En juin 2005, l’UIT a lancé une nouvelle grande initiative de développement visant à permettre à ceux des habitants de la planète, qui ne peuvent toujours pas passer un simple coup de fil et dont le nombre est estimé à un milliard, d’avoir accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC).

Représentants des partenaires fondateurs de l’initiative Connecter le monde, lors de son lancement par l’UIT à Genève le 16 juin 2005 ITU 055072/Jean-Marc Ferré

Cette initiative, appelée Connecter le monde, crée un nouveau pôle de développement composé de 22 partenaires fondateurs représentant les secteurs public et privé, des organisations internationales et la société civile.

Les partenaires fondateurs sont les gouvernements de l’Egypte, de la France et du Sénégal, ainsi que la Korea Agency for Digital Opportunity and Promotion (KADO), et de grandes sociétés privées telles que ­Alcatel, Huawei, Infosys, Intel, Microsoft, KDDI, Telefónica et WorldSpace. Citons, parmi les autres partenaires, des organisations internationales et régionales telles que les institutions des Nations Unies comme l’UNESCO, le Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (FNUPI), le Programme de développement des Nations Unies (PNUD), l’Union postale universelle (UPU), ainsi que l’Organisation internationale des télécommunications par satellite (ITSO), la Commission européenne et l’Organisation régionale africaine de communications par satellite (RASCOM). A cela s’ajoutent plusieurs nouveaux venus représentant la société civile, comme Child ­Helpline International, la MS ­Swaminathan Research ­Foundation (MSSRF) et Télécoms sans Frontières.

Ce regroupement de parties prenantes, créé dans le ­contexte du Plan d’action du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), a pour but de tirer parti des compétences techniques d’organisations déjà actives sur le terrain, afin d’accélérer la réduction de la fracture numérique.

Lors du lancement de l’initiative aux côtés de nombreux représentants des partenaires, le 16 juin 2005 au Palais des Nations, Yoshio Utsumi, Secrétaire général de l’UIT, a précisé que l’efficacité des stratégies visant à mettre les avantages des TIC à la portée des 800000 villages qui, d’après les estimations, sont dépourvus de toute ­connexion, dépendrait, en dernier ressort, de la capacité à tirer parti et profit de l’expérience acquise. «Ce ne sont pas les TIC qui résoudront le problème de la fracture numérique, ce sont les personnes, en particulier celles qui travaillent dans le cadre de partenariats», a-t-il dit. L’initiative Connecter le monde a, certes, pour objet d’exploiter le potentiel des TIC, mais elle vise aussi à tirer parti des potentialités de ceux qui œuvrent de ­concert à ­connecter les oubliés du numérique.»

Une approche globale

Télécoms Sans Frontières

L’initiative Connecter le monde se compose de trois grands éléments de base — «Environnement propice», «Infrastructure et capacités» et «Applications et services» — représentatifs des principaux domaines dont, de l’avis de l’UIT, il faut tenir compte lors de l’élaboration de mesures ­concrètes visant à stimuler le développement des TIC.

Pour pouvoir participer à cette initiative, les partenaires doivent avoir des projets de développement en cours dans au moins l’un de ces domaines. Pour sa part, l’UIT a désigné trois grands projets — un par élément de base — qu’elle encouragera dans le cadre de cette initiative.

En ce qui ­concerne l’élément de base 1, «Environnement propice», l’UIT pilote un projet visant à améliorer la mesure des indicateurs TIC à l’échelle locale, nationale et régionale. En collaboration avec différents partenaires, dont l’UNESCO, l’OCDE et la Banque mondiale, ce projet vise à élaborer un ensemble d’indicateurs TIC fondamentaux arrêtés sur le plan international, qui aideront les offices nationaux de la statistique à établir des programmes efficaces et précis de compilation de données sur les TIC et la société de l’information et sous-tendront la création d’une base de données mondiale en ligne sur les TIC.

Pour l’élément de base 2, «Infra­structure et capacités», le projet de l’UIT repose sur son réseau de Centres d’excellence, qui dispensent des programmes à long terme de formation et de renforcement des capacités pour les décideurs et les dirigeants du secteur. Ces centres ont de multiples fonctions: organisation des cours sur différents aspects des TIC de pointe, du financement des télécommunications et du commerce multilatéral, offre de ressources pour le développement et l’harmonisation des normes de télécommunication d’une région à l’autre, coordination de projets en lieu avec la société de l’information et services de conseil aux gouvernements et au secteur privé.

En ce qui concerne l’élément de base 3, «Applications et services», l’UIT dirige au Mali le projet «Internet à l’école», qui vise à donner aux jeunes entre 14 et 20 ans vivant en zone rurale dans des localités isolées accès à un nouveau support éducatif. Les partenaires de ce projet (Swisscom, Engacom et le Ministère des communications et des nouvelles technologies du Mali) fournissent, en collaboration avec l’UIT, des compétences techniques, des équipements, un appui financier et des infrastructures nécessaires à la création de salles d’informatique dans des écoles de localités isolées, notamment à ­Tombouctou, Sevaré et Mopti.

En ouvrant la voie avec des projets visant à donner une ­connexion aux oubliés du numérique et en facilitant, dans le cadre d’une tribune internationale la présentation des nombreuses initiatives prises avec succès par d’autres entités pour favoriser le développement dans le monde, l’UIT espère que l’initiative Connecter le monde encouragera, à tous les niveaux, des organisations à s’impliquer plus activement dans le développement des TIC.

Ainsi que le dit Yoshio Utsumi, Secrétaire général de l’UIT, «Chaque partenaire de l’initiative œuvre aujourd’hui à faire vraiment changer les choses. Nous espérons que les projets présentés dans le cadre de cette initiative susciteront de nouveaux partenariats et inciteront de nouveaux partenaires à se joindre à nous et à entreprendre de leur côté des activités de développement».