De la stratégie à l'action: le travail commence sur le projet de Plan d'action
Troisième journée: l'action s'est amorcée sur de multiples fronts. Le Sous-Comité 2 a commencé de se colleter sérieusement avec le projet de Plan d'action, sur la base des nombreuses contributions, reçues de divers groupes et d'Etats Membres, ayant pour objet d'améliorer le
projet actuel. Le Secrétariat exécutif du SMSI a été chaudement félicité par de nombreuses délégations pour avoir établi ce projet de texte considérablement actualisé depuis la réunion intersessions de Paris (juillet 2003).
Parallèlement, les groupes de rédaction ad hoc se sont réunis tout au long de la journée pour travailler sur le projet de Déclaration de principes, rendant compte de leur progression au groupe du modérateur présidé par Mme Shope-Mafole (République sudafricaine). Certains Etats Membres ayant soulevé la question de la participation intégrale des observateurs aux réunions des groupes ad hoc, il a été décidé que cette participation serait limitée à des déclarations en début de réunion, et que les observateurs seraient tenus au fait des résultats des décisions en fin de réunion, à l'occasion d'une brève séance
d'information.
Le Président du Sous-Comité 2, Son Excellence M. Numminen a précisé que l'amélioration du projet de Plan d'action devait consister à établir un document ciblé et structuré, exposant clairement les mesures et les priorités. De nombreux participants, qui souhaitaient que le Plan d'action soit conçu comme un document complétant véritablement la Déclaration de principes, ont abondé dans ce sens. De l'avis de nombreuses délégations, les mesures devaient évidemment refléter la volonté politique exprimée dans la Déclaration, mais il ne fallait pas pour autant qu'il y ait chevauchement partiel ou total des deux documents; la Déclaration étant une prise de position générale, alors que le Plan d'action définissait des mesures précises.
Une proposition a l'effet de structurer le Plan d'action selon les quatre "thèmes" formulés le premier jour de la conférence par Son Excellence M. Nitin Desai, Conseiller spécial des Nations Unies sur le SMSI, a été favorablement accueillie. Les quatre thèmes sont en
l'occurrence:
1) les cadres de la réglementation, de la concurrence et des politiques générales à l'échelle nationale, régionale et
mondiale;
2) le problème de la fracture numérique;
3) la transformation des processus politiques et sociaux par le cybergouvernement, la télésanté etc.;
4) le renforcement de la confiance à la faveur de l'examen des problèmes qui se posent sur le triple plan des contenus, des langues et des cultures.
Débat sur les stratégies de mise en oeuvre
Le débat engagé par le Sous-Comité 2 a vite révélé un certain nombre de "questions brûlantes" concernant les mécanismes et stratégies de mise en oeuvre du Plan d'action. Au premier plan des préoccupations, tout d'abord le financement, puis les questions de mise en oeuvre et de définition des objectifs pour les nouveaux projets ou pour les projets en cours, les mécanismes de suivi et d'étude, enfin la portée et le niveau souhaités en ce qui concerne la gouvernance de l'Internet. Certaines réserves ont été formulées quant à l'adoption d'un nombre excessif de nouveaux programmes de développement lorsqu'un renforcement des moyens associés aux programmes en cours pourrait être plus efficace.
Un grand nombre de pays en développement se sont déclaré résolument favorables au Fonds de solidarité numérique proposé par le Président Abdoulaye Wade du Sénégal, dans le contexte du dilemme auquel ils doivent faire face. Jusqu'ici, l'assistance, notamment financière, n'est pas suffisante pour permettre aux populations de ces pays de parvenir au stade où ils pourraient pleinement participer à l'économie mondiale. Aujourd'hui, à la naissance de la société de l'information, ces pays risquent d'être poussés encore plus loin du mauvais côté de la fracture numérique. De l'avis d'un délégué, sous sa forme actuelle, le projet de Plan d'action "est un recueil de bonnes intentions", et dans le grand village mondial qui est le nôtre, il faut également une vision mondiale pour passer à l'action. Mais dans ce village mondial, il y a des êtres humains qui n'ont pas de toit, et nous devons trouver les moyens de les intégrer dans une société de l'information véritablement ouverte".
Mis à part les préoccupations concernant le financement, de nombreux pays en développement ont soulevé le problème des dates cibles spécifiques proposées pour l'exécution de certains projets, prévoyant par exemple de "connecter tous les hôpitaux d'ici à 2005 et tous les centres de santé d'ici à 2010". Comme M. Nitin Desai l'a relevé lui-même, ces objectifs sont extrêmement ambitieux. Dans le cas de certains pays, il serait irréaliste d'attendre une progression à ce point gigantesque à ce point gigantesque dans des délais si serrés. Un certain nombre de solutions à ce problème ont été proposées: on pourrait par exemple se référer à des jalons relatifs, exprimés en pourcentages, plutôt qu'à des chiffres absolus, ou encore repousser les horizons de plusieurs années, en utilisant au besoin une échelle de temps glissante.
L'importance de la dimension humaine de la société de l'information
Qu'il s'agisse des communautés rurales ou isolées, des populations des petits Etats insulaires en développement, des handicapés ou des analphabètes, la dimension humaine de la société de l'information était au coeur de la réunion d'aujourd'hui. Des représentants de la société civile et d'autres groupes d'observateurs ont repris à leur compte les appels lancés par de nombreux Etats Membres en faveur d'une dimension humaine plus marquée dans le projet de Plan d'action. La représentante de Child Helplines International a fait remarquer que nulle part dans le Plan d'action il n'était fait référence aux enfants, et s'en est étonnée compte tenu de l'impact que la société de l'information d'aujourd'hui et de demain aura sur les enfants. Elle a ajouté "si le Plan d'action prévoit déjà la désignation d'un délégué chargé d'assurer la liaison sur les questions liées aux télécommunications et aux TIC avec les organisations s'occupant des handicapés il faudrait aussi nommer un représentant de haut niveau analogue pour assurer la liaison sur les questions touchant les enfants, notamment les services "SOS enfance". Si l'expérience des pays du monde les plus évolués dans le domaine des TIC, par exemple la République de Corée, a quelque chose à nous apprendre c'est que la société de l'information pose de sérieux problèmes pour ce qui est des enfants.
Pour avoir une idée de la façon dont la Corée a réglé certains des problèmes concernant les enfants et les jeunes, se reporter au numéro 7 des Nouvelles de l'UIT (septembre 2003) à l'article "Le développement des TIC: Tout n'est pas rose", à
l'adresse: https://www.itu.int/itunews/
Le secteur privé: un partenaire précieux pour la société de l'information
L'infrastructure des réseaux constitue "le fondement même de la société de l'information" et le Plan d'action doit viser à créer une infrastructure de base universelle", a déclaré un représentant du secteur privé. Dans les pays ou les communautés vulnérables, on a estimé que "ce sont les marchés, ainsi que les économies efficaces qui constitueront la base durable d'une société de l'information solide et que c'est au niveau de l'innovation et de l'investissement que le secteur privé a un rôle essentiel à jouer". La Chine et le Japon ont pour leur part souligné l'importance de l'infrastructure pour l'accès. Un délégué a fait observer "qu'un accès public universel est essentiel si l'on veut que toutes les communautés prennent part à la société de l'information". "En particulier, le large bande qui permet d'accroître rapidement la connectivité et d'accélérer le déploiement de solutions hertziennes souples est riche de promesses pour la société de l'information de demain." Pour avoir d'autres informations sur le large bande et sur son rôle dans la société de l'information, se reporter au rapport de l'UIT intitulé "Naissance du large bande", publié au début de la semaine, ou consulter le site:
https://www.itu.int/birthofbroadband
La société civile en bref
Le Bureau de la société civile (CSB) a été créé pour répondre à la nécessité de mettre en place un mécanisme de la société civile garantissant la participation optimale de toutes les parties prenantes au processus du SMSI, dans toutes ses dimensions. Cela s'imposait en raison de la grande diversité de la société civile, du nombre important d'organisations qu'elle regroupe et des intérêts et perspectives très divers qu'elle représente.
Le Bureau de la société civile se compose de diverses "familles" qui représentent les différentes parties prenantes. Toutes les familles ont des caractéristiques communes: une culture institutionnelle homogène, des mécanismes de consultation officiels ou officieux, une organisation coordonnatrice de dimension internationale qui regroupe un grand nombre de membres sous la même structure de référence. Grâce à des mécanismes de communication, la famille assure la diffusion et l'échange d'informations entre les membres d'un même groupe. Elle offre la possibilité de débattre des différentes modalités de fourniture de l'information à tous ses membres intéressés. Elle offre aussi un canal de diffusion permettant de communiquer à tous ses membres intéressés des informations utiles sur le processus de négociation.
Les familles de la société civile sont notamment les suivantes:
Communauté scientifique et technologique
Genre
Créateurs et acteurs de la culture
Réseaux et coalitions
Jeunes
Média
Villes, collectivités locales et régions du monde
ONG
Milieu universitaire et éducatif, milieu de la recherche
Personnes handicapées
Volontaires
Groupes de réflexion
Syndicats
Institutions et fondations philanthropiques
Partenariats multi-acteurs
Peuples autochtones
Au sein du Bureau de la société civile, cinq groupes régionaux ont été créés pour garantir la diffusion la plus large possible de l'information. Ces organes régionaux facilitent les contacts entre familles thématiques au niveau régional et local dans le cadre du processus du SMSI et ont une incidence majeure sur les questions liées au
SMSI.
Groupes régionaux
Afrique
Asie et Pacifique
Europe, CEI et Amérique du Nord
Amérique latine et Caraïbes
Moyen-Orient et Asie occidentale
Selon les questions thématiques à examiner, les familles et les groupes régionaux sont ensuite subdivisés en petites unités. Il s'agit de groupes de travail sectoriels
restreints.
Liste des groupes thématiques
Genre |
Droits de l'homme |
Jeunes |
Questions liées à la gouvernance |
Personnes handicapées |
Droits d'auteur, brevets et marques commerciales |
Peuples autochtones |
Droits de la communication |
Milieu universitaire et éducatif |
Groupes de réflexion |
Communauté scientifique et technologique |
Villes et collectivités locales |
Média |
Cybergouvernance/cyberdémocratie |
Médias communautaires |
Valeurs et éthique |
Syndicats et confédérations |
Santé |
Créateurs et acteurs de la culture |
Langue et culture |
Environnement et TIC |
La petite fille |
Volontariat et nouvelles technologies |
Information scientifique |
Sécurité de l'information |
Applications - aspects internationaux |
Pour d'information sur la Société civile cliquer ici.
Document non officiel - Pour information seulement
|