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 SALLE DE PRESSE : PREMIÈRE PHASE, GENÈVE : PREPCOM-2 : FAITS SAILLANTS
 Mercredi, 19 février 2003

 

Deuxième journée des tables rondes multipartenaires. Bien qu'informelles, ces tables rondes n'en sont pas moins une partie essentielle de la deuxième réunion du Comité de préparation du Sommet (PrepCom-2) en ce sens qu'elles constituent une plate-forme pour un large échange de vues sur la société de l'information. Les résultats en seront communiqués à la séance plénière de la deuxième réunion du Comité de préparation. Les exposés présentés lors de ces tables rondes peuvent être consultés ici et les enregistrements audio sont archivés ici

Façonner le réseau: Aspects juridiques et réglementaires

M. Amadeu Abril de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) a ébauché à l'intention des participants les nombreuses possibilités qu'offre l'Internet, mais demeure la question de savoir comment nous concilions législation et autorégulation, créativité et diffusion de l'information, et aussi de savoir qui fixe les objectifs et qui applique les règles. Il a fait observer que le web ne s'arrête pas aux frontières géographiques, tandis que la loi ne peut s'appliquer que dans le pays où elle est en vigueur.

Le maître mot est la coopération, tel a été le message de M. Jean‑François Soupizet de la Commission européenne. "Libéraliser et harmoniser" devraient être des objectifs communs à l'heure où les pays coopèrent à l'élaboration d'un cadre réglementaire pour le cyberespace. Il a par ailleurs mis en garde les participants contre le danger d'une réglementation excessive qui alourdirait la charge qui pèse sur les opérateurs.

M. Abdou Abbas Sarr de Réseau Droit et Etoile (Côte d'Ivoire) a fait état du cas d'un employé mécontent qui a détruit les bases de données de la société qui l'employait à l'aide d'un virus, mais qui n'a pas pu être poursuivi en justice parce que le droit de son pays ne sanctionnait pas les dommages à "l'information", mais seulement à des biens matériels. Les Etats, particulièrement des pays en développement, doivent être persuadés d'entrer de plain‑pied dans la société de l'information. Il a par ailleurs fait observer que les pays en développement, où les TIC ne sont pas encore une réalité économique, ont tendance à "couper-coller" des lois inappropriées qu'ils empruntent à des pays développés, créant ainsi une dichotomie entre le cadre juridique et les besoins véritables.

M. Riad Bahsoun (Liban) a, comme message, souligné la nécessité de définir un cadre juridique et réglementaire pour la société de l'information, préalable essentiel à la réussite du Sommet et de toutes les actions qui s'ensuivront. Il a ensuite préconisé d'éviter toute solution par trop générale au problème de la réglementation, les circonstances variant d'une région à l'autre. Dans les pays arabes, par exemple, les opérateurs ne sont pas tous privatisés, mais peuvent être encore des entreprises publiques, d'où la nécessité de leur appliquer une réglementation différente.

Des participants ont en outre fait observer que la société de l'information va au‑delà du cybercommerce et de l'Internet, qui ne sont en fait que deux de ses moteurs. Les mesures législatives et réglementaires devraient s'appliquer également à la télésanté, au téléenseignement, etc. Reste à répondre à la question fondamentale de savoir s'il faut réguler l'Internet, et en réguler le contenu, et si oui comment. Les sites pédophiles et le trafic des femmes sont seulement deux domaines où une certaine forme de réglementation du contenu s'impose, a fait valoir un participant.

Le Chaînon manquant, c'est le réseau

"Le SMSI devrait donner le coup d'envoi d'un soutien international pour des stratégies de e‑business en faveur du développement", a déclaré M. Zhong Zhou Li de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Il a pris acte de la ferveur que soulève la révolution des TIC, mais également des craintes qu'elle suscite, en ajoutant qu'il sera possible de cueillir les fruits économiques des TIC à condition que les possibilités numériques qu'elles offrent soient effectivement mises au service des cyberactivités et que les bonnes conditions soient réunies.

En ce qui concerne la télésanté, "le problème ne relève pas de la technologie, mais c'est une question de volonté", a déclaré M. Michael Scholtz de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Nous avons des téléphones conçus pour tenir dans une poche, mais pas pour essaimer dans les régions les plus pauvres de la planète", a-t-il regretté. L'ordinateur est l'outil indispensable de la télésanté dans les pays en développement, en particulier d'Afrique, où moins d'un pour cent de la population est en ligne. Non seulement l'ordinateur dans ces pays peut être utilisé pour des applications réelles de santé, mais encore de simples mesures comme la diffusion gratuite par voie électronique de revues spécialisées peuvent fournir de précieuses informations aux professionnels de la santé et autres chercheurs. L'orateur a insisté sur les quatre piliers de la télésanté que sont l'enseignement et la formation, les politiques et les normes universelles.

Représentant lui aussi un pays en développement, M. T.H. Chowdary a expliqué comment, en Inde, le slogan officiel "d'un téléphone dans chaque village" est maintenant devenu "un téléphone mobile dans chaque main et une connexion Internet dans chaque village". Dans un pays dont 30% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, dont 72% vit dans les campagnes et 35% est illettrée, réussir à faire que les télécommunications soient très répandues, bon marché et fiables tout en étant du dernier cri, et réussir à faire que l'Internet soit accessible à tous constituent une tâche gigantesque, mais les progrès sont possibles grâce à l'initiative de l'Etat, comme l'a montré l'orateur. On peut être illettré et avoir accès quand même à l'Internet, par exemple, en recourant aux bons offices du "préposé" de service, chargé d'un des points d'accès public à l'Internet, qui saura se transformer en interface humaine.

Des groupes spécifiques, des besoins particuliers

Préoccupations des Etats insulaires

M. Abel Caine, du Département du développement des entreprises et des systèmes pour le cybergouvernement, qui relève du Ministère des finances de Fidji, a mis l'accent sur les besoins particuliers en matière de TIC des petits Etats insulaires en développement. Ceux-ci sont non seulement confrontés à des risques pour l'environnement, souvent causés par des catastrophes naturelles comme les cyclones, mais aussi à des problèmes plus classiques comme la "fuite des cerveaux". Même à Fidji, où le système éducatif moderne met l'accent sur les nouvelles technologies, il est difficile de retenir les spécialistes des TIC. Les îles du Pacifique ont donc adopté une politique et un plan stratégique en faveur des technologies de l'information et de la communication et le PNUD mène à bien son Projet e-Pacifica, qui vise à établir des plans nationaux de stratégie électronique. La prochaine réunion régionale de concertation sur le SMSI aura pour objet d'informer les petites îles du Pacifique qui n'ont pas pu participer à la réunion PrepCom-2.

La technologie: un élément moteur aujourd'hui et dans l'avenir

D'après M. Nick Moraitis, du Groupe de la jeunesse basé à Toronto, ce sont souvent les jeunes qui font progresser la technologie, eux qui, au sein de la société, représentent certainement la population la plus axée sur les nouvelles technologies et des innovateurs de premier ordre comme Bill Gates et les fondateurs de Netscape et de Napster ont eux-mêmes, lorsqu'ils étaient jeunes, bien anticipé l'avenir. Bien souvent, les jeunes cherchent à innover "non pas seulement pour gagner de l'argent mais aussi pour répondre à des préoccupations sociales". Toutes les études montrent que les jeunes prennent une part active dans la société, sous la forme très productive de la création d'entreprises ou d'activités de bénévolat; les jeunes sont aussi très préoccupés par les questions sociales, comme le montrent les nombreux projets menés par des jeunes en vue de réduire la fracture numérique dans les pays en développement (comme dans le cadre d'un projet relatif à la radio et aux TIC, mené au Viet Nam, pour ne citer qu'un seul exemple). Les jeunes veulent s'assurer, en participant au Sommet mondial, que leurs préoccupations seront prises en considération; ils souhaitent aussi tisser des liens et créer des partenariats et faire connaître l'opinion des jeunes aux participants au Sommet.

Les jeunes sont concernés notamment par l'éducation, l'emploi ("en ce qui concerne les métiers d'avenir, les 9/10 restent à inventer"), la bonne gouvernance et la création de contenus à caractère participatif (comme ceux diffusés par l'Internet, et que l'on doit promouvoir et appuyer, et qui doivent rester gratuits). M. Moratis a invité les participants à consulter le site web de son organisation à l'adresse suivante: www.takingitglobal.org.

Participation technologique

M. Pietro Sicuro de l'Agence intergouvernementale de la francophonie a souligné le besoin de réaliser des activités multilatérales dans le domaine des TIC en prenant des mesures qui permettent de confronter les expériences acquises par tous les partenaires participant à un projet. Les compétences locales étaient d'une importance cruciale: "Nous ne voulons pas former les gens à un produit mais les encourager à devenir plus indépendants au plan technique. Nous devons les aider à faire appel à leurs propres connaissances". Il s'agissait de rapprocher les gens, de collaborer pour rendre la société de l'information aussi participative que possible. Il a également souligné qu'il fallait prendre en compte les questions linguistiques et culturelles dans les travaux préparatoires du Sommet.

Développement: faire fond sur la technologie

Mme Kathleen Gordon de la Banque de développement des Caraïbes a déclaré que cette dernière apportait son appui à un large éventail de projets et de stratégies TIC et qu'elle collaborait étroitement avec le PNUD et l'UIT. Toutefois, elle a lancé une mise en garde: "toute transformation implique que certains peuvent être laissés pour compte s'ils ne font pas l'objet d'une attention particulière". Avec l'arrivée de la société de l'information, il convient de s'occuper de certains groupes particuliers "faute de quoi on risque de perdre un fort potentiel et capital humains".

La technologie au service de la participation

M. José Manuel Morán du CERMI (Comité espagnol des ONG représentant les handicapés) (http://www.cermi.es/) a fait valoir que le problème ne tenait pas à la disponibilité de technologies mais bien à leur accessibilité par tous les citoyens. Le problème des handicaps était un problème de participation sociale, produit d'une société qui ne faisait pas assez pour faire participer tous ses citoyens. "Oeuvrer pour la participation des handicapés, c'est oeuvrer pour la qualité de la vie dans la société. Il ne s'agit pas d'un problème de technologie mais de réceptivité sociale. Il ne servira à rien de mettre à la disposition des handicapés des technologies numériques s'ils ne peuvent pas participer à la société de l'information." La société de l'information offre plein de possibilités mais implique également défis et menaces. "Il est important que les handicapés traitent eux-mêmes de la question. Il ne s'agit pas d'un problème de progrès du numérique mais bien de progrès du citoyen".

Créer des capacités humaines pour la société de l'information

M. Marcel Boisard, Directeur exécutif d'UNITAR et modérateur de cette table ronde, a indiqué le besoin d'une nouvelle approche en matière de renforcement des capacités "humaines". L'expression renforcement des capacités évoque un vague concept porteur de nombreux sens possibles; mais "cette nouvelle approche se centre sur la notion de renforcement des capacités humaines et institutionnelles nationales et non pas d'assistance technique directe." Il a souligné le fait que les technologies TIC ne pourront jamais remplacer l'échange individuel entre celui qui dispense et celui qui reçoit la formation mais qu'elles offrent sans nul doute de grandes possibilités de formation.

Les stratégies visant à développer des capacités humaines durables dans les pays en développement étaient au coeur même de la présentation faite par M. Sirous Nassiri de la République islamique d'Iran. "Pour développer les capacités humaines, nous devons commencer par faire des réformes qui permettent d'attirer le secteur privé. Nous devons également adopter des politiques qui stimulent la concurrence et créer des organes de réglementation impartiaux et solides afin d'attirer l'investissement privé."

M. Tony Zeitoun, Conseiller principal de l'Agence canadienne de développement international (ACDI) a souligné l'intérêt qu'il y a à "aider les individus à obtenir des connaissances dans un secteur particulier pour qu'ils puissent acquérir les moyens et les compétences appropriés pour remplir, de manière satisfaisante, les fonctions attendues d'eux". M. Zeitoun a souligné la différence qui existe entre le renforcement des capacités au moyen des TIC utilisées comme outils d'éducation au service du développement de tous les secteurs et le renforcement des capacités dans le secteur des TIC qui tend à donner des moyens à l'industrie elle-même.

Un modèle de renforcement durable des capacités, actuellement mis en oeuvre dans 149 pays et visant à créer des débouchés pour les étudiants recevant une formation à la gestion des réseaux IP dans les pays en développement, a été présenté par M. Arthur Reilly de Cisco. "A notre avis, les deux grands facteurs d'égalité dans la vie sont l'Internet et l'éducation, de sorte que la combinaison de l'un et de l'autre aide les individus à s'épanouir personnellement et professionnellement." Cisco a lancé un appel pour que soit menée à bien une combinaison de partenariats qui permette de combler l'écart dans la "nouvelle économie" et favoriser l'acquisition de compétences IP dans les pays en développement comme Cisco le fait dans le cadre d'un partenariat avec l'UIT. "Nous prévoyons de mettre sur pied avec l'UIT un réseau mondial de 50 centres de formation à l'Internet d'ici le milieu de 2003."

Réflexion prospective sur la société de l'information

Le deuxième d'une série de présentations organisées à l'heure du déjeuner a porté sur diverses considérations essentielles concernant l'ère de l'information. M. Madanmohan Rao, consultant et écrivain de Bangalore (Inde), a décrit la nature de la société de l'information telle que vue par le monde en développement. M. Rao a présenté un cadre permettant concrètement de ranger par catégorie les sociétés participant à l'ère numérique. L'intégralité de cette présentation et d'autres informations sur le Groupe de réflexion prospective peuvent être consultées à www.itu.int/visions.

 

 

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Mis à jour le 2004-12-10