Plenipotentiary Conference 1998 -- Minneapolis USA

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De la concurrence à la coopération:
la voie qui mène au commerce électronique

Il arrivera sans doute un jour où il sera tout aussi dépassé d'aller dans sa monoespace au centre commercial de la ville avec ses enfants ou encore de s'arrêter à la banque pour y encaisser un chèque après le travail que de se rendre le samedi à l'épicerie du coin de la rue pour y acheter un litre de lait. La révolution de l'Internet battant son plein, les experts prédisent que le commerce et les services électroniques connaîtront une croissance exponentielle au cours des prochaines années.

Alors que les ventes étaient proches du niveau zéro, il y a quelques années, les consommateurs commencent à prendre l'habitude d'acheter leurs livres, de faire des réservations de billets d'avion et de se porter acquéreurs de titres par voie électronique. Selon le groupe de consultants Forrester Research, pour les seuls Etats-Unis, les ventes réalisées par l'Internet devraient doubler chaque année au cours des cinq ans à venir, le commerce total effectué par l'Internet devant s'établir à 327 milliards de dollars EU d'ici à 2002.

Toutefois, la révolution du commerce électronique dépend de plusieurs conditions préalables dont l'importance est fondamentale. La première concerne la disponibilité généralisée de l'Internet. Il est déjà prévu que la population des utilisateurs de l'Internet qui dépassait à peine le chiffre de 77 millions de personnes dans le monde entier en 1997 s'élève à quelque 280 millions de personnes d'ici à l'an 2000. En outre, et cela est plus important encore, l'Internet devrait véritablement avoir une portée universelle dans la mesure où de nombreux utilisateurs en dehors des Etats-Unis seront plus nombreux à se connecter à l'espace cybernétique. Alors que le nombre d'utilisateurs américains de l'Internet devrait tripler entre 1997 et l'an 2000, celui de la région Asie-Pacifique devrait quadrupler pendant la même période et celui des cybersurfers européens sera multiplié par six environ.

A noter que la technologie est tout aussi importante que les chiffres précités. Grâce aux progrès récents des techniques de chiffrement, il a été possible de transmettre en toute sécurité des numéros de cartes de crédit et d'autres informations sensibles qui sont nécessaires pour le paiement par voie électronique. Un autre progrès décisif a été accompli avec l'accord conclu de haute lutte par l'Union internationale des télécommunications (UIT) qui portait sur une norme technique commune applicable à la nouvelle génération de modems PCM V.90 fonctionnant à 56 kbit/s. Puisque le World Wide Web s'oriente davantage vers le multimédia et qu'il est toujours plus riche en information, il est indispensable d'offrir un accès en ligne rapide et fiable aux sites d'achat de l'Internet par le biais de modems de grande capacité pour pouvoir répondre à l'avenir à la nouvelle technologie utilisée pour le commerce.

L'accord conclu au sujet de la norme V.90, outre qu'il favorise l'établissement d'une norme mondiale à l'échelle du secteur garantissant la compatibilité entre les nouveaux modems à 56 kbit/s mis en service sur le marché, permet aussi aux fabricants de mettre à niveau les modems à 56 kbit/s existants de sorte que les différents modèles actuellement en vente ne seront pas dépassés. Les consommateurs en tireront plus vite des avantages, ils pourront disposer de connexions plus fiables à l'Internet et avoir l'assurance que les améliorations futures apportées à la qualité des modems à 56 kbit/s reposeront sur les mêmes spécifications techniques. Par ailleurs, l'existence de connexions plus rapides diminue le temps dont les ordinateurs et les télécopieurs ont besoin pour transformer l'information, ce qui se traduit par des factures téléphoniques moins lourdes.

En dépit de ces avantages, l'accord sur la norme était loin d'être garanti. En effet, deux propositions rivales étaient venues compliquer les choses. Il y avait d'un côté la technologie propriétaire x2 et de l'autre, la norme K56flex. Les défenseurs de l'une et l'autre propositions voyaient dans les modems de la nouvelle génération le moyen de s'emparer d'une part accrue de l'ensemble du marché des modems.

"Les entreprises voulaient absolument protéger leurs parts de marché", a indiqué Les Brown, membre du personnel technique de Motorola qui était aussi rapporteur du groupe d'experts de l'UIT sur les modems PCM. "Il faut dire aussi que l'on a assisté à un battage médiatique sans précédent autour de la future technologie gagnante, ce qui a rendu difficile l'établissement d'un compromis" a-t-il ajouté.

Le réglage à l'amiable des difficultés a donné lieu à des batailles sur le plan de la propriété intellectuelle. Selon Neil Clemmons, Vice-Président de la commercialisation des produits de 3Com "la propriété intellectuelle est en fin de compte l'enjeu de la partie". De plus: "les entreprises veulent que la norme renferme une part de leur technologie de façon à obliger les autres sociétés à s'acquitter d'un droit de licence pour pouvoir utiliser la technologie". Enfin: "comme c'est souvent le cas à l'UIT, il faut établir une distinction entre les débats d'ordre technologique et les débats sur des prises de position commerciale".

Comme les querelles se poursuivaient, les utilisateurs des modems à 56 kbit/s et les utilisateurs potentiels se trouvaient face à deux perspectives peu engageantes. Dans le premier cas, les deux normes rivales resteraient incompatibles: les fournisseurs de services Internet utilisant la technologie x2 de la norme K56flex seraient dans l'impossibilité de transférer des données aux utilisateurs avec l'autre technologie, si bien que le monde de l'Internet serait divisé en deux camps qui ne pourraient pas communiquer entre eux. Dans le second cas, une norme entièrement nouvelle verrait finalement le jour, rendant inutiles les nouveaux modems à 56 kbit/s déjà sur le marché.

Les travaux relatifs à la norme commune ont été menés, dans un premier temps, par la Telecommunications Industry Association (TIA), organisme responsable de l'élaboration des normes aux Etats-Unis. Peu de temps après, l'UIT a été appelée à élaborer un accord au niveau international.

En mars 1997, l'organisme international est officiellement entré dans la bataille en constituant un groupe d'experts sur les modems PCM, l'objectif étant de conclure, dès que possible, un accord international sur une norme à 56 kbit/s.

Pour l'Union qui compte 188 Etats Membres et quelque 500 représentants de l'industrie, la conclusion d'un accord sur une norme commune semblait être une tâche insurmontable. Les fabricants et les utilisateurs faisaient monter la pression dans l'espoir d'aboutir rapidement à une conclusion. "La confusion était grande sur le marché, les fournisseurs de services Internet étant tiraillés de toutes parts", a expliqué M. Brown. "Il a même été envisagé, pendant un bref instant, de scinder les deux technologies."

Selon John Magill, consultant de Lucent et Vice-Président de la Commission d'études 16 de l'UIT responsable des travaux relatifs à la norme sur les modems: "le marché est en récession, les utilisateurs ont cessé d'acheter des modems à 56 kbits/s dans l'attente d'une décision. Il est urgent de faire le travail et de régler le problème."

Le Groupe d'experts de l'UIT avait décidé de s'orienter vers l'approbation initiale d'une norme commune en septembre 1997, la décision finale devant intervenir au début de 1998. Une coopération étroite s'est immédiatement instaurée avec le Comité TR30 de la TIA qui s'est acquitté des premiers travaux. Les réunions de l'UIT étaient alignées sur celles de la TIA et les experts se réunissaient tous les mois. Les partisans de l'une et de l'autre technique partageaient aussi des sites Web et élaboraient des documents portant des numéros communs.

En mai 1997, plus de 40 experts se sont réunis à San Diego pour faire progresser les travaux. Grâce à la présence des représentants des principaux fournisseurs de modems et des technologies y relatives, des accords ont pu être conclus sur plusieurs points technologiques fondamentaux. Tout semblait être rentré dans l'ordre pour qu'une décision finale puisse être prise en janvier de l'année suivante. Or, pendant une réunion de l'UIT qui s'est tenue dans l'Oregon en septembre 1997, tout espoir d'obtenir une première approbation a été anéanti. En effet, les protagonistes s'affrontaient sur deux points techniques concernant les procédures de conditionnement et de démarrage du modem ainsi que sur les paramètres de correspondance des données.

"Chacun des deux camps jouaient son va-tout au moment de s'engager dans le choix du système de correspondance à utiliser dans le mode de données" a expliqué M. Brown. "Le camp x2 voulait sa compression modulaire, alors que le camp K56 flex insistait sur son conditionnement de supertrames."

Les possibilités offertes s'amenuisaient rapidement. S'il n'était pas possible d'aboutir à un premier accord à la réunion suivante de l'UIT en février, tout progrès supplémentaire serait reporté au moins jusqu'au printemps suivant. Ainsi, on craignait que les fabricants de modems se désintéressent des débats de l'UIT et concentrent leurs efforts sur la conclusion d'un arrangement portant sur une norme provisoire élaborée au sein de la TIA, ce qui aurait donc constitué une menace pour l'élaboration d'une norme mondiale commune.

Le groupe d'experts de l'UIT a redoublé ses efforts. En octobre, un compromis a été trouvé sur les procédures de démarrage, permettant ainsi de débloquer une partie importante du projet de texte. De plus, lors d'une réunion décisive tenue en décembre, le dernier obstacle est tombé lorsqu'un accord prévoyant la coexistence des deux fonctions de correspondance pour le mode de données a été inclus dans la norme finale.

Même si M. Brown a reconnu qu'il avait fallu faire du forcing au cours des dernières étapes, l'accord était néanmoins un produit élaboré par les fabricants eux-mêmes. Il a précisé en outre que "ce sont les participants qui déterminent le moment où un compromis peut être trouvé et où un accord peut se nouer". "Je pense que les entreprises qui subissaient d'énormes pressions de la part du marché ont finalement été obligées de travailler ensemble" a-t-il ajouté.

Les événements se sont précipités par la suite. En février 1998, une norme V.90 complète a été adoptée dans son principe par la Commission d'études 16 de l'UIT. Cette adoption, en verrouillant les spécifications techniques, a permis aux fabricants de modems de commencer à fournir des modems conformes à la Recommandation V.90 et d'assurer la mise à niveau des modems à 56 kbit/s existants au cours du premier trimestre. Enfin, le 15 septembre 1998, l'UIT a adopté officiellement la nouvelle norme qui a été menée à son terme à bref délai.

Cet accord intervenait à point nommé, aussi bien pour les entreprises que pour les utilisateurs de l'Internet. Ainsi, plus de 1 500 fournisseurs de services Internet - on en compte plus de 800 aux Etats-Unis - offrent déjà un service V.90 en direct, dont de grosses sociétés telles que America Online. Selon les estimations, le nombre de modems V.90 actuellement en service s'établit à 20 millions.

Pour Clemmons de 3Com: "l'UIT a pour fonction d'officialiser les procédures et d'être une instance au sein de laquelle les entreprises se réunissent pour aplanir leurs différences. La technologie est aussi une question de compromis. Il ne faut pas oublier que l'on a affaire à un grand nombre d'experts intelligents qui ont des idées différentes sur la façon d'aborder un problème."

De l'avis de M. Magill: "une fois qu'une procédure de l'UIT est en marche, il est rare qu'elle débouche sur une impasse mais la seule question qui se pose est de savoir combien de temps il faudra attendre avant de parvenir à un accord". Celui-ci a signalé que les efforts déployés pour parvenir à un accord international sur la norme précédente, la norme V.34 (33,6 kbit/s), avaient duré plus de trois ans et demi. En revanche, le processus d'approbation de la norme V.90 par l'UIT a pris 16 mois, du début jusqu'à la fin. En effet, comme M. Magill l'a expliqué: "lorsque la norme V.34 a été élaborée, il n'existait ni World Wide Web ni aucune activité intense de la part de l'Internet et le marché des modems n'était pas aussi important. Dans le cas de la norme V.90, les pressions énormes exercées par le marché ont obligé les experts à travailler ensemble et à parvenir rapidement à un accord."

"Un délai de 16 mois est tout à fait comparable au temps que n'importe quelle autre organisation de normalisation consacre à l'élaboration d'une norme, note avec fierté M. Magill. "De plus, nous avons aussi atteint un niveau de qualité qui permet aux fabricants de commencer à fournir des modems compatibles avec la norme V.90 dans un délai de 12 mois" a ajouté Magill. De l'avis de M. Brown, il s'agit là d'un délai d'approbation sans précédent jusqu'ici.

La norme internationale étant désormais en vigueur, le marché des modems à 56 kbit/s devrait connaître une progression en flèche. Selon la société de recherche Dataquest, les ventes mondiales de modems à 56 kbit/s devraient augmenter de près de 250% en 1998 par rapport aux ventes de 1997.

D'après une revue spécialisée, Point Topic, la valeur totale des ventes de modems à 56 kbit/s dans le monde entier dépassera la somme de 18 milliards EU entre 1997 et 2002, les ventes annuelles atteignant le chiffre record de 4,3 milliards EU pendant la période 2000-2001. Toujours selon cette revue, l'accès Internet à son apogée devrait être assuré, pour les deux tiers, via les modems à 56 kbit/s.

Bien que l'on puisse penser que l'UIT et ses partenaires de l'industrie seront tentés de se reposer sur leurs lauriers après le succès qu'ils ont remporté avec la norme 56K, le monde en mutation rapide de l'Internet lance déjà de nouveaux défis aux responsables de l'élaboration des normes. Ainsi, la norme qui succédera à la Recommandation V.90 est déjà en gestation.

La technologie désignée par le sigle DSL "digital subscriber loop" permettra d'assurer une transmission tout numérique sur les lignes téléphoniques traditionnelles à fil de cuivre, si bien que la conversion numérique-analogique que les modems PCM sont censés assurer ne sera plus nécessaire. Les utilisateurs de modems DSL auront accès aux services multimédias à grande vitesse tels que la télévision à la demande, la visiophonie ainsi que l'accès hyper-rapide aux services ordinaires de l'Internet.

Selon Westell Inc., entreprise de l'Illinois qui soutient la technologie DSL, les modems déjà disponibles permettront aux utilisateurs de télécharger l'ensemble des volumes de l'Encyclopedia Brittanica en l'espace de 31 minutes contre 54 heures avec un modèle ordinaire fonctionnant à 14,4 kbit/s.

Pour M. Magill: "telle est la prochaine étape capitale dans les connexions Internet à grande vitesse. Les vitesses de transmission de données augmenteront d'au moins 10 fois pour les modems à 56 kbit/s, atteignant même une vitesse de 1 à 2 Mbit/s". L'UIT s'attaque déjà au problème et travaille actuellement à l'élaboration d'une norme DSL mondiale avec l'industrie. "Il se peut qu'une Recommandation de l'UIT sur une norme DSL soit produite à l'automne", déclare M. Clemmons dont l'entreprise travaille aussi à l'élaboration des nouveaux modems numériques. Selon ses dires: "on pourrait tabler sur une norme définitive au cours du premier trimestre de l'année prochaine. Une fois la norme élaborée, les PTT et les sociétés Bell peuvent commencer à déployer la technologie et les utilisateurs se rendre dans les magasins d'ordinateurs pour y acheter un modem numérique en toute confiance."

Un autre exemple est celui de la visioconférence. Une norme de l'UIT, la Recommandation H.323, contient les spécifications applicables aux services d'audioconférence et de visioconférence utilisant la transmission en mode paquets sur des réseaux IP.

La particularité de cette norme tient au fait qu'elle a permis aux fabricants d'élaborer une nouvelle génération d'équipements et d'applications dont le coût est plus modique et l'utilisation plus facile.

Les experts ont adopté une deuxième révision de la norme dans le cadre de l'UIT en février et continuent à en développer le texte. Selon M. Magill: "La Recommandation H.323 donne actuellement lieu à de nombreux travaux à l'UIT et nous nous efforçons pour le moment de mettre l'accent sur les applications vocales tout en ajoutant une nouvelle annexe à la norme pour permettre les transmissions de télécopie sur les réseaux de protocole Internet."

Conçue à l'origine pour des applications comme la visioconférence, cette norme du fait qu'elle peut offrir des communications en temps réel, se prête tout naturellement à la téléphonie sur des réseaux IP.

Cette norme a vite conquis l'industrie de par ses caractéristiques de transmission mais aussi du fait de l'interopérabilité entre les produits des fabricants. C'est essentiellement pour cette raison que le secteur de la téléphonie Internet a décidé d'abandonner ses propres initiatives au profit de la norme de l'UIT qu'il a adoptée.

La Recommandation H.323 couvre donc une large gamme d'applications allant des solutions de type téléphonique jusqu'à l'éventail complet des applications multimédias, utilisées sur des réseaux multiples et assurant l'interopérabilité à tous les niveaux de service.

Compte tenu de l'utilisation généralisée des PC, de la connectivité accrue à l'Internet et de l'intégration plus poussée avec les autres services du Web, la norme H.323 offre de nouvelles possibilités commerciales d'enrichissement de la communication dans le cadre du monde plus vaste de l'Internet. De surcroît, comme les normes de l'UIT ont une portée mondiale et qu'elles sont susceptibles d'évoluer, elles contribuent, dans une large mesure, à l'établissement d'un marché extrêmement concurrentiel.

Ces exemples de réussite se répètent plusieurs fois par an à l'UIT et, une fois combinés, fournissent une base solide à la mise en place de l'infrastructure mondiale de l'information et à l'assimilation rapide du commerce électronique sur laquelle la GII débouchera.

Le développement du commerce électronique se manifeste aussi dans l'utilisation des numéros de libre appel. Ainsi, la Recommandation UIT-T E.169, norme mondiale adoptée en 1996, définit un système de numéros universels de libre appel international (UIFN) qui établit un véritable marché mondial pour le commerce électronique effectué sur des lignes téléphoniques. Un fournisseur peut enregistrer un numéro de libre appel unique au monde. Les clients peuvent donc, indépendamment du lieu où ils se trouvent, prendre contact avec le fournisseur et conclure une affaire avec lui sans devoir en assumer le coût. Les numéros de libre appel améliorent et simplifient l'accès du client et permettent aux entreprises de mieux contrôler leurs systèmes de traitement des appels.

Nombreux sont les avantages du système UIFN élaboré par l'UIT. L'Union a travaillé étroitement avec les fournisseurs de services au cours de la phase d'élaboration et n'a pas ménagé ses efforts pour élaborer un système souple mais susceptible de répondre aux besoins des fournisseurs de services et des entreprises qui offriront le service à leurs clients. Comme le nouveau système UIFN est portable, les entreprises peuvent conserver leur numéro si elles changent d'opérateur.

Ce système donne aux entreprises la possibilité de fonctionner dans le monde entier et d'assurer un service 24 heures sur 24 à leurs clients. Pour les entreprises, la fourniture d'un numéro de libre appel revient en quelque sorte à mettre un guichet de vente à la disposition de l'acheteur ou à ouvrir un magasin ou un bureau dans chaque pays où l'on veut faire des affaires. Ainsi, vous pouvez avoir autant de "magasins" que de lignes téléphoniques et cela, à un coût minime. Cela signifie aussi que l'on peut desservir une clientèle internationale dans différentes langues par l'intermédiaire des centres d'appel. De plus, le libre appel international constitue, pour les fournisseurs de services, une bonne occasion d'augmenter leurs recettes.

Aux Etats-Unis où les numéros de libre appel nationaux existent depuis le milieu des années 60, on estime que le commerce effectué par libre appel correspond à un montant d'environ 100 milliards de dollars EU, soit des recettes comprises entre 12 et 15 milliards de dollars EU par an pour les opérateurs de télécommunication. A l'heure actuelle, on estime qu'AT&T, le deuxième opérateur mondial de télécommunication par ordre d'importance en termes de recettes, gère 100 millions de numéros de libre appel par jour et assure plus de 40% des appels.

Bien que la perspective de voir apparaître un marché électronique mondial (pour les biens, les services et l'argent) ne manque pas d'intérêt, certains aspects sont extrêmement problématiques. Outre l'élément de sécurité du réseau et des données, les nouveaux réseaux mondiaux soulèvent de nombreuses préoccupations fondamentales au sujet de la réglementation du commerce international - qu'il s'agisse du commerce des biens, des services, des monnaies, de l'information ou des idées - et de l'incidence de ces changements au niveau de la souveraineté nationale, des institutions politiques et enfin, du mode de vie.

L'UIT a un rôle important à jouer dans la mise en place du commerce électronique. Elle doit élaborer des normes qui donneront à l'infrastructure cybernétique une dimension mondiale et la rendra parfaitement accessible aux fournisseurs, institutions commerciales, réseaux, technologies et consommateurs. Elle doit aussi être l'instance au sein de laquelle seront réglées les questions de politique et de réglementation qui exigent un consensus mondial. Enfin, elle doit amener les nouveaux marchés, en particulier ceux des pays en développement à se faire une place sur le marché électronique mondial. L'UIT, qui possède à son actif des résultats sans pareils acquis au cours des décennies dans le domaine du développement des télécommunications mondiales se trouve dans une position toute privilégiée pour transformer le rêve de la GII en réalité.n

Rôle de l'Union internationale des télécommunications (UIT) dans le développement du commerce électronique

Il est indispensable, pour le développement du commerce électronique, de disposer d'une infrastructure véritablement mondiale de l'information, qui permette l'échange électronique de l'information sur les produits et les services mais aussi l'achat et la vente de titres et la réalisation d'opérations financières.

La mise en place de la GII exigera des investissements considérables de la part du secteur privé. Pour justifier ces investissements, l'industrie ne devra pas oublier qu'en dépit de sa complexité technique, la GII sera pour les clients aussi facile à utiliser que le service téléphonique traditionnel. Cette condition ne sera remplie que si les normes élaborées permettent aux milliers de réseaux différents qui formeront la GII de fonctionner ensemble en toute transparence et sans interruption.

L'un des objectifs stratégiques de l'UIT consiste à élaborer des normes pour l'Infrastructure mondiale de l'information (GII). Le programme de travail actuel de l'UIT en matière de normalisation englobe un large éventail de sujets, à savoir:

  • l'architecture générale de la GII;
  • les techniques de confidentialité applicables aux terminaux multimédias;
  • les systèmes de communication multimédias;
  • un cadre technique pour le commerce électronique;
  • la sécurité des systèmes de communication;
  • les questions relatives au certificat numérique et à l'autorité de certification (X.509).

L'Union, outre qu'elle élabore des normes, coordonne l'utilisation du spectre radioélectrique et des positions orbitales de satellite au niveau mondial. Les Membres de l'UIT doivent donc faire des prévisions pour que les ressources du spectre soient disponibles au moment où les produits et les services sont prêts à être mis sur le marché.

L'une des priorités absolues de l'UIT consiste à fournir des bandes de fréquences pour les nouvelles technologies cellulaires et satellitaires qui permettront d'assurer un accès hertzien aux services du commerce électronique, à tout moment et en tout lieu.

Pour veiller à ce que la GII ne "s'effondre pas" à la fin de ce siècle, l'UIT a créé un groupe d'action international chargé de venir à bout du "bogue du millénaire" dans les réseaux de télécommunication.

Par ailleurs, l'UIT sert de lieu d'échange pour débattre des principales questions de politique générale et de réglementation liées à l'infrastructure cybernétique.

L'accès à la GII est une condition nécessaire mais non suffisante du développement du commerce électronique. Il est indispensable de créer un environnement de politique générale et de réglementation propice au développement du commerce électronique, qui permette d'harmoniser les solutions adoptées par les différents pays dans des domaines aussi divers que les télécommunications, le commerce, la concurrence, la propriété intellectuelle, la confidentialité et la sécurité.

Compte tenu de sa dimension mondiale, du nombre considérable de ses Membres et des importantes ressources d'information dont elle dispose, l'Union est une instance où les représentants de gouvernements et de l'industrie peuvent débattre des principales questions ayant trait à la politique générale et à la réglementation, en vue d'élaborer un consensus mondial par le biais:

  • des forums mondiaux des politiques de télécommunication - qui fournissent aux représentants des gouvernements et de l'industrie l'occasion unique d'élaborer des solutions concertées pour résoudre des problèmes communs;
  • des conférences mondiales et régionales de développement des télécommunications - qui définissent le cadre de la politique générale et de la réglementation des télécommunications mondiales;
  • des expositions et des forums TELECOM mondiaux et régionaux - il s'agit là à la fois de manifestations et de conférences commerciales de premier ordre pour l'industrie des télécommunications;
  • des groupes d'actions réunissant les représentants des gouvernements et de l'industrie créés pour résoudre des questions particulières comme la confidentialité et la sécurité.

En plus de ces forums publics, l'UIT possède un programme actif de recherche et d'analyse des questions politiques donnant lieu à des rapports qui étudient les incidences, sur le commerce électronique, des progrès réalisés dans le domaine de l'Internet, du multimédia et des télécommunications.

Faire participer les pays en développement au marché électronique mondial

L'un des objectifs primordiaux de l'UIT consiste à encourager le développement, l'extension et le fonctionnement des réseaux et des services de télécommunication dans les pays en développement.

Enfin et surtout, l'UIT contribue au développement et à l'utilisation mondiale du commerce électronique de la façon suivante:

  • en étant un lieu d'échange (par le biais d'ateliers, de conférences et de séminaires) pour l'étude des questions de politique liées au commerce électronique dans les pays en développement;
  • en rassemblant et en analysant des données sur l'utilisation actuelle du commerce électronique dans divers pays Membres de l'UIT;
  • en réunissant différents partenaires afin d'entreprendre des projets pilotes dans les pays en développement, l'objectif étant de montrer les avantages du commerce électronique aux communautés d'utilisateurs de ces pays;
  • en offrant, organisant et coordonnant des activités de coopération et d'assistance techniques spécialement axées sur la promotion et le développement du commerce électronique

Produit par le Service presse et information publique de l'UIT

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