général du Sommet mondial se poursuivra demain matin, à 9 heures.

Déclarations liminaires

À l’ouverture du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) qui a commencé ses travaux de trois jours cet après-midi à Genève, en Suisse, M. PASCAL COUCHEPIN, Président de la Suisse, a souligné que la liberté d’expression est une condition fondamentale de l’avènement de la société de l’information. Il s’est inquiété que plus de la moitié de l’humanité n’a pas accès au téléphone ou à l’Internet et a souligné la nécessité de trouver des moyens de combler le fossé numérique et les écarts entre riches et pauvres. Nous devons encourager durablement la révolution de l’information dans l’intérêt des plus démunis a-t-il dit. Il a déclaré par ailleurs que la fracture numérique était indigne du nouveau millénaire. L’accès libre à l’information, a-t-il ajouté, est au cœur du développement et du marché et renforce les institutions démocratiques.

Le Président suisse a également invité les participants à s’engager politiquement pour nous assurer que les bénéfices des technologies de l’information sont accessibles au plus grand nombre. Si les pays riches ne tiennent pas leurs promesses en matière de promotion de développement, ils finiront par décourager les autres pays, a-t-il ajouté, exhortant les participants au Sommet de tout mettre en œuvre afin de parvenir à une société de l’information ouverte et démocratique.

M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a souligné le caractère unique de ce sommet qui, contrairement à la plupart des conférences mondiales, n’est pas consacré aux menaces qui pèsent sur la planète, mais aux moyens de mieux tirer parti du nouvel atout que constituent les technologies de la communications (TIC). Il a déclaré que si la technologie avait donné naissance à l’ère de l’information, il nous incombait à nous maintenant d’édifier une véritable société de l’information. Il a défini ce sommet comme l’occasion de concrétiser le potentiel que représente les TIC pour l’amélioration des conditions de vie de millions d’êtres humains dans des domaines comme le commerce, l’éducation, la protection de l’environnement, la liberté et la démocratie et d’une manière plus générale la réalisation des Objectifs du Millénaire. Il a défini quatre types de fracture numérique, à savoir: une fracture technique compte tenu des écarts de développement; une fracture au niveau du contenu car une bonne partie de l’information affichée sur l’Internet ne répond pas aux besoins des populations; une fracture en matière de parité des sexes; et enfin une fracture qui se retrouve au niveau des échanges, tous les pays ne disposant pas des mêmes possibilités d’accès au commerce électronique. Face à ce constat, auquel s’ajoutent des obstacles et disparités d’ordre social, économique et autre, le Secrétaire général a estimé qu’il appartenait aux responsables politiques réunis de mobiliser la volonté politique nécessaire pour mettre les TIC au service du plus grand nombre. M. Annan a également souligné l’importance de la contribution du secteur privé et de la société civile ainsi que des organes de presse, qui sont à la fois créateurs de contenu et gardiens des libertés.

Par ailleurs, le Secrétaire général a exprimé sa satisfaction de constater que les spécialistes de toutes les régions du monde avaient adopté une déclaration au cours du Forum mondial des médias électroniques, par laquelle ils s’engagent à agir en faveur du développement et de la cohésion sociale. Il a tout particulièrement insisté sur la nécessité de respecter l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme en rappelant que la liberté d’expression était la pierre angulaire du développement, de la démocratie et de la paix. Même si les TIC ne sont pas une panacée, ni une formule magique, elles peuvent contribuer à améliorer la vie des habitants de la planète pour peu qu’on sache en tirer parti: il s’agit d’instaurer une société de l’information ouverte et dynamique, qui soit à la hauteur des défis sociaux, économiques et politiques de notre temps, a conclu M. Annan.

M. ZINE EL ABIDINE BEN ALI, Président de la Tunisie, a souligné que, comme le confirme la tenue de ce sommet, l’établissement de la société de l’information est devenu un impératif stratégique pour la promotion de la condition de l’ensemble de l’humanité. Si la Tunisie a préconisé, dès 1998, l’organisation d’un sommet mondial sous les auspices des Nations Unies, c’est parce qu’elle est profondément convaincue de l’importance de ce secteur pour la réalisation d’un développement humain équilibré et équitable et la concrétisation des aspirations de l’humanité à la liberté, à la justice et à la dignité, a indiqué le Président tunisien. « Le fossé numérique, en effet, est d’abord un écart de développement et un fossé entravant le dialogue des civilisations, avant d’être un fossé technologique », a-t-il insisté. Les travaux préparatoires de cette première phase du Sommet ont permis de souligner les principaux pôles d’intérêt et les problèmes fondamentaux posés dans ce domaine essentiel pour l’avenir de l’humanité, a poursuivi M. Ben Ali, se félicitant de la prise de conscience progressive de l’importance de ces questions dans la communauté internationale. « La nouveauté qui caractérise ce thème, conjuguée à la rapidité des mutations technologiques et à l’évolution continue de leurs applications dans les divers domaines économiques, sociaux, culturels, éducatifs, environnementaux et autres rend difficile la réalisation d’un consensus au sujet des principes et des moyens d’action », a poursuivi le Président tunisien. « Ce consensus reste toutefois possible moyennant un examen plus approfondi et une recherche plus poussée, compte tenu dûment des valeurs universelles communément adoptées et qui sont énoncées dans les différents traités et accords internationaux », a-t-il déclaré.

M. Ben Ali a par ailleurs souligné que la construction de la société de l’information et de la communication constitue, pour son pays, un choix national essentiel. La Tunisie est tout particulièrement attachée à assurer la promotion des ressources humaines par le biais d’une stratégie cohérente et a également orienté ses efforts vers la diffusion de la culture numérique à l’échelle la plus grande. « La Tunisie, qui aura l’honneur d’accueillir, en 2005, la deuxième phase du Sommet, œuvrera en faveur de la réussite du processus préparatoire et de la tenue du Sommet dans les meilleures conditions », a-t-il en outre déclaré. Le Président tunisien a par ailleurs mis l’accent sur l’importance que revêt le renforcement des liens de solidarité et d’entraide entre les peuples du monde, afin de combler le fossé numérique et d’en limiter les risques. « Nous pensons, pour notre part, que les développements générés par les progrès de la technologie (…) et les perspectives nouvelles ouvertes à la communication renforcent le poids du secteur de l’information, pour enraciner encore plus les droits de l’homme dans leur acception la plus exhaustive qui consacre la liberté d’expression et garantit le respect de la souveraineté des États et le droit des peuples à l’autodétermination », a conclu le Président tunisien.

M. YOSHIO UTSUMI, Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), a rappelé que l’Union avait été, en 1865, la première organisation intergouvernementale à être instituée, et a fait valoir son rôle de pionnier dans le domaine des télécommunications. Il s’est félicité de l’expansion sans précédent des télécommunications ces dernières années. Il y avait en effet en 1999 environ un milliard et demi de lignes téléphoniques dans le monde; aujourd’hui, on en compte près de deux milliards et demi, a-t-il poursuivi, précisant que 75% de ces lignes étaient installées dans les pays en développement et que l’UIT travaillait sans relâche à faire bénéficier des technologies de l’information et de la communication (TIC) toutes les couches de la population. Soulignant par ailleurs le rôle central joué par l’UIT dans l’organisation du Sommet. M. Utsumi a affirmé qu’il était essentiel, « pour donner du sens à ce sommet, d’en faire une manifestation particulièrement ouverte qui reflète les transformations apportées par la société de l’information au monde moderne».

Remerciant les pays qui ont accueilli les réunions préparatoires, les diverses organisations internationales impliquées dans la préparation du Sommet ainsi que les deux pays hôtes, le Secrétaire général de l’UIT a souligné que, pour la première fois, les responsables du monde entier se pencheraient sur la question de la société de l’information. En outre, faisant part de ses préoccupations en ce qui concerne l’accentuation de la fracture numérique, il a estimé qu’un effort international concerté devait être entrepris pour réduire l’écart entre riches et pauvres en ce qui concerne le flux de l’information. Citant à ce titre la déclaration du Forum mondial de la jeunesse, il a lancé un appel aux dirigeants politiques, aux chefs d’industries, aux organisations non gouvernementales et à la société civile afin qu’ils facilitent l’accès universel aux TIC.

Mme KICKI NORDSTROM, Présidente de l’Union mondiale des non-voyants (World Blind Union), s’est dite heureuse de représenter la voix de plus de cinq millions d’handicapés à ce sommet. Elle a souligné la nécessité de permettre à la société civile et à toutes ses composantes de participer pleinement à la mise en œuvre de la société de l'information, précisant que la société civile présenterait demain sa propre déclaration. Elle a par ailleurs souhaité que le Sommet soit l’occasion de combler le fossé qui sépare les riches et les pauvres, les nations et les populations. Ce sera aux décideurs aux niveaux national, régional et mondial de veiller à ce qu’il y ait une meilleure participation pour pouvoir tenir compte des besoins des plus démunis, a-t-elle lancé, estimant que la société de l'information devaient être façonnée en fonction des valeurs exprimées dans la Charte des Nations Unies et la Déclaration des droits de l’homme.

M. MOHAMMAD OMRAN, Président du Conseil d’administration de la Thuraya Satellite Telecommunications Company, s’est dit favorable à une société de l’information qui, entre autres, permettrait de propager le savoir et les connaissances tout comme la liberté d’expression. Ce sont notamment les financements du secteur privé qui permettront l’avènement d’une telle société et c’est pourquoi il est indispensable d’établir des partenariats entre les gouvernements et le monde des affaires, a-t-il souligné. Il a en outre mis l’accent sur la nécessité de convaincre les hommes d’affaires que leurs fonds seraient bien utilisés, estimant que de bonnes pratiques commerciales font également partie de l’équation. Il est également nécessaire de protéger la propriété intellectuelle tout en garantissant la concurrence et l’innovation, a insisté M. Omran.

M. ADAMA SAMASSEKOU, Président du Comité préparatoire du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), a estimé que l’humanité n’avait effectué que la moitié du voyage qui doit la mener de la société de l’information à la société de la connaissance dans toutes les parties du monde. Soulignant le clivage de plus en plus important entre riches et pauvres, entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas, entre ceux qui ont accès à la connaissance et les autres, entre les gouvernants et les gouvernés, il a affirmé que cette fracture, qui ne cessait de s’agrandir, ne serait comblée que si de réelles décisions, mues par une volonté politique, étaient prises. L’initiative du Sommet va dans ce sens, s’est-il félicité, se réjouissant du fait que les préparateurs du SMSI aient su dépasser la sécheresse des procédures en respectant les valeurs cardinales de partenariat et de solidarité, notamment avec la société civile, le secteur privé, les équipes des pays hôtes et tous les participants.

Le Président du Comité préparatoire a estimé que la première étape de ce sommet à Genève, marquait le début d’un nouveau processus qui consiste à ne plus laisser en marge de la société de l’information une partie de la population mondiale. Si ce processus réussit, nous pouvons envisager une réelle solidarité mondiale, basée sur plus d’échanges et de compréhension, a-t-il ajouté. Enfin, M. Samassekou a affirmé que la tenue de ce sommet marquait une nouvelle ère, celle de la nécessité évidente d’une approche commune et globale des problèmes de notre planète, et qu’elle marquait aussi, peut-être, le début d’une nouvelle forme de rassemblement plus global et moins exclusif, destiné à remplacer les Conférences des Nations Unies.

Débat général

 

Mme TARJA HALONEN, Présidente de la Finlande, a déclaré que la technologie de l’information est un outil qui doit être utilisé en plaçant l’être humain au centre de nos préoccupations. Bien que la responsabilité de la promotion de la société de l’information incombe à chaque gouvernement, cette société ne pourra se construire que sur la base de valeurs communes au sein des Nations Unies. Elle a déclaré que les droits de l’homme et la liberté d’expression étaient la base d’une société de l'information dans laquelle les gens doivent avoir la possibilité d’échanger et de diffuser des informations sans restriction. Le message de ce sommet doit être clair: le monde a besoin de solidarité pour mettre un terme aux inégalités. Il ne s’agit pas seulement de combler le fossé numérique entre riches et pauvres, mais également celui entre jeunes et personnes âgées ou encore entre ceux qui sont instruits et ceux qui n’ont pas accès à l’éducation. Soulignant les succès de son pays en matière de promotion d’une réelle société de l'information, elle a déclaré que chaque pays doit construire ses propres succès à partir de ses spécificités, car il n’y a pas de modèle préétabli et transposable.

La Présidente finlandaise a par ailleurs souligné que le développement de la société de l'information était intimement lié au développement économique et social. Si le rôle du gouvernement est de mettre en place un environnement favorable à l’avènement d’une société de l'information, son développement nécessite la participation des acteurs clés que sont le secteur privé, la société civile et les individus dans leur ensemble. Parmi les efforts de coopération de son pays, elle a souligné la mise en place d’un Prix biannuel par lequel la Finlande récompense des contributions technologiques de portée internationale, dans le domaine de la promotion du développement durable et de la qualité de la vie.

M. ILHAM ALIYEV, Président de l’Azerbaïdjan, a déclaré qu’au cours de la dernière décennie, les technologies de l’information et de la communication sont devenues partie intégrante de la vie quotidienne qu’il est désormais difficile de l’imaginer sans Internet ni courrier électronique. Il a confirmé l’engagement de son pays en faveur de la promotion de la société de l’information et a mis l’accent sur les réformes mises en œuvre en Azerbaïdjan, qui ont entraîné un développement rapide et une démocratisation accrue de la société.

M. Aliyev a par ailleurs souligné la contribution importante qu’apporte le secteur privé au PIB de son pays. Les projets énergétiques les plus importants du monde sont actuellement en œuvre en Azerbaïdjan, a-t-il souligné. Aujourd’hui, le principal facteur entravant une coopération complète dans la région réside dans l’occupation par l’Arménie de 20% du territoire azerbaïdjanais, ce qui a provoqué l’exode d’un grand nombre de réfugiés. La communauté internationale doit demander instamment à l’Arménie de retirer ses troupes des territoires azerbaïdjanais occupés, a lancé M. Aliyev, soulignant que l’objectif principal de son pays était de faire en sorte que les recettes pétrolières contribuent au bien-être de tous les citoyens.

M. JOAQUIM ALBERTO CHISSANO, Président du Mozambique, s’est dit convaincu que les technologies de l’information et de la communication (TIC) étaient indispensables au développement économique et politique des pays en développement, mais a affirmé que ces derniers ne seraient pas capables de mettre en place seuls les infrastructures nécessaires et qu’ils auraient besoin de plus de soutien de la part des pays développés. Faisant en outre valoir les avancées de son pays dans le domaine des TIC, le Président du Mozambique a affirmé que son pays a dépassé le dilemme qui consiste à choisir entre le soutien aux TIC et le soutien à d’autres questions de développement car les TIC jouent de toute façon un rôle essentiel dans toutes les questions de développement.

Soulignant le rôle des TIC dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et de ses objectifs, il a affirmé que l’accès à la société de l’information en Afrique était synonyme de société de la connaissance. Cependant, pour que cette société puisse exister, il faudra faire preuve de davantage de volonté politique ainsi que d’établir des partenariats forts, notamment avec le secteur privé, a-t-il poursuivi, lançant un appel à tous les partenaires de développement afin que l’Afrique puisse ouvrir un nouveau chapitre dans sa coopération Nord-Sud et Sud-Sud. Enfin, le Président a souligné combien les chants et les expressions culturelles de communication en Afrique étaient un vecteur essentiel d’informations et a estimé que les TIC, en s’alliant à ces modes de communication, feraient avancer la société de la communication et de la connaissance.

M. ZAFARULLAH KHAN JAMALI, Premier Ministre du Pakistan, s’est félicité des progrès remarquables qui ont été réalisés en matière de technologies de la communication et de l’information (TIC). Cette évolution des TIC a permis d’améliorer nos conditions de vies et le bien-être de nos populations, a-t-il constaté avec satisfaction. Toutefois, il s’agit à présent de réduire la fracture numérique, a-t-il précisé, affirmant qu’il appartenait au Sommet d’aboutir aux mesures suivantes: la création d’une société de l'information qui englobe tout le monde en offrant des opportunités égales; l’élaboration de mécanismes qui permettent d’ouvrir les TIC aux couches les plus démunies; l’aide au développement des infrastructures des pays en développement et garantir la sécurité des systèmes d’information existant. Soulignant les efforts de son pays dans ce domaine, le Premier ministre a précisé que le Pakistan avait réservé une part importante de ses ressources limitées à la promotion des TIC dans le domaine de la santé, de l’éducation et de la gestion publique.

M. JEAN-PIERRE RAFFARIN, Premier Ministre de la France, a souligné que la société de l’information est porteuse d’immenses promesses. Ce sommet marque la première étape d’un nécessaire dialogue international et d’une construction commune, a-t-il ajouté. Les TIC représentent un formidable moyen de mise en commun de nos patrimoines, de nos savoirs et de nos compétences, a déclaré M. Raffarin. Il faut néanmoins veiller à ce que les bénéfices en soient accessibles à tous et c’est pourquoi c’est une société de l’information pour tous qu’il nous faut construire. Il convient en outre de donner un sens aux nouvelles technologies, lesquelles doivent être mise au service d’un projet de société. Les TIC doivent être placées au service des droits et des libertés et constituer un vecteur de la démocratie en garantissant la liberté d’expression tout comme le respect de la vie privée, a déclaré le Premier Ministre français.

La fracture numérique et le risque de marginalisation ne peuvent être considérés comme une fatalité, a poursuivi M. Raffarin. Une action déterminée doit trouver son relais au niveau des collectivités locales et il convient à cet égard de saluer la tenue récente à Lyon d’un Sommet des Villes. Le Premier Ministre français a en outre mis l’accent sur la nécessité de déterminer les règles de la société mondiale de l’information. Pour la France, l’ONU est la source majeure du droit international, a-t-il rappelé. Il nous incombe de réfléchir d’ici à la deuxième phase du Sommet, qui se tiendra à Tunis en 2005, à l’élaboration d’un code universel de la gouvernance numérique. Le souhait de la France est que cette notion de gouvernance soit entendue au sens le plus large, a précisé le Premier Ministre. Il a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de garantir la sécurité des réseaux et de se pencher sur le respect d’une éthique universelle. La coopération internationale doit se renforcer en faveur de la protection des mineurs et de la lutte contre la pornographie et la pédophilie, a-t-il ajouté. Il faut parvenir à définir ensemble les principes qui régiront la société de l’information, a conclu le Premier Ministre.

M. HOSNY MUBARAK, Président de l’Égypte, a affirmé que ce sommet mettait en relief le rôle que devaient jouer les Nations Unies en partenariat avec tous les acteurs du développement, notamment dans l’édification d’une société moderne de l’information. Soulignant à cet égard le besoin de canaliser les technologies de l’information et de la communication (TIC) afin de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire, il a insisté sur la nécessité de combler rapidement le fossé numérique pour construire une société moderne. Le Président égyptien a également estimé que les TIC ne devaient pas seulement favoriser le développement de l’économie, mais aussi permettre de renforcer les liens politiques, sociaux et culturels afin de mettre en place un monde fondé sur les notions de paix, d’égalité et de respect du droit international. En outre, il a affirmé que, pour renforcer le concept de l’universalité de l’accès aux TIC, tous les peuples du monde devraient pouvoir participer au développement des TIC, à leur conception et à leur utilisation, et que le transfert de technologies et de savoirs à l’égard des pays en développement était à cet égard indispensable.

Faisant par ailleurs valoir l’action de son pays pour promouvoir les TIC en Égypte et plus largement en Afrique, M. Mubarak a rappelé que la Conférence panarabe avait mis en avant la nécessité de jeter les bases solides d’une société de l’information contemporaine et de réduire la fracture numérique. Il a notamment insisté sur la nécessité d’augmenter la pénétration des services Internet, notamment en mettant à disposition des pays en développement des techniques nouvelles abordables, en prévoyant des applications électroniques qui seraient à disposition des population en développement. Le Président égyptien a également insisté sur la nécessité de mettre en place de nouveaux mécanismes de financement pour combler le fossé numérique, et notamment des politiques de rééchelonnement de la dette. Enfin, il a fait valoir les initiatives égyptiennes dans ces domaines et notamment l’utilisation des TIC pour l’éducation, dans le domaine sanitaire ainsi que pour accélérer le cybergouvernement. Il a également fait part des initiatives de partenariats entre le gouvernement et le secteur privé pour que toute la population puisse avoir accès à un ordinateur et aux TIC en général. L’Égypte est parvenue à un réel niveau d’excellence dans le domaine des TIC, a fait valoir M. Mubarak, appelant les partenaires du développement à se mobiliser pour soutenir le développement dans ce domaine.

M. PEDRO PIRES, Président du Cap-Vert, a déclaré que la technologie devait être vue comme un instrument au service de la croissance économique et du développement humain, d’où la nécessité d’encourager le transfert de technologies à des conditions avantageuses pour les pays en développement. Il a déclaré préoccupante l’inégalité croissante dans les domaines technologique et numérique et a estimé que la création d’une société de l'information participative ne serait possible que si toutes les parties concernées travaillaient de concert dans le sens de l’amélioration de l’accès aux infrastructures de l’information et de la communication, du renforcement des capacités humaines, de l’accroissement de la confiance et de la sécurité dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC), et surtout de la mise en place d’un environnement propice à leur développement.

Les pays comme le Cap-Vert ne pourront intégrer pleinement la société de l'information que par le biais du renforcement de leurs capacités dans des domaines comme l’éducation, la technologie, le savoir-faire et l’information, a souligné M. Pires. Pour ce faire, les États africains attendent de la communauté internationale le soutien indispensable à la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) et de ses aspects liés à la société de l'information. En ce qui concerne les risques dont sont porteuses les TIC, des mesures et dispositions adéquates s’imposent afin de se prémunir contre leur usage à des fins criminelles.

M. PAUL KAGAME, Président du Rwanda, a souligné que chacun a pris conscience, en particulier en Afrique, que les technologies de l’information (TIC) et de la communication constituent un outil indispensable pour réaliser les Objectifs de développement du Millénaire. Pour les pays africains, il ne doit pas être question d’opérer un choix entre les médicaments antirétroviraux et le développement des TIC, a souligné M. Kagamé.

Le Rwanda, pour sa part, a été confronté à de nombreux problèmes dont certains ont été hérités du génocide de 1994, a-t-il rappelé. Le Rwanda reste néanmoins convaincu que les TIC lui permettront de transformer les défis actuels en opportunités pour les générations futures, a-t-il déclaré. Les TIC recèlent un énorme potentiel pour un pays comme le Rwanda qui ne dispose pas de littoral, a insisté le Président rwandais. Il a par ailleurs fait part de sa reconnaissance face à un certain nombre d’initiatives internationales, en particulier celle de la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique (CEA-ONU) en faveur du Rwanda. Pour les Africains, les TIC sont un outil de développement qui permettra de rapprocher les riches et les pauvres, a souligné M. Kagamé.

M. MOHAMMED KHATAMI, Président de la République islamique d’Iran, a souligné que l’âge de l’information devait être celui du renforcement du dialogue entre les civilisations. En outre, il a insisté sur le fait que la société de l’information devait respecter la diversité culturelle et s’appuyer sur elle, et qu’il était essentiel de respecter la participation de tous les groupes culturels à la société. Le Président iranien s’est également dit préoccupé par les inégalités persistantes en ce qui concerne l’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le monde et a jugé important de parvenir à la mise en œuvre de droits, à l’instar du droit au développement, du droit à la communication, et du droit à l’information. Il a en outre jugé indispensable de modifier la situation inéquitable et alarmante du monde actuel qui veut que l’on se serve du flux d’information pour exercer la force et imposer des points de vues unilatéraux.

Le Président iranien a souligné qu’il fallait veiller à ce que les populations aient un accès sans discrimination à l’information et a jugé nécessaire de promouvoir les droits des créateurs, des propriétaires et des utilisateurs de matériaux couverts par la propriété intellectuelle et d’intérêt public. Un accès libre et démocratique à l’information devrait être promu et renforcé, a-t-il en outre ajouté, insistant sur la nécessité de faire prévaloir un environnement international équilibré, fondé sur la communication et l’accès équitable aux TIC.

M. AMADOU TOUMANI TOURÉ, Président du Mali, a rappelé que son pays s’est engagé dès 1996 à promouvoir l’Internet en collaboration avec le Canton de Genève. Cet engagement précoce du Mali lui a voulu d’accueillir la Conférence de Bamako 2000 sur le thème « Internet : les passerelles du développement ». Fort de cette expérience, le Mali a été choisi pour accueillir la conférence régionale et présider le Groupe africain dans le cadre du Sommet. Il a déclaré que l’Afrique avait la certitude que les nouvelles technologies de l’information et de la communication pouvaient constituer un outil formidable de développement dans les domaines de l’éducation, de la santé, du commerce, de l’agriculture et de l’industrie. Plus que tout autre continent, a-t-il ajouté, l’Afrique a besoin d’infrastructures, de contenus adaptés, de ressources humaines, d’équipements informatiques et de télécommunications à un prix abordable. Nous avons contribué à la constitution du patrimoine intellectuel de l’humanité et nous réclamons à juste titre un accès libre à ce patrimoine aujourd’hui numérisé, a-t-il déclaré.

M. Touré a estimé par ailleurs que l’humanité était à l’aube d’une révolution sans précédent dans son histoire. Nous avons besoin pour y entrer de plein pied d’un nouveau mécanisme d’organisation, de mise en oeuvre et de financement, a-t-il déclaré en ajoutant que son pays avait pleinement adhéré à la proposition du Président sénégalais, M. Abdoulaye Wade, de créer un Fonds de solidarité numérique volontaire, destiné à financer les actions concrètes du Plan d’action. Dans la société de l'information à bâtir, l’Afrique entend préserver son âme, son identité et ses valeurs. La fracture numérique ne sépare pas seulement le Nord et le Sud, a-t-il estimé, mais divise aussi les populations de nos propres États, différencie les villes des campagnes et exclut les moins nantis. Le Président du Mali a particulièrement salué l’initiative en faveur de l’introduction de l’Internet à l’école lancée au Mali par l’Union internationale des télécommunications (UIT) et la société Swisscom, partenariat qu’il a défini comme indispensable pour résorber les inégalités numériques au sein de la société malienne.

LETSIE III, Roi du Lesotho, a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur d’une société de l’information fondée sur l’éradication de la pauvreté et de la faim et sur l’extension d’un développement économique et social équilibré pour tous. Il a relevé, à cet égard, la persistance d’un fossé numérique entre le Nord et le Sud. La société de l’information doit être appréhendée comme une initiative mondiale, a-t-il souligné.

Élaborer des stratégies d’accès universel dans un environnement tel que celui qui caractérise le Lesotho passe par le développement d’infrastructures de base, a-t-il poursuivi. Les pays en développement ont de toute urgence besoin de capacités pour adapter les logiciels informatiques aux caractéristiques locales, a par ailleurs déclaré le Roi du Lesotho. À cet égard, la promotion de l’utilisation de logiciels à code source ouvert s’avère essentielle, a-t-il précisé. Il a lancé un appel aux délégations afin qu’elles adoptent le pacte de solidarité numérique énoncé dans le projet de Plan d’action du Sommet.

Mme VAIRA VIKE-FREIBEGA, Présidente de la Lettonie, a souligné que les fondations d’une société de l’information réussie dépendaient de la liberté d’information et de communication dans le monde ainsi que de la bonne gouvernance. L’information peut aussi être utilisée à mauvais escient pour influencer les populations, a-t-elle poursuivi, c’est pourquoi il est indispensable que les sociétés de l’information soient ouvertes et tolérantes.

Faisant valoir les progrès de son pays dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, et notamment la mise en place de points d’accès publics à l’Internet ou l’existence de plusieurs «cyberactivités», elle a jugé fondamental le rôle de l’ONU et des partenaires du développement afin de réduire la fracture numérique. Il est essentiel de permettre aux plus démunis d’avoir accès à la technologie et à ses innovations, même si elles sont toujours de plus en plus coûteuses, a-t-elle ajouté, estimant que la société de l’information devrait faciliter le dialogue et la coopération entre les cultures du monde afin qu’elles se retrouvent sur les notions de développement durable. Enfin, la Présidente lettone s’est félicitée de la participation de la société civile et du secteur privé à ce sommet, se disant convaincue qu’elle permettrait de se rapprocher des Objectifs de développement du Millénaire.

M. EL HADJ OMAR BONGO ONDIMBA, Président du Gabon, a défini le Sommet mondial sur la société de l’information comme une occasion exceptionnelle de jeter les bases d’une société de l'information plus juste et plus équitable. Il a salué l’importance des technologies de la communication et de l’information (TIC) par leurs capacités d’ouvrir de nouvelles perspectives en matière de développement économique et durable. Il a précisé que l’accès à l’information pour tous était une des priorités de la politique du Gabon, au même titre que l’accès à l’eau potable.

Le Président gabonais a souligné en outre qu’il fallait veiller à ce que l’Internet ne devienne pas un outil de déstabilisation, ni pour les consciences ni pour les États. Il a également estimé que la fracture sociale de plus en plus grande entre le Nord et le Sud impose de dépasser le stade des simples intentions. C’est pourquoi il en a appelé au concept de « solidarité numérique », en invitant les pays développés à apporter, avec conviction et engagement, une contribution réelle aux pays en développement en matière de transfert des technologies et de promotion des TIC.

M. ASKAR AKAEV, Président du Kirghizistan, a déclaré que la réduction de la fracture numérique n’est pas, pour son pays, un objectif en soi car il ne saurait être question de réduire cet écart tout en continuant à prendre du retard.

Pour sa part, le Kirghizistan entend promouvoir sa propre approche de ces questions en exploitant en particulier le haut niveau d’éducation dont bénéficie le pays. Le Président Akaev a rappelé que son pays avait lancé le projet de «la route de la soie virtuelle» qui a permis d’accroître le nombre d’utilisateurs de l’Internet dans la région. Afin de surmonter le fossé numérique existant entre les villes et les zones rurales, les points d’accès numériques ont été multipliés, a par ailleurs fait valoir le Président Akaev. Le Kirghizistan se trouve dans une région stratégique de l’Asie centrale et nourrit l’ambition de devenir un centre régional pour les TIC, a conclu le Président.

M. GONTEBANYE MOGAE, Président du Botswana, a estimé que les technologies de l’information et de la communication (TIC) avaient en elles le potentiel de créer un ordre mondial plus équitable, mais que pour que cette promesse se réalise, il fallait surmonter l’écart numérique actuel et, d’une manière plus générale, le décalage entre peuples démunis et peuples riches. À cet égard, il a jugé important que la diffusion des TIC dans le monde se fasse selon des partenariats équitables. Appelant les pays développés à adopter une nouvelle attitude à cet égard, il a également souligné la nécessité pour les pays en développement de s’adapter et s’ouvrir aux TIC, notamment en revoyant leurs priorités.

Faisant valoir l’importance d’investissements étrangers directs dans le domaine des TIC pour les pays en développement, M. Mogae a appelé toutes les parties concernées à appuyer les initiatives régionales relatives aux TIC, et notamment celles entreprises dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Par ailleurs, M. Mogae a jugé indispensable que les pays en développement soient impliqués dans la production et la conception des TIC, insistant à cet égard sur l’importance du transfert de compétences et de technologies vers les pays en développement. Il a d’autre part souligné combien les TIC pouvaient devenir un véhicule de services efficace auprès des populations rurales, et devenir ainsi un moyen d’atteindre les Objectifs du développement du Millénaire. Enfin, le Président du Botswana a annoncé que son pays accueillerait le deuxième forum mondial des TIC en septembre 2005 et a invité les participants à y assister.

M. ROBERT MUGABE, Président du Zimbabwe, a présenté le Sommet comme le point culminant d’une série d’exercices qui a pour objectif de placer l’homme au centre des préoccupations de la communauté internationale en matière de développement et de promotion d’une société de l'information juste et équitable. Malgré les améliorations apportées par les technologies de l’information et de la communication (TIC), le fossé se creuse entre le Nord des riches et le Sud des pauvres alors que les peuples post-coloniaux comme le Zimbabwe restent sous l’influence d’une minorité de Blancs. Le monde reste divisé par des asymétries anciennes. Il a précisé qu’il était difficile de promouvoir les TIC dans des villages africains où il n’y avait pas d’électricité, où le villageois pauvre que l’on souhaite promouvoir au rang de citoyen de l’information ne sait ni lire ni écrire. Et lorsqu’il sait lire, il recherchera un morceau de pain ou de médicament avant de chercher un ordinateur, a précisé le Président Mugabe.

«Pour nous, le commerce électronique suppose une économie juste qui permette des échanges sans barrière», a poursuivi le M. Mugabe. Un Zimbabwe électronique, a-t-il ajouté, suppose un Zimbabwe libre de toute ingérence, ce qui n’est pas actuellement le cas. Il a par ailleurs dénoncé l’utilisation des TIC par certains pays qui diffusent une propagande virulente dans le souci de délégitimer la juste lutte du Zimbabwe contre les vestiges du colonialisme et a jugé que les États-Unis et le Royaume-Uni utilisaient leur supériorité en matière de TIC pour remettre en cause la souveraineté du Zimbabwe et détruire ce pays en le divisant. Les TIC sont là non pour dominer, mais pour sauver les populations qui en ont besoin, a-t-il affirmé. C’est pourquoi il a estimé indispensable de contrôler ces technologies d’une façon collective.

M. OTMAR HASLER, Chef du Gouvernement du Liechtenstein, a rappelé que l’industrie très développée que possède son pays ne saurait exister sans les technologies de l’information et de la communication (TIC). Il a souligné que la fracture numérique grandissante constituait une menace pour la diversité culturelle, proposant que les TIC soient également utilisées aux fins de la protection de la diversité culturelle et du patrimoine local. Le droit à la liberté d’opinion et d’expression doit également figurer au premier rang de nos préoccupations et de nos efforts, a souligné M. Hasler.

Mettant l’accent sur la nécessité de promouvoir la formation aux TIC, M. Hasler a précisé que cette nécessité a été dûment prise en compte au Liechtenstein afin de promouvoir une utilisation responsable de ces technologies. L’autonomisation des groupes les plus désavantagés de la société devrait constituer un autre objectif de la promotion des TIC au niveau international, a également affirmé M. Hasler. La politique de coopération pour le développement menée par le Liechtenstein cherche à valoriser les zones rurales de même que l’instruction des femmes et des fillettes, a-t-il indiqué, insistant sur l’importance que revêt une participation efficace du secteur privé à la promotion de la société de l’information.

M. ÉMILE LAHOUD, Président du Liban, rappelant l’histoire de la révolution industrielle propre aux pays privilégiés, a souligné que la révolution des technologies de l’information et de la communication (TIC) devrait offrir la possibilité aux pays en développement d’inverser le fossé qui laisse dans ce domaine entre le Nord et le Sud. Cependant, si les lois du marché et les excès du capitalisme se poursuivent, ce décalage entre les nantis et ceux qui vivent avec moins d’un dollar par jour ne fera qu’empirer, s’est-il inquiété. Il est clair que la situation actuelle, abandonnée à la seule loi du marché, ne pourrait que s’aggraver.

Faisant valoir le haut niveau d’éducation de la population libanaise, le Président libanais s’est félicité de sa réceptivité aux TIC, et a mis en avant les progrès de son pays dans ce domaine. S’exprimant ensuite sur le conflit du Moyen-Orient, il a affirmé que le retrait d’Israël des territoires occupés permettrait de faire régner la paix et d’améliorer sensiblement la situation économique de la région. Il a également fait part de son refus de permettre l’implantation des Palestiniens au Liban, car ce processus liquiderait tout espoir de paix durable au Moyen-Orient et déstabiliserait gravement l’équilibre délicat du Liban. Enfin, s’agissant de la question iraquienne, il a souligné l’importance pour la population de retrouver sa souveraineté.

M. OLUSSEGUN OBASANJO, Président du Nigéria, a rappelé que le principal objectif de la société de l'information consiste à réduire la fracture numérique. Il a toutefois estimé qu’il était difficile de promouvoir l’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC) là où l’accès à l’alimentation, au logement, à l’eau potable et aux médicaments reste un dilemme. Malgré ses difficultés, le Nigéria a adopté une politique visant à mettre en place un environnement national propice au développement des TIC. Le pays a promulgué une loi nationale sur les télécommunications qui vise à orienter les activités du secteur privé dans ce domaine, ce qui a débouché sur la mise en place de nouveaux services dans le domaine des TIC, a indiqué le Président. Ainsi, au cours des quatre dernières années, le Nigéria a vu le nombre de téléphones fixes passer de 320 000 à 700 000, celui des téléphones portables de 50 000 à 2,5 millions, alors que le Nigéria vient de mettre en orbite en 2003 son premier satellite de télécommunication.

Pour faire face aux besoins des pays en développement, le Président Obasanjo a formé le vœu d’un engagement renouvelé en faveur de la déclaration de principe et de la mise en oeuvre du plan d’action. Il a appelé les pays développés à soutenir la mise en place d’un Fonds mondial de solidarité numérique afin de répondre aux besoins des pays en développement. Il faut faire en sorte que chacun sorte gagnant de cette première phase du Sommet, afin que nous ayons de nombreux exemples de succès à partager lors de la deuxième phase qui se tiendra à Tunis en 2005, a conclu M. Obasanjo.

M. STJEPAN MESIC, Président de la Croatie, a rappelé que le développement des technologies sans fil découlait de l’invention du premier émetteur sans fil par le Croate Nikola Tesla, il y a un siècle. Ce n’est qu’en investissant dans les ressources de l’information que les pays en développement pourront rattraper les pays développés, a-t-il souligné.

À un moment où la technologie se développe plus vite que l’infrastructure sociale, il convient de veiller à assurer une diffusion équitable des technologies de l’information et de la communication, a poursuivi M. Mesic. Il a par ailleurs attiré l’attention sur le fait que l’informatisation menace de plus en plus le respect de la vie privée. Il convient donc de protéger à la fois la vie privée et la propriété intellectuelle, d’un côté, et la liberté de l’information et son accès universel, de l’autre, a-t-il préconisé. Les gouvernements et la communauté internationale doivent faire en sorte que le secteur public – qui n’est pas générateur de profits, ne soit pas laissé de côté dans le contexte du développement de la société de l’information, a encore souligné M. Mesic. Pour sa part, la Croatie entend faire en sorte que la société de l’information devienne un phénomène universel, a-t-il conclu.

Donnant lecture d’un message adressé au Sommet par le Président Kibaki , M. MOODY AWORI, Vice-Président du Kenya, a souligné qu’il était essentiel de se servir des ressources économiques existantes pour renforcer le développement des économies en croissance. La fracture numérique actuelle est essentiellement due à un manque de volonté politique, a-t-il poursuivi, appelant tous les acteurs à agir pour que ne prévale pas une société de l’information déséquilibrée. Le Président du Kenya a estimé par ailleurs qu’il fallait particulièrement se préoccuper de ceux qui vivent dans des régions éloignées et qui n’ont accès à aucune technologie de l’information et de la communication (TIC), et a appelé les participants du Sommet à adopter une déclaration dans laquelle ils s’engagent à réduire la fracture numérique. Faisant valoir les initiatives de son pays en matière de TIC, et notamment les partenariats avec le secteur privé, M. Kibaki a insisté, dans son message au Sommet, sur la nécessité de faire preuve d’une volonté politique indispensable pour combler ce décalage.

M. PETR MARES, Vice-Premier Ministre de la République tchèque, s’est félicité de ce que, pour la première fois dans l’histoire des Nations Unies, la communauté internationale formule une approche coordonnée dans le domaine des techniques. Illustrant les efforts de son pays dans ce domaine, il a indiqué que la République tchèque avait mis en place, le 1er janvier dernier, un ministère de l’informatique chargé de promouvoir une société de l'information. Dans le souci de développer les compétences informatiques de la population, le Gouvernement a également mis en place un programme national. S’agissant de la coopération en direction des pays en développement, le Vice-Premier Ministre a indiqué que son pays avait adressé un million de couronnes tchèques pour promouvoir des centres Internet en Afrique. Il a souligné l’importance des capitaux privés pour promouvoir les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les pays en développement: s’il existe une infrastructure conséquente en Europe, a-t-il expliqué, l’Afrique doit encore faire face à des problèmes rudimentaires pour faire face à des questions liées à la promotion des TIC. Par ailleurs, il a préconisé l’établissement d’une société de l'information libre, ouverte et démocratique et souligné la nécessité de respecter la liberté d’expression.

SHEIKH AHMED ABDULLAH AL-HAMED AL-SABAH, Ministre des communications, de la planification et du développement administratif du Koweït, a dénoncé la fracture numérique avant de rappeler les objectifs que sont l’élimination de la pauvreté et de la faim ainsi que l’établissement de partenariats internationaux dans différents domaines en rapport avec la société de l’information. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont grandement changé la vie des individus, a souligné le Ministre. Il a mis l’accent sur l’importance que revêtent, d’une part, la promotion des infrastructures de base associées à la société de l’information et, de l’autre, le développement des capacités de tous à participer à la société de l’information. Pour sa part, le Koweït a lancé un projet de gouvernance électronique ainsi que plusieurs projets de centres régionaux pour le développement au bénéfice, en particulier, des personnes ayant des besoins particuliers. Le Ministre a par ailleurs insisté sur la nécessité d’édifier une société mondiale de l’information qui soit fondée sur le respect des libertés et des droits de l’homme ainsi que sur la cohésion sociale. Il s’est dit préoccupé de voir que l’écart numérique se creuse, y compris parfois à l’intérieur d’un même pays. Abordant en outre la question de l’utilisation néfaste des TIC, il a estimé qu’il faudrait envisager une convention internationale visant à lutter contre les crimes qui sont commis sur Internet ou via Internet.

M. LEONID REIMAN, Ministre de la communication et de l’information de la Fédération de Russie, a souligné que le progrès était aussi défini par la rapidité de diffusion de l’information. Aujourd’hui, la communication réunit et rapproche donc le monde, mais il ne faut pas pour autant ignorer l’utilisation criminelle de techniques dans le cyberespace et les problèmes que cette utilisation pose. Par ailleurs, le Ministre a fait valoir le « Programme électronique » mis en place par la Russie pour assurer le développement de ses technologies de l’information et de la communication (TIC) dans toutes les sphères sociales, de l’éducation et de la politique. Il a également estimé que l’accès des citoyens à ces informations ne devait pas dépendre du lieu où ils se trouvaient ni de leur niveau de revenu, et a proposé de faire partager l’expérience des spécialistes russes dans le domaine des TIC. La Russie poursuit son travail sur toutes les problématiques de la société de l’information, en étroite collaboration avec la Communauté des États indépendants, a-t-il indiqué, jugeant essentiel que le processus de développement de la société de l’information se fasse en étroite collaboration avec tous les acteurs, et notamment ceux du secteur privé.

M. DEECHAND JEEHA, Ministre de la technologie de l’information et des télécommunications de Maurice, a souligné l’urgence de réduire la fracture numérique. Il s’agit, a-t-il ajouté, de rendre l’Internet accessible à tous et partout dans le monde. Il a estimé que la promotion d’une société de l'information passait par la promotion d’une connectivité gratuite pour tous et a affirmé que l’objectif de la société de l'information ne serait pas atteint tant que la fracture numérique n’aura pas été réduite. Affirmant que la réalisation d’une société de l'information ne reposait pas uniquement sur des questions d’ordre technologique, mais également sur des considérations d’ordre humain, le Ministre a prôné l’établissement d’une société faite par les gens et pour les gens.

Le Prince SAUD AL-FAISAL, Ministre des affaires étrangères de l’Arabie saoudite, a déclaré que le monde connaît aujourd’hui une révolution de l’information qui dépasse largement la révolution industrielle. Les télécommunications et la technologie de l’information constituent des éléments essentiels pour le développement des États et de leur potentiel économique, social et culturel, ce qui a amené nombre de pays, dont le sien, à adopter des plans d’action dans ce domaine, a poursuivi le Ministre. Il a toutefois déploré l’aggravation de la fracture numérique dans le monde et a mis l’accent sur la nécessité d’accorder à tous des chances égales en matière d’accès aux technologies de l’information et de la communication. Le Ministre saoudien a par ailleurs jugé nécessaire d’harmoniser la déclaration de principes et le plan d’action du Sommet afin de les mettre en conformité avec la Charte des Nations Unies. En outre, a-t-il indiqué ne doit pas y avoir d’incompatibilité entre la législation nationale et ces deux documents. Il s’est également prononcé pour la présentation de l’identité culturelle et de la diversité éducationnelle et linguistique, tout comme pour le respect des traditions et des religions si l’on veut que ces deux documents contribuent à la promotion du dialogue entre les civilisations. Le Ministre s’est également déclaré favorable à ce que la gestion de l’Internet soit confiée à un organe de réglementation qui soit soumis aux règles du droit international, afin d’assurer une utilisation équitable et transparente du réseau.

M. PAVLOV PROCOPOVIC, Ministre des transports, des postes et télécommunications de la Slovaquie, a affirmé que le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) était devenu le catalyseur du développement économique, mais que tout le monde ne bénéficiait pas de la même manière de l’accès aux TIC. Faisant part de sa vision de la société de l’information, il a notamment insisté sur le fait qu’elle devait respecter la diversité linguistique et culturelle, ainsi que la liberté individuelle, et ne devait pas prêter aux abus. L’information et l’accès à l’information jouent un rôle vital à bien des égards. Le Ministre a espéré que la déclaration de principe du Sommet reflèterait une vision fondée sur un développement des TIC à l’échelle mondiale et qu’elle serait soutenue unanimement. Enfin, il a rappelé que les TIC devaient être un moyen, et non pas un but, pour faire progresser l’égalité et la connaissance.

M. XUDONG WANG, Ministre de l’industrie de l’information de la Chine, a souligné la contribution des technologies de l’information et de la communication au développement économique et social de la Chine. Il a indiqué que son pays comptait 500 millions d’abonnés au téléphone et 78 millions d’utilisateurs de l’Internet. L’information est devenue un secteur de première importance de l’industrie chinoise, a-t-il dit, estimant que la société de l'information devait être centrée sur l’homme. Il a regretté les conséquences de la fracture numérique et a invité la communauté internationale à faire face de façon coordonnée à ce problème. Il a par ailleurs présenté la mise en place d’un environnement propice au développement comme une condition incontournable à la mise en place d’une société de l'information juste et équitable et a jugé importante une participation active du secteur privé et de la société civile dans les activités visant à réduire la fracture numérique. Le Ministre a estimé indispensable que la liberté d’expression soit garantie et la dignité humaine, les spécificités sociales et culturelles préservées et a exhorté la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour développer l’accès à Internet.

M. LUCIO STANCA, Ministre de l’innovation et des technologies de l’Italie, a déclaré que l’Union européenne, actuellement présidée par l’Italie, est convaincue que les possibilités offertes par les TIC doivent être mises à la disposition de tous dans tous les pays du monde. Parmi les défis qu’il reste à relever dans le contexte de la société de l’information, figure celui qui consiste à identifier un ensemble de règles et de valeurs communes sur lesquelles fonder le développement à venir de la société de l’information, a-t-il précisé. À cet égard, l’Union européenne croit fermement que les valeurs fondamentales fondées sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales constituent la pierre angulaire de la société de l’information pour tous, a-t-il indiqué. La liberté d’accès à l’information, la liberté de communication et de participation, ainsi que les principes de transparence et de bonne gouvernance sont les fondements de la société de l’information, a insisté le Ministre italien. L’accès à l’information et la protection de la vie privée constituent également des aspects essentiels d’une société de l’information participative, a-t-il souligné. C’est pourquoi l’Union européenne a insisté, tout au long du processus préparatoire à ce sommet, sur le caractère vital de ces principes et de ces droits. À cet égard, M. Stanca a indiqué que l’Union européenne est satisfaite de la manière dont ces valeurs ont été clairement, et sans aucune équivoque, exprimées dans le projet de déclaration de principes qui sera adopté à l’issue de ce sommet.

M. ERKKI LIIKANEN, Commissaire européen chargé des entreprises et de la société de l’information, a rappelé que la société de l’information devait être fondée sur le respect des droits de l’homme, sur la liberté d’accès à l’information et sur l’autonomisation qu’apporte l’Internet aux plus défavorisés. Par ailleurs, il a affirmé qu’en tant que donateur important, l’Europe respectait ses engagements dans les partenariats au développement, et qu’elle attachait une grande importance au développement du gouvernement électronique, de la santé électronique ou de l’éducation électronique, qui peuvent vraiment apporter des bénéfices aux populations. À cet égard, il a souligné que le secteur privé et la société civile étaient des partenaires essentiels dans la réduction de la fracture numérique. De même, les mécanismes bilatéraux et multilatéraux sont un outil essentiel pour permettre au plus grand nombre d’accéder au monde de la cybernétique, qui est doté d’un immense potentiel pour tous, a fait valoir le Commissaire européen.

Mme TORILD SKOGSHOLM, Ministre des transports et des communications de la Norvège, a rappelé que la technique a toujours été le moteur du changement. Elle a salué le consensus que représentent la déclaration de principe et le plan d’action et a défini ce sommet comme l’occasion unique de mettre au point une vision et une compréhension communes de la société de l’information. Elle a estimé que cette société doit être fondée sur une vision commune des droits de l’homme et de la liberté d’expression et apporter sa contribution au développement durable. Les technologies de l’information et de la communication (TIC), a-t-elle ajouté, ne sont pas des objectifs en soit, mais des moyens d’atteindre nos objectifs de développement. Mme Skogsholm s’est néanmoins dite préoccupée par le problème de la criminalité électronique, invitant la société de l'information à promouvoir la diversité linguistique et culturelle. Les États et les gouvernements, a-t-elle insisté, ont la responsabilité et le devoir de promouvoir cette diversité. La Norvège, a-t-elle précisé, encourage le développement de stratégies nationales de promotion des TIC.

M. TÓMAS INGI OLRICH, Ministre de l’éducation, de la science et de la culture de l’Islande, a rappelé que l’invention de l’écriture a ouvert une nouvelle ère de l’humanité et a fait observer qu’au fil du temps, les langues ont eu tendance à perdre de leur raffinement. Désormais, a-t-il dit, nous sommes exposés à un flux d’informations non limité par la géographie et il est nécessaire de voir, dans un tel contexte, comment préserver la qualité au royaume de la quantité. La diversité culturelle ne peut pas être protégée ; elle ne peut être que promue ou cultivée, a souligné le Ministre islandais. Du point de vue de la diversité culturelle, nous sommes tous des pays en développement et il faut aujourd’hui faire en sorte que la société de l’information renforce plutôt qu’affaiblisse cette diversité, a-t-il insisté.

M. GEORGE PAPANDREOU, Ministre des affaires étrangères de la Grèce, rappelant que Sommet avait lieu peu de temps après une période de remise en cause des mécanismes multilatéraux, a réaffirmé son soutien aux approches multilatérales pour faire face aux problèmes régionaux et internationaux tels que la sécurité mondiale, la prospérité et l’égalité ou, justement, la fracture numérique. À cet égard, il a souligné que si les utilisateurs de l’Internet sont plus de 550 millions, ils ne représentent que 6% de la population mondiale, et que ce manque d’accès à l’information se traduit souvent par un déni de la participation au processus démocratique. La société de l’information touche tous les aspects de notre vie, a-t-il poursuivi, jugeant essentiel que les technologies de l’information et de la communication (TIC) participent au renforcement de la démocratie directe. Prenant exemple de la réussite du vote électronique initié par son pays lorsqu’il était à la tête de l’Union européenne, M. Papandreou a estimé que la société de l’information devait servir à ouvrir le monde à une nouvelle forme de participation aux enjeux politiques. Mais cet immense potentiel que représentent les TIC doit profiter à tous, et il est essentiel à ce titre de combler rapidement le fossé numérique, a-t-il conclu.

M. ORLANDO JORGE MERA, Ministre, Président de l’Institut des télécommunications de la République dominicaine, a déclaré qu’il fallait tout mettre en œuvre afin d’éviter que les technologies de l’information et de la communication (TIC) deviennent des instruments qui creusent des écarts entre le Nord et le Sud, entre les riches et les pauvres, entre ceux qui y ont accès et ceux qui ne l’ont pas. Il a précisé que la République dominicaine a entamé l’édification d’une politique de promotion des TIC, politique qui repose sur le pilier des savoirs partagés. Il a souligné la nécessité d’une infrastructure de base permettant la divulgation et l’échange des savoirs comportant des informations sur les réalités locales et a souligné le rôle des TIC dans le respect de la diversité linguistique et culturelle. Il a indiqué qu’une commission nationale de la société de l'information qui se compose de représentants du gouvernement, du secteur privée et de la société civile vient d’être créée avec comme objectif de mettre les TIC au service de tous. Il faut que l’on comprenne, a-t-il conclu, que la mise en place de la société de l'information est une occasion unique de promouvoir la démocratie et renforcer la bonne gouvernance.

M. BACHIR AL-MOUNAJED, Ministre des communications et des technologies de la Syrie, a déclaré que l’expérience a démontré le rôle que peuvent jouer les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le développement économique et social des pays, en particulier dans les pays en développement qui peuvent, grâce à elles, surmonter nombre d’obstacles structurels. Il a rappelé que les États arabes sont fiers que la Tunisie soit l’hôte de la deuxième phase du Sommet en 2005. M. Al-Mounajed a par ailleurs fait part de l’adoption par la Syrie d’une stratégie nationale d’utilisation des TIC aux fins de la promotion du développement. Au nombre des questions qui revêtent une importance particulière pour les pays arabes, a-t-il précisé, figurent l’élimination des obstacles à l’accès aux TIC, les droits de propriété intellectuelle devant notamment être affirmés d’une manière qui n’entrave pas l’accès des pays pauvres aux TIC; l’encouragement de la diversité linguistique; ainsi que la participation de tous les pays à la gestion de l’Internet, en particulier pour ce qui est de l’attribution des noms, afin d’assurer une meilleure répartition des ressources liées au réseau.

M. OLEH YATSENKO, Ministre de la communication et de l’information de l’Ukraine, a souligné que chaque pays avait des spécificités en ce qui concerne la société de l’information mais que, dans le même temps, il était essentiel d’établir une vision globale. Faisant valoir les initiatives de son pays destinées à surmonter l’écart numérique, il a déploré que le marché du logiciel soit souvent trop cher pour les pays en développement et a jugé important que soient davantage développés les logiciels à code source ouvert. En outre, M. Yatsenko a jugé indispensable de prendre en compte la question du cyberterrorisme et de le combattre activement. Enfin, il a appelé la communauté internationale à se mobiliser et à faire preuve de volonté pour réduire au plus vite la fracture numérique.

M. DO TRUNG TA, Ministre des postes et de la télématique du Viet Nam, a déclaré que les technologies de l’information et de la communication (TIC) permettent aux pays en développement de dynamiser leur croissance économique et de combler le fossé numérique. Malheureusement, tous les pays n’ont pas pu profiter de ces opportunités de la même façon et certains ont vu se creuser le fossé non seulement avec le Nord mais également entre différents groupes au sein de leur société. Il s’est inquiété de l’utilisation des TIC à des fins terroristes et criminelles en général. Le Viet Nam considère les TIC comme une partie fondamentale de la stratégie du développement et un facteur clé de l’éradication de la pauvreté et de la faim. Le Viet Nam encourage en outre la promotion de ces technologies auprès de toutes les couches de la société, ainsi que le développement de logiciels en se focalisant sur le développement des ressources humaines. Le Ministre vietnamien a indiqué que son pays avait mis en place des centres communautaires dans 7 000 villages où les villageois peuvent trouver toutes les informations dont ils ont besoin. Enfin, il a indiqué que plus d’un million d’étudiants vietnamiens avaient aujourd’hui accès à Internet.

Le Cheikh ABDULLA BIN MOHAMMED BIN SAOUD AL-THANI, Ministre, Chef du Diwan Amiri et Président de la Société des télécommunications du Qatar, a souligné que son pays accorde depuis un certain temps une attention particulière aux technologies de l’information et de la communication (TIC) qu’il a rapidement considérées comme un élément fondamental du développement. Dans ce contexte, les autorités qatari ont misé sur le développement des ressources humaines, a-t-il précisé. Le Cheikh a indiqué que le Qatar a supprimé la censure et encouragé la liberté d’expression et d’opinion, la Constitution ayant été amendée en conséquence. Il a en outre mis l’accent sur l’importance qu’il y a, pour les pays en développement, à acquérir des technologies, d’où l’importance cruciale que revêt la question des droits de propriété intellectuelle. Il convient également d’assurer le respect de la diversité culturelle et linguistique, a poursuivi le Ministre. Il a par ailleurs attiré l’attention sur la nécessité, pour les forces d’occupation israéliennes, d’assurer la protection du patrimoine culturel des populations qui vivent dans le territoire qu’elles contrôlent.

M. BRANKO DOKIC, Ministre de la communication et des transports de Bosnie-Herzégovine, s’est dit convaincu que les documents qui seront adoptées par le Sommet faciliteraient la réduction de la fracture numérique. Faisant part des initiatives de son pays pour favoriser les technologies de l’information et de la communication (TIC) rapidement, il s’est dit convaincu que ces TIC rapprocheraient les régions, et permettraient à son pays de prendre sa place au sein de l’Union européenne. Mais, sans une infrastructure adéquate, il serait impossible pour notre population d’accéder aux TIC, a cependant souligné M. Dokic, rappelant que seuls 25% de la population avaient aujourd’hui accès au téléphone. C’est pourquoi il a jugé indispensable que tous les partenaires du développement, notamment le secteur privé et la société civile, soutiennent un développement équitable de l’infrastructure des TIC, aussi bien en zone urbaine que rurale, et permettent à toutes les couches de la population d’accéder à une formation à l’informatique.

M. JUAN COSTA CLIMENT, Ministre des sciences et de la technologie de l’Espagne, a souhaité que ce sommet soit l’occasion de promouvoir une société de l'information qui soit un moteur dynamique de développement, conformément aux Objectifs de développement du Millénaire. Cette société, a-t-il ajouté, doit se construire dans un souci de liberté, d’égalité et de justice. Il est indispensable à son avis que la communauté internationale, notamment les Nations Unies, puisse avoir un rôle bien défini dans le cadre de la construction future de la société de l'information. Il a formé le vœu que tous les gouvernements défendent la liberté d’expression

comme pièce maîtresse de la société de l'information, affirmant qu’il mette en place un environnement favorisant la confiance mutuelle et permettant de lutter contre les activités illégales. Il a souhaité la mise sur pied d’une étude qui permette de déceler les meilleurs moyens de mettre en œuvre la contribution de la communauté internationale à la promotion de la société de l'information. M. Costa Climent a aussi réaffirmé toute l’importance qu’accorde l’Espagne à la diversité culturelle dans la construction de la société de l'information, afin que toutes les langues puissent servir de ciment entre les peuples du monde.

M. NABIL BEN ABDALLAH, Ministre des communications du Maroc, a déclaré que la société de l’information doit être fondée sur le droit inaliénable de l’individu à l’information. Il s’est dit confiant quant aux divergences qu’il faudra aplanir afin de parvenir à une véritable société mondiale de la communication et de l’information, caractérisée par l’esprit de la démocratie et par la diversité culturelle et linguistique. Atteindre cet objectif passe incontestablement par l’adoption et la mise en œuvre d’un pacte de solidarité numérique, a déclaré le Ministre. Il a rappelé que son pays n’a pas hésité à introduire des changements structurels qui ont abouti à la libéralisation du secteur des communications. Cette orientation stratégique a permis de mettre en place un plan national d’action qui vise notamment à promouvoir la modernisation numérique du pays. Cette année, a ajouté le Ministre, plusieurs textes juridiques ont été adoptés au Maroc afin de mettre un terme au monopole qu’exerçait l’État dans le secteur audiovisuel, ce qui atteste une fois de plus de la voie démocratique qu’a choisie le pays. Le Ministre marocain a déclaré que le présent Sommet devait fournir l’occasion de mettre en œuvre un plan d’action ciblé fondé sur le principe de la solidarité entre tous les pays.

Rappelant que l’on célébrait aujourd’hui l’anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme, M. SAMUEL PINHEIRO GUIMARAES NETO, Ministre par intérim des relations étrangères du Brésil, a souligné les liens étroits entre la société de l’information et des droits de l’homme. La société de l’information doit être plus juste, plus prospère, et fondée sur la connaissance, a-t-il poursuivi, jugeant fondamental un accès libre aux technologies de l’information et de la communication (TIC) à toutes les couches de la population et à toutes les communautés. Le Ministre brésilien a également jugé essentiel de faire en sorte que les populations les plus défavorisées puissent bénéficier de logiciels à code source ouvert. De même, il a estimé très important que les pays en développement puissent participer activement à la gestion des TIC, et non pas seulement les recevoir passivement, et a réaffirmé l’attachement de son pays à l’existence d’une gouvernance mondiale démocratique, notamment en ce qui concerne les TIC. Enfin, le Ministre brésilien a fait état de la situation de son pays dans le domaine des TIC, affirmant qu’il n’était pas encore au niveau des plus avancés, mais qu’il évoluait rapidement.

M. HERNÁN ESCUDERO, Chef de la délégation de l’Équateur, s’est félicité de la tenue de ce sommet, qu’il a qualifié de jalon pour permettre à la communauté internationale d’avancer de façon coordonnée vers la concrétisation d’une société de l'information mettant les technologies de l’information et de la communication (TIC) au service du plus grand nombre. L’Équateur estime que son développement économique et social est étroitement lié à la réalisation des Objectifs du Millénaire. Il a estimé indispensable, dans le souci de réduire la fracture numérique, d’abaisser le coût d’accès aux télécommunications, mais aussi de rendre accessible ces technologies dans les différentes langues. Il a aussi souligné la nécessité de tenir compte de l’équité sociale et de mettre les TIC au service du développement durable. Précisant que la mise à disposition durant 10 ans de connexions téléphoniques et Internet de 600 millions de foyer des pays en développement coûterait de 80 à 100 milliards de dollars, soit 11% des dépenses militaires mondiales. Si l’on consacrait l’équivalent de 1,3% du service de la dette à la recherche scientifique et au développement, on pourrait dégager un milliard de dollars, a dit le représentant équatorien, précisant que son pays avait créé une commission nationale de la connectivité dans le souci de renforcer l’accès et l’utilisation des TIC.

M. JOSÉ MARÍA FIGUERES-OLSEN, Président du Groupe d’études des Nations Unies sur les technologies de l’information et de la communication (TIC), a estimé que jamais l’humanité n’avait attendu une réunion avec plus d’intérêt que celle-ci, chacun étant conscient de l’importance des enjeux. L’économie nouvellement créée du fait de la diffusion des TIC suscite certes de nouvelles possibilités d’emploi mais elle appelle également chacun à développer son propre esprit d’entreprise, a-t-il dit. Il a mis l’accent sur la nécessité de renforcer au niveau national les coalitions pour le déploiement des TIC ainsi que sur l’importance que revêt la coopération internationale aux fins de la promotion universelle de ces technologies. Les organisations internationales, pour leur part, doivent renforcer les capacités des organes réglementaires existants dans le monde, a conclu M. Figueres-Olsen.

M. LYNNE MUTHONI WANYEKI, Directeur exécutif du réseau de développement et de communication pour les femmes africaines (FEMNET), a insisté sur l’importance de la liberté d’expression et, plus largement, de ce que le monde des technologies de l’information et de la communication (TIC) appelle aujourd’hui le «droit de communiquer», qui prend aussi en compte le droit d’avoir accès aux outils de communication, et reconnaît notamment le fait que les spectres de fréquences représentent une ressource appartenant à tous et qui doit être réglementée au niveau national. Par ailleurs, Mme Wanyeki a déploré que le processus de privatisation des TIC en Afrique n’ait pas laissé d’accès aux radios communautaires et n’ait pas non plus attribué une place équitable aux femmes. Enfin, elle a appelé tous les acteurs a soutenir les initiatives qui favorisent la participation des femmes, à reconnaître et à protéger l’aspect culturel des médias et des TIC, à protéger et à soutenir le développement des programmes publics et communautaires, à favoriser la diffusion de logiciels à code source ouverts, ainsi qu’à soutenir financièrement l’accès de tous les sexes aux télécommunications et aux TIC.

Mme BRIGITA SCHMOEGNEROVA, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU), a présenté la contribution de son organisation à la promotion des technologies de l’information et de la communication (TIC) au niveau régional. Elle a précisé que les interrelations se développent en matière de promotion des TIC entre les pays européens développés et ceux qui sont en transition. Parmi les contributions de cette organisation à la promotion d’une société de l’information mondiale, elle a notamment insisté sur la collaboration entre la CEE-ONU et le Gouvernement de la Roumanie, qui s’est traduite par la tenue en novembre 2002 d’une conférence régionale. Elle a abouti à l’adoption d’une déclaration jetant les bases de principes fondamentaux et de priorités stratégiques pour le développement d’économies fondées sur les connaissances et comblant le fossé numérique.

M. SHU-KHUN LIN, Fondateur de Molecular Diversity Preservation International, a souligné que les logiciels à code source ouvert constituent une opportunité réelle pour combler le fossé numérique. Il a par ailleurs attiré l’attention des participants sur l’arrestation dont a été victime, à quelque cinquante kilomètres du village dont il est originaire, en Chine, un homme qui avait diffusé des textes sur l’Internet. M. Shu-Khun Lin a nourri l’espoir que la Chine devienne un pays démocratique afin qu’elle puisse bénéficier pleinement de la société de l’information.

M. VITTORIO COLAO, membre du comité directeur de Vodafone, a fait valoir les activités de son entreprise en faveur du développement et a souligné qu’elle représentait une très importante part du marché dans les pays en développement. Vodafone contribue ainsi à réduire le fossé numérique dans le monde, a-t-il ajouté, soulignant que les initiatives des entreprises comme la sienne dans le monde en développement dépendaient très largement l’environnement créé par les gouvernements pour favoriser les investissements.

M. K. Y AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), s’est inquiété de la fragilité des progrès réalisés en Afrique en matière d’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Il a insisté sur la nécessité d’accorder une aide particulière aux groupes les plus défavorisés comme les femmes, les jeunes, les ruraux et les handicapés. Présentant la contribution de cette organisation à la promotion de TIC, il a notamment indiqué que la CEA a mis en place des plans de communication et des initiatives visant à promouvoir la société de l'information sur le continent africain. Pour la mise en œuvre des composantes TIC, a-t-il ajouté, nous appuyons les pays africains dans leur recherche de débouchés commerciaux.

Mme TITILAYO AKINSANMI, Co-Fondatrice de Paradigm Initiative Nigeria, du réseau TakingIT Global, s’est réjouie que les jeunes aient été associés au processus préparatoire du Sommet mondial sur la société de l’information et que certains gouvernements comme le Brésil aient intégré des jeunes dans leur délégation. Il convient en effet de tirer pleinement parti des technologies de l’information et de la communication pour renforcer le rôle des jeunes dans la société, a-t-elle souligné. Il faut espérer que les différents acteurs de la société civile, notamment les jeunes, ne vont pas disparaître peu à peu du processus associé à ce sommet, a-t-elle par ailleurs ajouté.

M. JEAN-PHILIPPE COURTOIS, Directeur de Microsoft Corporation, s’est félicité de ce que, dans le cadre du Sommet mondial sur la société de l’information, le secteur privé et la société civile aient été autorisés à participer pour la première fois à des réunions dont ils sont généralement exclus. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont un outil déterminant pour aider les peuples à réaliser leurs potentiels, notamment en ce qui concerne l’éducation, la connaissance et l’information, a-t-il affirmé, jugeant essentiel d’accorder toute l’attention nécessaire aux besoins des groupes marginalisés dans ce domaine. Par ailleurs, M. Courtois a estimé que la protection intellectuelle était indispensable pour favoriser les investissements du secteur privé et a souligné l’importance des collaborations publiques/privées en faveur de la mission de paix et de développement, par le biais de l’« inclusion numérique ». M. Courtois a enfin fait part de l’engagement de Microsoft dans la formation aux TIC dans de nombreux pays du monde, afin que chacun puisse avoir la possibilité de réaliser son potentiel grâce aux TIC.

M. EDOUARDO DORYAN, Représentant spécial de la Banque mondiale, a déclaré que le Sommet mondial sur la société de l’information constitue une étape visant à surmonter les déséquilibres mondiaux actuels. Pendant les 25 ans à venir 1,5 milliard de personnes viendront s’ajouter à la population mondiale actuelle, la plupart dans les pays en développement. D’ici 2015, il y aura 3 milliards de personnes de moins de 25 ans, dont la plupart pourrait connaître le chômage, la faim ou d’autres privations. C’est pourquoi il est urgent de réfléchir de façon créative à la façon d’utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour rééquilibrer le monde. M. Dorian a déclaré que la solidarité numérique passe par un engagement mondial. Il a présenté les activités de la Banque mondiale pour la promotion des TIC et du renforcement des capacités dans les pays en développement. La Banque mondiale prête 20 milliards de dollars par an et a appuie la promotion des TIC auprès d’une centaine de pays. La Banque mondiale offre entre 500 et 600 projets d’apprentissage par an, ce qui lui permet d’avoir accès à plus de 48 000 personnes.

M. AYISI MAKATIANI, Fondateur de Africa Online, a présenté son entreprise, le plus grand fournisseur de services Internet d’Afrique, qui a été créé il y a une quinzaine d’années par des étudiants. Les entreprises sont disposées à contribuer au développement des technologies de l’information et de la communication (TIC), y compris en Afrique, a-t-il souligné. Il a formulé le souhait que les pays africains adoptent une approche coordonnée des politiques relatives aux TIC, en particulier pour ce qui est des questions relatives à la propriété intellectuelle, à l’accès aux TIC et à l’éducation. Il faudrait que les gouvernements commencent à numériser un certain nombre de services publics, a poursuivi M. Makatiani. L’effet d’une telle numérisation pourrait se répercuter sur d’autres secteurs de l’économie, a-t-il souligné. Il convient d’attirer des investissements ciblés et de faire en sorte que les organisations internationales et toute autre partie prenante ayant une influence sur les gouvernements encouragent ceux-ci à considérer les TIC comme un outil moteur pour l’ensemble de l’économie, a ajouté le Fondateur d’Africa Online.

M. AD DE RAAD, Coordinateur exécutif des Volontaires des Nations Unies (VNU), a affirmé que le volontarisme représentait souvent le premier pas de l’action collective. Ainsi, l’Internet est issu d’une initiative de volontariat, et est né d’un effort public et d’une action fondée sur la réciprocité, a-t-il souligné. Le renforcement de la participation des volontaires est donc essentiel, a poursuivi M. de Raad, estimant qu’Internet permettait de renforcer, sans pour autant remplacer, le réseau de connections hors ligne qui existe depuis longtemps. En outre, il a fait remarquer que le volontarisme en ligne avait créé des opportunités, particulièrement pour ceux qui avaient été exclus d’autres actions de volontariat. Cependant, il a déploré que la fracture numérique laisse encore une partie de la population mondiale au bord de la route.

 

 

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Mis à jour le 2003-12-23