Participation des pays, en particulier des pays en
développement,
à la gestion du spectre radioélectrique
La Conférence mondiale de développement des télécommunications
(Hyderabad, 2010),
considérant
-
que la croissance constante de la demande de spectre, pour
les applications de radiocommunication existantes ou
nouvelles, exerce des contraintes de plus en plus fortes sur
une ressource limitée;
-
que, en raison des investissements déjà consentis pour les
équipements et infrastructures, il est souvent difficile,
sauf à long terme, de modifier radicalement l'utilisation du
spectre;
-
que le marché est le moteur de l'élaboration de nouvelles
technologies permettant de trouver de nouvelles solutions
aux problèmes de développement;
-
que les stratégies nationales devraient tenir compte des
engagements internationaux au titre du Règlement des
radiocommunications;
-
qu'il est recommandé que les stratégies nationales prennent
aussi en considération l'évolution mondiale des
télécommunications et les progrès technologiques;
-
que l'innovation technique et le renforcement des capacités
de partage peuvent faciliter l'accès au spectre;
-
que, de par ses travaux en cours, le Secteur des
radiocommunications de l'UIT (UIT-R) est bien placé pour
fournir des informations au niveau mondial sur l'évolution
des technologies des radiocommunications et de l'utilisation
du spectre;
-
que le Secteur du développement des télécommunications (UIT‑D)
est bien placé pour faciliter la participation des pays en
développement aux travaux de l'UIT-R et, pour ceux des pays
en développement qui le demandent, pour leur communiquer les
résultats de certains d'entre eux;
-
que ces informations aideraient les gestionnaires du spectre
des pays en développement à définir leurs propres stratégies
nationales à moyen ou long terme;
-
que ces informations permettraient aux pays en développement
de bénéficier des études de partage et des autres études
techniques réalisées au sein de l'UIT‑R;
-
que, en matière de gestion du spectre, l'un des problèmes
les plus urgents qui se posent à de nombreux pays en
développement, y compris aux pays les moins avancés (PMA),
aux
petits Etats insulaires en développement
(PEID) aux pays en développement sans littoral et aux pays
dont l'économie est en transition, est celui de
l'élaboration de méthodes de calcul des droits perçus pour
l'utilisation du spectre des fréquences radioélectriques;
-
que la Conférence mondiale de développement des
télécommunications de 2002 (Istanbul, 2002) a adopté la
Question 21/2 intitulée "Calcul des droits perçus pour
l'utilisation des fréquences" pour permettre d'élaborer une
base de données regroupant des modèles de calcul de ces
droits,
reconnaissant
-
que chaque Etat a le droit souverain de gérer l'utilisation
du spectre sur son territoire;
-
que le besoin d'une participation active des pays en
développement aux travaux de l'UIT, dont il est fait état
dans la Résolution 5 (Rév.Doha, 2006) de la CMDT, dans la
Résolution 7 de l'UIT-R de l'Assemblée des
radiocommunications (Genève, 2007) et dans la Résolution 17
(Rév.Johannesburg, 2008) de l'Assemblée mondiale de
normalisation des télécommunications, à titre individuel et
dans le cadre de groupes régionaux, se fait fortement
sentir;
-
qu'il importe de prendre en considération les travaux en
cours au sein de l'UIT‑R et de l'UIT‑D, ainsi que la
nécessité d'éviter tout double emploi;
-
que l'UIT‑R et l'UIT‑D ont collaboré avec succès à
l'élaboration des rapports intitulés "Résolution 9 de la
CMDT-98: examen de la gestion nationale du spectre des
fréquences radioélectriques et de l'utilisation du spectre -
Etape 1: bandes de fréquences comprises
entre 29,7 et 960 MHz", "Résolution 9 (Rév.Istanbul, 2002)
de la CMDT: examen de la gestion nationale du spectre des
fréquences radioélectriques et de l'utilisation du spectre -
Etape 2: bandes de fréquences comprises entre 960 et
3 000 MHz" et "Résolution 9 (Rév.Doha, 2006) de la CMDT:
Examen de la gestion nationale du spectre des fréquences
radioélectriques et de l'utilisation du spectre - Etape 3:
bandes de fréquences comprises entre 3 000 MHz et 30 GHz";
-
que le Bureau de développement des télécommunications (BDT)
a contribué pour beaucoup à la compilation de ces rapports,
en apportant un appui aux pays en développement;
-
que l'on a élaboré avec succès la base de données "Droits
perçus pour l'utilisation des fréquences" (base de données
SF) comme suite à la Question 21/2, conformément à la
Résolution 9 (Rév.Doha, 2006) de la CMDT, établie dans le
cadre de la Question 21/2 et la compilation initiale des
lignes directrices
et des études de cas dont les administrations peuvent
se servir pour extraire des informations de cette base de
données, en vue d'établir des modèles de calcul des droits
adaptés à leurs besoins nationaux;
-
que, en ce qui concerne le Manuel de l'UIT-R sur la gestion
nationale du spectre et le Rapport UIT-R SM.2012,
des lignes directrices additionnelles ont été compilées,
afin de présenter diverses approches nationales en matière
de redevances de gestion du spectre liées à l'utilisation du
spectre,
décide
-
de préparer, au cours de la prochaine période d'études, un
rapport relatif aux méthodes techniques et économiques de
gestion nationale du spectre et de contrôle national des
émissions;
-
de poursuivre le développement de la base de données SF, en
intégrant les expériences de pays, et de fournir de
nouvelles lignes directrices et études de cas, fondées sur
les contributions des administrations;
-
de communiquer les renseignements nécessaires sur les
activités menées par la
Commission d'études
2 de l'UIT-D, par la
Commission d'études
1 de l'UIT-R et dans le cadre des programmes pertinents du
BDT,
charge le Directeur du Bureau de développement des
télécommunications
-
de continuer à apporter son soutien, comme indiqué au point
e) du reconnaissant ci‑dessus;
-
d'encourager les Etats Membres de pays en développement, au
niveau national et/ou régional, à fournir à l'UIT‑R et à l'UIT‑D
une liste de leurs besoins en matière de gestion nationale
du spectre, besoins que le Directeur devrait s'efforcer de
satisfaire et dont l'Annexe 1 donne un exemple;
-
d'encourager les Etats Membres à continuer de fournir à l'UIT‑R
et à l'UIT‑D des exemples concrets tirés de leur expérience
en tant qu'utilisateurs de la base de données SF;
-
de prendre les mesures appropriées pour que les travaux
relatifs à la mise en oeuvre de la présente résolution
soient effectués dans les six langues officielles et de
travail de l'Union,
invite le Directeur du Bureau des radiocommunications
à
veiller à ce que l'UIT‑R continue de collaborer avec l'UIT‑D
pour la mise en oeuvre de la présente Résolution.
Annexe 1 de la résolution 9 (Rév.Hyderabad,
2010)
Besoins spécifiques relatifs à la gestion du spectre
Les principaux types d'assistance technique qu'attendent de l'UIT
les pays en développement sont les suivants:
1 Aide à la sensibilisation des décideurs nationaux à
l'importance d'une bonne gestion du spectre pour le
développement économique et social du pays
Avec la restructuration du secteur des télécommunications,
l'ouverture à la concurrence, la forte demande de fréquences
de la part des opérateurs, l'atténuation des effets des
catastrophes et les opérations de secours et la nécessité de
lutter contre les changements climatiques, une bonne gestion du
spectre est devenue indispensable aux Etats. L'UIT devrait jouer
un rôle de premier plan dans la sensibilisation des décideurs en
organisant des séminaires spécifiquement à leur intention. A cet
effet,
• compte tenu de l'importance prise par les
régulateurs, l'UIT pourrait les ajouter à sa liste habituelle de
diffusion des lettres circulaires informant des différents
programmes et modules de formation qu'elle organise;
• l'UIT devrait ajouter des modules de gestion du
spectre spécifiques aux programmes des réunions (colloques,
séminaires) réunissant des régulateurs et des ministères
responsables de la gestion des fréquences, avec la participation
du secteur privé;
• l'UIT devrait offrir, dans la limite des ressources
disponibles, des bourses pour la participation des PMA à ces
réunions.
2 Formation et diffusion de la documentation disponible à l'UIT
La gestion du spectre doit être conforme au Règlement des
radiocommunications, aux accords régionaux auxquels sont parties
les administrations et aux réglementations nationales. Les
gestionnaires du spectre doivent pouvoir informer les
utilisateurs des fréquences.
Les pays en développement souhaitent pouvoir accéder aux
documents de l'UIT-R et de l'UIT-D, qui doivent être disponibles
dans les six langues officielles de l'Union.
De plus, ils souhaitent pouvoir bénéficier d'une formation
appropriée sous forme de séminaires spécialisés de l'UIT afin
que les gestionnaires des fréquences puissent acquérir une
connaissance approfondie des Recommandations de l'UIT‑R, qui
évoluent constamment.
L'UIT, par l'intermédiaire de ses bureaux régionaux, pourrait
mettre en place un mécanisme efficace, visant à renseigner en
temps réel les gestionnaires des fréquences sur les publications
existantes ou futures.
3 Aide à la mise au point de méthodes d'élaboration des
tableaux nationaux d'attribution des bandes de fréquences et de
redéploiement du spectre
Ces tableaux constituent la pierre angulaire de la gestion du
spectre. Ils précisent les services fournis ainsi que les
catégories d'utilisation. L'UIT pourrait faciliter l'accès des
administrations aux informations disponibles dans les autres
pays, notamment en développant des liens entre son site web et
ceux des administrations ayant élaboré des tableaux nationaux
d'attribution des bandes de fréquences accessibles au public,
permettant aux pays en développement d'obtenir rapidement et en
temps voulu des informations sur les attributions nationales. L'UIT-R
et l'UIT-D pourraient également compiler des lignes directrices
concernant l'élaboration de ces tableaux. Il est parfois
nécessaire de procéder à un redéploiement du spectre pour
permettre la mise en oeuvre de nouvelles applications de
radiocommunications. L'UIT pourrait apporter son appui, en
compilant des lignes directrices pour mener à bien les
opérations de redéploiement du spectre, à partir de l'expérience
pratique acquise par les autres administrations et de la
Recommandation
UIT-R SM.1603 – Redéploiement
du spectre en tant que méthode de gestion nationale du spectre.
Le cas échéant, le Bureau de développement des
télécommunications (BDT) pourrait proposer le concours de ses
experts pour l'élaboration des tableaux nationaux d'attribution
des bandes de fréquences et pour la planification et la mise en
oeuvre des opérations de redéploiement du spectre, à la demande
des pays concernés.
Dans la mesure du possible, l'UIT devrait intégrer les questions
appropriées dans les séminaires régionaux qu'elle organise sur
la gestion du spectre.
4 Aide à la mise en place de systèmes automatisés de gestion et
de contrôle des fréquences
Ces systèmes facilitent les tâches courantes de gestion du
spectre. Ils doivent pouvoir tenir compte des spécificités
locales. L'établissement de structures opérationnelles permet
également la bonne exécution des tâches administratives, de
l'attribution des fréquences, de l'analyse et du contrôle des
fréquences. En fonction des particularités nationales, l'UIT
peut fournir l'aide d'experts pour l'identification des moyens
techniques, des procédures opérationnelles et des ressources
humaines nécessaires à une gestion efficace du spectre.
L'UIT devrait améliorer le logiciel SMS4DC (système de gestion
du spectre pour les pays en développement) (y compris en ce qui
concerne sa mise à disposition dans les autres langues
officielles) et assurer l'assistance et la formation nécessaires
pour la mise en oeuvre de ce logiciel dans les activités
courantes de gestion du spectre des administrations.
De plus, l'UIT devrait encourager les administrations et les
aider à mettre en place des systèmes régionaux de contrôle des
émissions, si nécessaire.
5 Aspects économiques et financiers de la gestion des fréquences
L'UIT-D et l'UIT‑R pourraient, ensemble, fournir des exemples:
-
de cadres de référence en matière de comptabilité de
gestion; et
-
de lignes directrices relatives à la mise en oeuvre de cette
comptabilité, ce qui pourrait être très utile pour calculer
les coûts administratifs de la gestion du spectre dont il
est question au reconnaissant g) de la
présente Résolution.
L'UIT pourrait continuer à développer le dispositif dont il est
question au point 2 du décide de la présente Résolution
pour permettre aux pays en développement:
-
de mieux connaître les pratiques des autres administrations,
ce qui leur serait utile pour la définition d'une politique
de tarification des fréquences adaptée à la situation de
chaque pays;
-
d'identifier les ressources financières à inscrire aux
budgets de fonctionnement et d'investissement pour la
gestion des fréquences.
6 Aide à la préparation des conférences mondiales des
radiocommunications (CMR) et au suivi de leurs décisions
La présentation de propositions communes permet de garantir la
prise en compte des besoins à l’échelle régionale. L'UIT, aux
côtés d'organisations régionales, pourrait stimuler la
constitution et le fonctionnement de structures régionales et
sous‑régionales de préparation des CMR.
Le Bureau des radiocommunications pourrait, avec l'appui des
organisations régionales et sous‑régionales, diffuser les
grandes lignes des décisions prises par les conférences et
apporter ainsi son concours à la mise en place d'un mécanisme de
suivi de la mise en oeuvre de ces décisions aux niveaux national
et régional.
7 Aide à la participation aux travaux des commissions d'études
compétentes de l'UIT‑R et de leurs groupes de travail
Les commissions d'études jouent un rôle essentiel dans
l'élaboration de recommandations qui engagent toute la
communauté des radiocommunications. La participation des pays en
développement à leurs travaux est indispensable à la prise en
compte de leurs spécificités. Pour qu'ils y participent
effectivement, l'UIT pourrait contribuer - par l'intermédiaire
de ses bureaux régionaux - au fonctionnement d'un réseau
sous‑régional organisé autour de coordonnateurs des Questions
étudiées à l'UIT-R et apporter une aide financière pour qu'ils
puissent participer aux réunions des commissions d'études de ce
Secteur. Les coordonnateurs désignés pour les différentes
régions devraient eux aussi s'employer à répondre aux besoins
définis.
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