Il n'est pas nécessaire d'inventer de nouveaux termes pour
décrire le rôle de l'UIT dans le nouveau monde de l'information.
Le tout premier paragraphe du Rapport de la C.H.N. le décrit de
manière concise:
"Le monde des télécommunications est dans une
phase d'évolution rapide sur le plan de la technologie, de
l'application créative à l'échelle planétaire de cette
technologie et de l'infinie diversification des applications
commerciales. La révolution de l'information et des
télécommunications - presque un cliché sous la plume des
rédacteurs et des analystes - est une réalité qui se
reflète quotidiennement dans l'activité de l'UIT. L'Union
demeure unique et irremplaçable en tant qu'organisation
intergouvernementale, aussi bien dans son rôle de
"moteur" de l'économie et de la société
mondiales de l'information que dans la manière dont elle
aborde les besoins des pays en développement et associe le
secteur privé à son action en l'intégrant à la grande
famille de l'UIT."
Comme la Commission de réexamen, le Groupe UIT-2000 a reconnu
d'emblée que l'UIT resterait une organisation intergouvernementale
comprenant des membres dotés de statuts différents et pourvus de
droits et obligations différents (voir R.1).
La Commission de réexamen avait recommandé pour les Secteurs
une série de mesures visant à ce que l'UIT conserve une position
prééminente dans le monde des télécommunications. Le Groupe
UIT-2000 s'est inspiré de ces recommandations et a élaboré à son
tour une série de recommandations que les Secteurs devraient mettre
en oeuvre le plus rapidement possible. Ces mesures devront
peut-être se poursuivre dans l'avenir, en fonction de l'évolution
des télécommunications sur le plan de la technique, de la
structure et de l'intégration dans le système du marché mondial
(voir R.2).
Le Groupe UIT-2000 a examiné le statut des Membres des Secteurs
tel qu'il figure dans la Constitution/Convention, en particulier au
numéro 238 de la Convention, qui les désigne en qualité de "membres
des Secteurs de l'Union". Il a conclu qu'il n'était pas
nécessaire de modifier la situation et s'est borné à recommander
un changement de nom, ainsi qu'il ressort de la
Recommandation R.3, inspirée de la Recommandation 15/3 de la
Commission de réexamen, adoptée par le Conseil à sa session de
1996.
Il existe actuellement plusieurs catégories de Membres des
Secteurs, investis de droits différents:
- Exploitation reconnue (ER), habilitée à voter au nom de
l'Etat Membre concerné (voir CS 1008)
- Exploitation (voir CS 1007)
- Organisme scientifique ou industriel (OSI) (voir
CV 1004)
- Entités s'occupant de questions de télécommunication et
agréées par l'Etat Membre concerné (non définies)
- Organismes régionaux et autres organismes internationaux de
télécommunication, de normalisation, de financement ou de
développement (non définis).
Dans sa Recommandation R.4, le Groupe UIT-2000 préconise:
- de maintenir les mêmes entités (en précisant que la
notion de télécommunications englobe les
"multimédias");
- "qu'il n'y ait qu'une seule catégorie de Membres de
Secteur qui serait ouverte au plus large éventail
d'entités possible, compte tenu des objectifs de
l'UIT";
- qu'"en principe, et s'il y a lieu, tous les Membres de
Secteur d'un Secteur donné devraient avoir les mêmes
droits et obligations".
L'élargissement de la participation pourrait se faire par les
moyens suivants:
- plus large diffusion de l'information concernant l'UIT
(R.14);
- simplification des procédures d'admission de nouveaux
Membres de Secteur (R.5) et
- admission en qualité "d'associés", aux
conditions énoncées dans la R.6, d'organismes plus petits
que les Membres actuels des Secteurs.
Certains participants aux travaux du Groupe UIT-2000 ont jugé
qu'il serait utile de simplifier les procédures d'admission de
nouveaux Membres de Secteur en autorisant les candidats à
s'adresser directement au Secrétaire général. C'est aussi l'avis
de certains Etats Membres, qui souhaitent éliminer une certaine
"bureaucratie". Ce souhait est exprimé dans la
Recommandation R.5, qui prévoit la possibilité pour chaque
Etat Membre de choisir entre deux procédures pour l'admission des
entités agréées par lui:
- la procédure actuelle
- demande d'admission directement auprès du Secrétaire
général, qui en informe l'Etat Membre concerné; s'il
n'y a pas d'objection ou de réponse, la demande est
acceptée.
Tout en reconnaissant le droit souverain pour chaque Etat Membre
de choisir le processus par lequel une entité placée sous sa
juridiction peut devenir Membre d'un Secteur, certains Etats Membres
sont partisans d'une certaine prudence et préfèrent maintenir le
système en vigueur.
La situation des Membres de Secteur est considérée comme
n'étant pas définie clairement dans la Constitution/Convention.
Pour y remédier et pour que les recommandations du
Groupe UIT-2000 puissent être transposées dans la
Constitution/Convention, il est recommandé (R.14/1) ce qui suit:
- les droits des Membres des Secteurs à participer aux
travaux de l'Assemblée des radiocommunications, des CMNT ou
des CMDT et de leurs organes subsidiaires devraient être
reconnus;
- le rôle des organes consultatifs des Secteurs en matière
d'élaboration de dispositions détaillées relatives aux
activités spécifiques de leur Secteur devrait aussi être
reconnu;
- la Résolution 14 de Kyoto devrait être mise à jour pour
recenser les droits et obligations de tous les Membres des
Secteurs de l'Union et soumise pour adoption à la
Conférence de plénipotentiaires de 1998.
La gestion de projet a été instaurée dans les Secteurs il y a
quelque temps déjà et plusieurs équipes de projet ont été
constituées. Cette formule a fait la preuve de son efficacité et
elle doit être maintenue comme prévu dans la Recommandation R.16.
Le Groupe UIT-2000 estime toutefois
- qu'il faudra peut-être poursuivre certaines activités
selon la formule actuelle des "Questions" et du
travail en Commissions d'études et
- que le travail en équipe pourrait être financé par
d'autres méthodes et que les ressources financières
destinées à l'étude d'une question donnée pourraient
être affectées selon les dispositions du Règlement
financier applicables aux contributions volontaires ou des
dispositions plus souples afin de tenir compte des besoins
spécifiques du Secteur concerné.
La Conférence de plénipotentiaires de Kyoto a adopté pour le
numéro 262A de la Convention un nouveau texte d'après lequel les
Membres des Secteurs visés au CV 229 peuvent assister aux
Conférences de plénipotentiaires en qualité d'observateurs sans
avoir besoin de l'approbation de l'Etat Membre concerné. En
revanche, leur participation aux Conférences des
radiocommunications reste subordonnée à l'accord de cet Etat. Le
Groupe UIT-2000 a examiné la possibilité d'aligner le texte
du CV 229 sur celui du CV 262A et il a pris note des
réticences du Groupe consultatif des radiocommunications à ce
sujet. Le Groupe UIT-2000 est d'avis que la question devra être
examinée par l'Assemblée des radiocommunications de 1997
(R.15).
Le Groupe UIT-2000 recommande que, compte tenu de la nécessité
d'approuver certaines Recommandations avec plus de souplesse que
d'autres, chaque Secteur élabore ses propres méthodes de travail
et procédures pour l'adoption des Questions et des Recommandations.
Ces méthodes et procédures seraient fondées sur la distinction
entre les Recommandations qui doivent être approuvées par les
Etats Membres selon la procédure de consultation en vigueur et
celles qui seront considérées comme étant approuvées après leur
adoption par la Commission d'études concernée. Les deux
catégories de Recommandations auraient le même statut (R.17).
La coopération avec les organisations régionales et nationales
a été considérée par la Commission de réexamen et le Groupe
UIT-2000 comme indispensable pour accélérer l'élaboration des
recommandations et éviter les chevauchements d'activités. La
question fait l'objet de la Résolution 58 de la Conférence de
plénipotentiaires de Kyoto. C'est dans cette optique que le Groupe
UIT-2000 recommande (R.7/1 et R.7/2) de renforcer la coopération:
- en invitant ces organisations à envoyer des représentants
chargés de liaison aux réunions des Secteurs;
- en les invitant à participer aux travaux au niveau des
Secteurs;
- en explorant les possibilités de partage des tâches;
- en mettant à leur disposition, à titre de collaboration,
les informations pertinentes de l'UIT en autorisant
notamment l'accès contrôlé aux textes électroniques de
sa base de données.
Le rôle du Secteur du développement a été examiné à la
lumière de plusieurs contributions d'Etats Membres et de Membres
des Secteurs en même temps qu'un rapport du Président du Groupe de
réflexion créé par le CCDT. Le Groupe UIT-2000 a conclu que:
- le rôle du Secteur du développement devait être examiné;
- la promotion de partenariats entre entités de pays
développés et de pays en développement devait avoir la
priorité dans ce rôle;
- la faisabilité de l'extension du rôle de la présence
régionale devait être étudiée;
- des partenariats stratégiques et des accords de
coopération devaient être établis avec les organismes
régionaux de télécommunication, notamment par le biais de
la présence régionale;
- il fallait envisager une assistance technique aux entités
régionales de télécommunication et définir les moyens de
faciliter la participation des pays en développement aux
réunions des organes consultatifs.
Le Groupe UIT-2000 a examiné les recommandations du Secrétaire
général résultant de son étude de la Résolution 39 de
Kyoto ainsi que les recommandations d'ordre financier relatives aux
droits et obligations des Membres de l'Union résultant de la
Résolution 15 de Kyoto. Ces examens ont confirmé la
nécessité de renforcer et d'améliorer les mécanismes
budgétaires de l'UIT pour que celle-ci puisse faire face
convenablement aux besoins en mutation de ses Membres. En
conséquence, les questions suivantes ont été mises en avant,
entre autres, dans la présentation des recommandations d'action et
de mesures complémentaires à l'intention du Conseil:
- maintien du libre choix de la classe de contribution tout en
encourageant les Etats Membres et les Membres des Secteurs
à partager plus équitablement la charge du financement des
activités de l'UIT, en proportion des avantages que l'Union
leur apporte (voir R.9/1);
- examen de la nécessité de directives portant sur le niveau
des contributions des Etats Membres et des Membres des
Secteurs dans le cadre de l'analyse des fondements
financiers de l'Union;
- mise en oeuvre immédiate d'un système de ventilation
intégrale des coûts au sein de l'Union et d'un système de
comptabilité transparent pour permettre le suivi des
dépenses (voir R.9/2);
- mise en place d'un système de budgétisation ascendante
faisant apparaître, pour chaque Secteur, la part de la
totalité des coûts du Secrétariat général (voir R.9/3)
qui lui sont imputables;
- création d'une catégorie de membres dits
"Associés", qui serait un moyen d'augmenter la
participation des petites entités aux travaux d'un Secteur,
et fixation d'un niveau de contribution financière couvrant
au moins le coût intégral de cette participation
(voir R.6);
- examen du rapport actuel entre le montant de l'unité
contributive applicable aux Membres des Secteurs et le
montant applicable aux Etats Membres, en fonction de la
structure financière de l'Union (voir R.10);
- encouragement des Membres des Secteurs pour les inciter à
donner leurs avis sur les questions financières, notamment
en admettant au Conseil des représentants des organes
consultatifs (voir R.11);
- identification des produits et services de l'UIT à
sous-traiter, si cette opération permet de faire des
économies notables (voir R.19);
- identification des groupes de produits et services qui
pourraient faire l'objet a) d'améliorations de
productivité, b) du recouvrement des coûts, c) de
mécanismes générateurs de recettes (voir R.18, R.20 et
R.21);
- établissement de nouvelles règles propres à atténuer les
effets de la réduction du nombre d'unités contributives
disponibles pour financer le budget de l'Union et prise de
mesures pour que les Etats Membres annoncent leur classe de
contribution au cours de la Conférence de
plénipotentiaires; la réduction de la contribution choisie
pour une période interplénipotentiaires serait limitée à
deux (2) classes (voir R.22 et R.23);
- suppression de la notion de comptes spéciaux d'arriérés
et aggravation des pénalités imposées aux Etats Membres
ayant des arriérés (voir R.13).
Le Groupe UIT-2000 a exprimé l'avis, dans la R.9/5, que le
Conseil, dans la mesure du possible, devait tenir compte des
Recommandations ci-dessus lors de l'examen du projet de budget
1998/99 et appliquer pleinement ces Recommandations pour le prochain
exercice financier, compte tenu des avis des organes consultatifs
des Secteurs.
La Recommandation 39/4, présentée dans le Rapport du
Secrétaire général sur la Résolution 39, et relative aux
mesures que le Directeur doit prendre pour faire des économies de
temps et d'argent, a été examinée par le Groupe. Celui-ci a
conclu que le Conseil pouvait charger les Directeurs des Bureaux
ainsi que les organes consultatifs de poursuivre leur travail de
simplification des méthodes et des procédures en vue d'économiser
du temps et de l'argent et d'imposer à chaque Commission d'études
ou autre instance une discipline en matière de dépenses.
Les recommandations ci-dessus, si elles sont appliquées,
exigeront peut-être une révision de certaines des composantes de
la structure de l'UIT, en vue de rationaliser les lignes
hiérarchiques, de supprimer les chevauchements de responsabilités
et de réduire le nombre des réunions. Les cas suivants seraient
des exemples de situations à éviter:
- Multiplication des réunions consacrées aux questions de
politique générale: si la Conférence mondiale de
développement des télécommunications doit s'occuper du
développement des télécommunications dans le monde
entier, on peut considérer qu'elle a le même objectif que
le Forum mondial des politiques de télécommunication. Dans
ce cas, il faudrait peut-être redéfinir le rôle respectif
du BDT et de l'Unité de planification stratégique du
Secrétariat général.
- Si la procédure d'adoption des Questions et des
Recommandations par les Commissions d'études est maintenue
et si les Groupes consultatifs de l'UIT-R et de l'UIT-T sont
confirmés en tant qu'organes de gestion de ces deux
Secteurs, il faudra revoir le rôle et la périodicité de
la Conférence de normalisation et de l'Assemblée des
radiocommunications.
- L'UIT-R et l'UIT-T aménagent constamment leurs méthodes de
travail pour les adapter aux besoins de leurs Membres; de ce
fait, la différence avec l'UIT-D s'accentue. Par ailleurs,
l'extension de la gestion de projet pourrait remettre en
question l'opportunité d'une même structure et d'une même
méthode de travail pour les trois Secteurs.
Le Président du Groupe UIT-2000 a noté que les recommandations
de son Groupe étaient de nature à apporter quelques progrès en
définissant plus clairement le rôle des Membres des Secteurs. En
revanche, ces Recommandations:
- ne modifient guère le statut des Membres des Secteurs,
- impliquent une révision des fonctions des trois Secteurs
pour éviter les conflits d'attribution,
- modifient les méthodes de travail pour supprimer une
structure hiérarchique périmée des divers organes,
- font une analyse critique de la fonction, de la
périodicité et de la durée des nombreuses réunions de
l'UIT,
- modifient sensiblement le système financier de l'Union.