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L'UIT ouvre la porte du troisième millénaire aux télécommunications mobiles

L'UIT travaille actuellement à un des projets les plus ambitieux qu'elle ait jamais eu à mener à bien: une fédération de systèmes pour les communications mobiles de la troisième génération qui donnera à des usagers fixes et mobiles appartenant à des réseaux publics et privés un accès sans fil à l'infrastructure mondiale des télécommunications dans le cadre d'un dispositif itinérant mondial grâce à des systèmes par satellite et de Terre. Intitulé IMT-2000, ce projet permettra de communiquer partout et à tout moment en faisant intervenir des terminaux mobiles dans le monde entier.

Vous aviez à peine trouvé enfin la manière de faire marcher les présélections sur votre nouveau téléphone cellulaire que le monde des communications mobiles se réinvente à nouveau. Préparez-vous à la "3G", la nouvelle race de téléphones mobiles de la "troisième génération" qui vous permettra d'accéder aux vidéoconférences, à l'Internet et à beaucoup plus.

Ces systèmes de la prochaine génération sont élaborés depuis plusieurs années sous les auspices de l'Union internationale des télécommunications. La communauté internationale des télécommunications a chargé l'Union de mettre au point une nouvelle norme de téléphones mobiles pour le XXIe siècle qui leur assurera des capacités de pointe à larges bandes et ouvrira la voie à l'apparition d'une nouvelle race de "communicateurs personnels" des plus séduisantes.

Ce nouvel ensemble de normes porte le nom générique de IMT-2000 (en anglais International Mobile Telecommunications-2000). Ce projet est l'aboutissement d'une dizaine d'années d'études et de mise au point visant à créer un nouveau système qui fasse passer la technologie des télécommunications mobiles à l'âge de l'information. IMT-2000 qui représente le progrès le plus attrayant réalisé depuis l'apparition des systèmes numériques au début des années 1990, représente également l'une des réussites les plus notables de l'UIT au cours de la dernière décennie du XXe siècle.

L'ESSOR DES COMMUNICATIONS MOBILES

Depuis le lancement des premiers téléphones mobiles il y a à peine vingt ans, la téléphonie mobile a remporté un formidable succès auprès du consommateur. Il ne s'agit plus de jouets pour riches ou d'instruments de travail réservés aux hommes ou femmes d'affaires importants car les téléphones cellulaires ont évolué au point de devenir un accessoire d'usage quotidien.

La pénétration des marchés à la pointe des technologies radioélectriques - tels que la Suède, la Finlande ou la Norvège - a maintenant atteint 40% de la population tandis que le reste du monde, depuis les nations riches de l'OCDE jusqu'aux pays en développement d'Amérique latine, d'Asie et, dans une moindre mesure, d'Afrique, continue de gagner du terrain dans le domaine de la téléphonie sans fil à un rythme pouvant atteindre 165% par an.

D'après J.T. Bergqvist, premier Vice-Président du grand fabriquant de téléphones mobiles Nokia, l'essor de la téléphonie sans fil se poursuivra et augmentera régulièrement au prochain siècle dépassant même sur certains marchés la téléphonie filaire. Selon lui "la pénétration sur les marchés mondiaux les plus importants devrait atteindre 50% d'ici à 2003. Dans le monde en développement, la croissance a encore de beaux jours devant elle et la téléphonie sans fil l'emporte désormais parfois sur la téléphonie filaire. La Chine par exemple a instauré le concept du téléphone populaire qui repose sur la technologie radioélectrique ".

Michael Callendar, un des moteurs de l'élaboration d'IMT-2000 en sa qualité de président du Groupe d'action 8/1 du Bureau des radiocommunications de l'UIT abonde dans ce sens. "Il est prévu que le marché mondial des communications mobiles passe du chiffre actuel de 200 millions d'abonnés à environ 2,4 milliards d'ici à 2015, autrement dit le marché actuel ne représente qu'environ 10% de la demande future".

Cela dit, même s'il est clair que la mobilité n'est pas prête de disparaître, la liberté que donne les téléphones cellulaires, comme viennent de le découvrir les consommateurs, est freinée par des problèmes d'itinérance internationale et par des performances d'un niveau beaucoup plus bas que celles qu'ils peuvent normalement obtenir avec leurs téléphones filaires chez eux ou à leur bureau. Mais cela ne devrait pas tarder à changer …

POURQUOI UNE NOUVELLE GÉNÉRATION?

Les usagers des petits téléphones mobiles déjà perfectionnés d'aujourd'hui peuvent très bien se demander pourquoi le monde a besoin d'une nouvelle norme dans ce domaine. Après tout, la téléphonie mobile a enregistré de formidables améliorations ces dernières années - les téléphones ont vu leur taille se réduire notablement, la qualité de la réception et des signaux vocaux s'est bien renforcée et les interruptions de réseau bien que toujours d'actualité ont bien diminué depuis les premiers jours de la téléphonie mobile.

Même s'il est vrai que les téléphones d'aujourd'hui sont à des années lumières des anciens pavés incommodes qui constituaient la première génération analogique de téléphones cellulaires, les nouveaux modèles numériques ont leurs propres limites. Pour commencer, ils ne sont simplement pas en mesure d'admettre les applications demandant une grande largeur de bande qui caractérisent les types de systèmes que les usagers exigeront dès le début du siècle prochain. Les téléphones cellulaires actuels fonctionnent généralement à des vitesses ne dépassant pas 9,6 kilos octets - une vitesse très lente par rapport aux communications filaires et certainement loin de pouvoir admettre des applications telles que le courrier électronique audio et vidéo, les vidéos conférences en temps réel ou la connexion Internet à fort débit.

Mais une autre raison justifie le saut à la génération suivante de technologies de communications mobiles, à savoir: le labyrinthe de normes actuellement en vigueur dans différents pays et régions du monde entier en matière de communications mobiles. A l'heure actuelle, de nombreux usagers des téléphones mobiles se sentent frustrés par le fait que même s'ils peuvent bénéficier de la mobilité internationale dans leur propre région, leurs téléphones, purement et simplement, ne fonctionnent pas dans certains pays. Ils sont donc injoignables lorsqu'ils voyagent dans certaines régions ou alors il leur faut en passer par une procédure compliquée de location d'un téléphone spécial comportant un nouveau numéro. Il n'est donc pas surprenant que ni l'une ni l'autre de ces solutions ne convienne au nombre croissant d'hommes d'affaires qui voyagent régulièrement et qui commencent à réclamer un système capable d'assurer une fiabilité constante de service dans un nombre croissant de pays.

LE BESOIN D'UNE NORME MONDIALE

La mondialisation, la mobilité accrue de la main-d'oeuvre et l'évolution des habitudes de travail et de loisirs sont autant d'éléments qui poussent à l'élaboration d'une norme mondiale unique en matière de communications mobiles. Les usagers ne connaissent que trop bien les limitations du système

actuel. Mais pour les opérateurs et les fabricants des systèmes cellulaires également, la pléthore actuelle de normes est un casse-tête, même si elle est peut-être rentable pour les sociétés qui se trouvent détenir un avantage concurrentiel dans une technologie donnée.

"Les opérateurs ne veulent pas devoir exploiter des réseaux admettant toute une gamme de systèmes différents, c'est inefficace et coûteux" déclare Callendar. Par ailleurs, les fabricants d'équipements pourraient réaliser de bien meilleures économies d'échelle s'il ne leur fallait pas fabriquer différents types d'équipement pour s'adapter à différentes normes. Et, bien entendu, c'est on ne peut plus incommode pour les usagers qui doivent changer de téléphone chaque fois qu'ils passent dans un pays appliquant une norme différente. Les forces de la mondialisation exacerbent le problème de la multiplicité des normes au fur et à mesure que les opérateurs commencent à s'installer sur des marchés étrangers - et ces forces nous poussent de plus en plus à trouver une solution."

L'APPROCHE DE L'UIT

Les systèmes mobiles des première et deuxième générations n'étaient pas conçus comme des systèmes mondiaux mais plutôt nationaux ou tout au mieux régionaux. On n'attendait donc pas de l'UIT qu'elle arrête des normes pour ces systèmes. Mais sous l'effet de la mondialisation de l'économie et du besoin pour les intéressés de s'assurer une mobilité à l'échelle mondiale, l'UIT a commencé il y a une dizaine d'années à travailler sur une nouvelle génération de systèmes qui éviterait la fragmentation du marché actuel. Dans le cadre du programme en cours des Commissions d'études de l'UIT, les experts du secteur privé et notamment tous les grands fabricants de matériel cellulaire et exploitants de télécommunications se réunissent régulièrement à Genève et ailleurs dans le monde pour élaborer des normes volontaires acceptables pour tous, susceptibles d'être adoptées par l'industrie mondiale des télécommunications dans l'intérêt général.

Mais alors que le gigantesque réseau mondial de télécommunications filaires, de systèmes par satellite, de câbles sous-marins et de liaisons radioélectriques fixes, établi sous les auspices de l'UIT, l'a été dans un esprit de coopération internationale, les premiers systèmes de télécommunications mobiles ont plutôt été le produit d'organismes nationaux ou régionaux. Dans les années 80, lorsque les normes analogiques puis la deuxième génération de normes numériques ont été élaborées et mises en place, ces organisations n'avaient aucun moyen de prévoir exactement comment l'utilisation des télécommunications mobiles évoluerait.

On prévoit à l'heure actuelle que le nombre d'abonnés aux communications mobiles dans le monde entier devrait passer à 500 millions d'ici la fin du siècle et l'incertitude sur l'avenir des communications mobiles n'est plus qu'un mauvais souvenir. Sûre de pouvoir compter sur un nombre croissant d'abonnés, l'industrie des télécommunications a commencé à réfléchir à une solution qui règle le problème de la pléthore de normes incompatibles qui compliquait la fabrication de l'équipement, l'exploitation des réseaux et la gestion du spectre des fréquences radioélectriques.

Opérant sous les auspices de l'UIT, l'industrie a reconnu que l'évolution vers des systèmes de la troisième génération qui admettent les types d'application dont les usagers voudraient disposer au XXIe siècle exigeait une norme mobile mondiale uniforme qui offre réellement une mobilité mondiale partout et à tout moment. Elle s'est attachée à faire de cette vision une réalité en 1986 lorsque l'on a commencé à travailler sur ce que l'on appelle aujourd'hui le système IMT-2000. Maintenant, après plus de 10 ans d'efforts pour établir des normes coordonnées, IMT-2000 est sur le point de devenir une réalité.

PROBLÈMES DE SPECTRE

Un des éléments fondamentaux de l'approche qu'avait l'UIT du système IMT-2000 était l'attribution à l'échelle mondiale d'un spectre de fréquences radioélectriques unifié qui dispenserait du besoin d'un équipement complexe capable de fonctionner dans une gamme de fréquences différentes - et de s'y adapter automatiquement. La Conférence administrative mondiale des radiocommunications tenue à Torremolinos en 1992 a retenu 230 MHz de spectre pour le système IMT-2000 à l'échelle mondiale et cette allocation a été quelque peu renforcée pour la composante satellite du système à la CMR-95.

Dans ses décisions, entérinées par la CMR-97, la CAMR-92 demande aux administrations de prévoir les fréquences nécessaires pour le système IMT-2000. Alors qu'un peu partout dans le monde les instances chargées de la réglementation prennent, aux échelons national et régional, les dispositions voulues pour affecter la bande des 2 GHz aux services IMT-2000, en Amérique du Nord, la situation est différente. Les systèmes de communications personnelles (PCS) - selon le nom donné dans cette partie du monde à la deuxième génération de systèmes - fonctionnent ou font l'objet de licences dans la plupart des fréquences du spectre retenu. De gros efforts sont fait à l'UIT pour résoudre cette discordance et ouvrir la perspective d'un spectre IMT-2000 harmonisé à l'échelle mondiale.

Il est déjà prévu à l'ordre du jour de la prochaine Conférence mondiale des radiocommunications de l'UIT que cette instance continuera d'étudier les besoins du système IMT-2000 en matière de spectre et il est probable que les conférences à venir continueront également d'étudier le besoin d'autres allocations qui permettent d'absorber le volume croissant de trafic à large bande au fur et à mesure que les systèmes de la troisième génération s'implanteront et que les applications gagneront en interactivité.

QUE POUVONS NOUS ATTENDRE DES SYSTÈMES DE LA TROISIÈME GÉNÉRATION?

Les systèmes de la troisième génération ou systèmes 3G comme on les appelle souvent, offriront beaucoup plus que les réseaux mobiles d'aujourd'hui essentiellement téléphoniques. Les portables de demain représenteront une race d'équipement entièrement nouvelle, un amalgame de plusieurs des produits qui existent aujourd'hui et qui sont différenciés.

Mike Short, Directeur des affaires internationales pour Cellnet, la branche du géant britannique BT qui s'occupe des communications mobiles, voit dans les systèmes mobiles de la prochaine génération un "outil standard aussi universel que le porte-monnaie mais beaucoup plus utile".

"Les téléphones mobiles de demain seront le résultat de la convergence des industries de l'infocommunication, un produit hybride entre l'ordinateur portatif et le téléphone mobile offrant encore plus de possibilités que les unités autonomes d'aujourd'hui."

Ce système de communication personnelle hybride combinera toute une série de fonctions différentes dans une seule et même unité de poche. Etant donné qu'il sera activé par la voix, il ne sera plus nécessaire de pianoter sur des touches. Il sera équipé d'un écran souple et escamotable pour la visiotéléphonie ou pour visionner des pages sur le Web. Il pourra être utilisé comme un portable pouvant se connecter en toute transparence au réseau de société distant; un équipement de communication capable d'envoyer et de recevoir des données, des signaux vocaux, des signaux sonores et des images. Une secrétaire électronique qui nous rappelle notre programme quotidien, qui prend nos rendez-vous, passe pour nous nos communications courantes et nous relie automatiquement à des réunions virtuelles par des fonctions d'audio ou de visioconférence.

Matt Desch, Président de Nortel Wireless Networks, déclare que les systèmes de la troisième génération pourront offrir toutes les fonctionnalités d'un système de bureau. "[Le nouveau communicateur personnel] aura un numéro de téléphone unique que vous conserverez toute votre vie. Un tel dispositif, toujours actif, dont la batterie a une autonomie mesurée en jours et non en heures, sera en permanence connecté à Internet. Il vous réveillera le matin, vous suivra jusqu'à votre bureau, vous accompagnera pendant vos courses ou vos loisirs. Il sera avec vous dans l'avion pour Istanbul ou Tokyo ou n'importe où entre ces deux villes cherchant et fournissant les informations que vous lui avez demandé de trouver ou de vérifier - gros titres des journaux avec images, bulletins météorologiques, bulletins de recherche, courrier électronique vidéo et toutes les informations disponibles sur votre ordinateur".

Certains fabricants d'équipements ont déjà exploité à titre expérimental les prototypes de ces nouveaux appareils de communication. Un petit nombre d'opérateurs visionnaires ont eux aussi commencé à expérimenter comment ces systèmes mobiles de la prochaine génération pourraient être utilisés. Lars Persson, Directeur du marketing de Swedish Telia, décrit deux projets pilotes sur lesquels travaille actuellement sa compagnie: "nous avons à Telia quelques applications très intéressantes, l'une d'elles permet de payer directement vos factures depuis votre téléphone mobile sans utiliser une carte de crédit ou une carte pouvant être débitée automatiquement. Le téléphone lui-même établira le contact avec l'ordinateur de la banque, vérifiera votre crédit ou le solde de votre compte et débitera votre compte lorsque vous ferez un achat. Nous avons également notre propre projet de numérotation vocal grâce auquel les utilisateurs peuvent demander à leur téléphone de composer des numéros, de les connecter à la messagerie vocale de telle ou telle personne ou de récupérer des messages".

CARACTÉRISTIQUES DES SYSTÈMES

Cette multiplicité d'avantages potentiels et la croissance rapide du parc d'utilisateurs, l'élaboration d'une norme pour les systèmes mobiles de la troisième génération a été l'un des projets les plus ambitieux de l'UIT. Les systèmes IMT-2000 sont des systèmes hertziens large bande universels pouvant accepter des débits de données allant jusqu'à 2 Mbit/s et être utilisés aux quatre coins de la planète, même à des endroits que les téléphones cellulaires normaux ne peuvent atteindre.

Les travaux de normalisation concernant les systèmes IMT-2000 sont actuellement en cours au Secteur des radiocommunications et au Secteur de la normalisation des télécommunications de l'UIT (UIT-R et UIT-T). Sous la direction de la Commission d'études 8 de l'UIT-R (Aspects concernant les systèmes et aspects radioélectriques) et de la Commission d'études 11 de l'UIT-T (Signalisation et protocoles), près de 30 normes nouvelles ou révisées concernant les systèmes IMT-2000 ont déjà été ou seront approuvées dans les prochains mois; ces normes devraient se multiplier au cours des deux prochaines années date à laquelle ces systèmes seront mis en place.

LES PRINCIPAUX ÉLÉMENTS DU SYSTÈME IMT-2000

Lorsqu'ils ont mis au point le type de système de communications mobiles qui répondrait à la demande des usagers en l'an 2000 et au-delà, les architectes du système IMT-2000 ont cerné plusieurs facteurs essentiels au succès de la prochaine génération de communications mobiles.

Grande vitesse
Tout d'abord, ils se sont rendus compte que tout nouveau système devrait pouvoir assurer des services à large bande à grande vitesse tels que l'accès rapide à Internet ou des applications de type multimédia. La demande de services de ce genre grandit déjà très vite - Ragu Gurumurthy, un consultant principal de New York travaillant pour Booz Allen & Hamilton indique que sa société prévoit pour les services à large bande un marché d'une valeur allant jusqu'à 10 milliards de dollars d'ici 2010. Les usagers de demain s'attendront à pouvoir accéder à leurs services habituels aussi facilement à partir de leurs téléphones portables qu'à partir de leurs équipements filaires.

Souplesse
Deuxièmement, le système devait être aussi souple que possible et admettre de nouveaux types de services tels que la numération personnelle universelle et la téléphonie par satellite. Certaines fonctions vont notablement étendre la portée des systèmes mobiles dans l'intérêt aussi bien des consommateurs que des opérateurs. Ed Staiano, Vice-Président et Directeur général de l'exploitant de GMPCS Iridium, souligne l'importance d'un système intégré qui remplace l'environnement fragmenté des communications mobiles d'aujourd'hui. "Iridium prévoit déjà son système de communications personnelles mobiles mondiales de la prochaine génération pour répondre aux objectifs d'IMT-2000 en offrant la possibilité d'une mobilité sans solution de continuité à partir et à destination de réseaux radioélectriques de Terre compatibles avec le système IMT-2000. L'établissement d'une norme IMT-2000 est fondamental à cet égard".

Coût raisonnable
Troisièmement, le système devait être d'un coût aussi raisonnable que les appareils portables d'aujourd'hui si ce n'est plus. "Le prix est le principal élément qui freine une croissance rapide des systèmes mobiles" fait valoir Gurumurthy de la société Booz Allen. L'UIT a compris que les économies d'échelle que permettrait une norme mondiale unique présenteraient l'avantage de faire baisser le prix facturé à l'usager ce qui serait déjà important pour tous les consommateurs mais serait vital si l'on veut étendre la pénétration de la téléphonie aux pays en développement. "Pour que l'équipement de la troisième génération attire rapidement les consommateurs, il lui faut garantir un service au moins équivalent voire meilleur que les systèmes actuels et il doit être bon marché" fait observer Bergqvist de chez Nokia. "Même si les économies d'échelle vont inévitablement faire baisser les prix lorsqu'un volume suffisant sera atteint, si les systèmes coûtent plus chers et n'offrent pas au début une bien plus grande fonctionnalité, les consommateurs n'achèteront pas".

Compatibilité
Le quatrième point peut-être le plus vital est que tout système de la nouvelle génération doit offrir la possibilité pour les réseaux en place de véritablement évoluer. Même si l'apparition des systèmes numériques au début des années 90 a souvent entraîné la fermeture des anciens réseaux analogiques, les énormes investissements qui ont été réalisés depuis 10 ans pour mettre au point les réseaux cellulaires de la deuxième génération dans le monde entier font qu'un scénario semblable pour la troisième génération est tout à fait impensable.

Fabio Leite, un expert de l'UIT en systèmes mobiles et un des principaux instigateur du projet IMT-2000 au sein de l'Union, est tout à fait d'accord. "Protéger les investissements actuels est une excellente raison qui justifie une phase transitoire pour la mise en place de la troisième génération" estime-t-il. "Le système IMT-2000 insiste beaucoup sur le besoin de prévoir une évolution et une migration. L'UIT suit de près le marché - bon nombre de nos membres sont des opérateurs et fabricants d'équipements de sorte que nous sommes extrêmement sensibilisés au besoin de protéger les investissements et travaillons déjà à l'établissement de réseaux cellulaires".

En mettant sur pied le système IMT-2000, l'UIT était également consciente du besoin de conserver un terrain où les fabricants puissent entrer en concurrence afin de créer des encouragements et de stimuler l'innovation. "Le type de norme mondiale que nous envisageons constitue en fait un cadre" explique Pekka Tarjanne, Secrétaire général de l'UIT. "Nous sommes toujours soucieux de laisser aux entreprises industrielles la liberté d'entrer en concurrence lorsqu'il s'agit de technologies. Les normes ne visent pas à étouffer l'évolution vers des technologies plus performantes ou des approches plus innovantes".

Bilan des progrès accomplis

Les normes les plus importantes sont en grande partie déjà en place et l'UIT s'attache à choisir pour le système la très importante technologie applicable à l'interface radioélectrique connue sous le sigle RTT (technologie de transmission radioélectrique). A la date limite du 30 juin 1998, l'UIT avait reçu 15 propositions d'organisations et d'organismes régionaux du monde entier. Ces propositions ont été examinées par des groupes d'évaluation spéciaux indépendants qui ont remis leur rapport d'évaluation final à l'UIT à la fin du mois de septembre 1998. La sélection finale des principales caractéristiques qui constitueront la série d'interfaces radioélectriques du système IMT-2000 sera effectuée pendant la phase de consensus qui se termine en mars 1999.

Pour les opérateurs et les fabricants d'équipements, beaucoup de choses dépendent du choix de la technologie RTT. Ken Woo de AT&T parle d'une "guerre sainte virtuelle" entre des technologies concurrentes dans le monde des communications mobiles. Les partisans du système IMT-2000, Leite et Callendar estiment également que ce choix sera difficile et crucial pour l'industrie.

"Le problème", fait observer Callendar, "est que certaines organisations ont un avantage stratégique notable dans certaines technologies - et que bien entendu elles répugnent à le perdre".

Toutefois, Leite reste optimiste en ce qui concerne le processus de sélection. Selon lui, "Nous nous trouverons très probablement dans une situation où la technologie choisie retiendra certains des meilleurs aspects de toute la série de propositions. Malgré l'antagonisme des intérêts, je pense que l'industrie se mettra d'accord pour trouver un compromis - après tout, la volonté des concurrents de trouver un compromis et de coopérer a longtemps constitué une des pierres angulaires du développement des réseaux de télécommunication mondiaux.

En fait, la procédure de sélection de la technologie RTT illustre très bien le rôle de l'UIT. Nous avons le pouvoir d'amener tout le monde autour d'une table et de dégager un consensus. C'est notre travail, c'est notre raison d'être. L'UIT est dans la situation sans pareille de représenter l'intégralité du secteur au niveau mondial et nous sommes probablement la seule organisation pouvant espérer obtenir un tel accord sur une norme mondiale.

L'optimisme de Leite est partagé par les grands concepteurs d'équipement. Selon Åke Persson, Directeur de la commercialisation et des ventes chez Ericsson, le nouveau système constituera une révolution sur le chemin qui mène à l'ère de l'information des communications mondiales. "Pour la communauté mondiale des télécommunications, le système IMT-2000 est un jalon décisif. Il permettra de réunir les gens et de faire tomber les barrières géographiques et culturelles comme jamais auparavant". C'est également l'avis de Motorola. "Les rêves que l'on a pu former au XXe siècle pourront être réalisés grâce à la technologie et au spectre propres à la troisième génération", prophétise le vice-président exécutif Merle L. Gilmore.

L'ENTRÉE DANS LE PROCHAIN MILLÉNAIRE

Une fois prise la décision concernant une nouvelle interface radioélectrique, on pourra finir d'élaborer avant l'an 2000 les normes restantes et ce sera alors aux fabricants et aux opérateurs d'agir.

Les premiers systèmes de la troisième génération devraient donc faire leur apparition sur le marché vers 2002, au début probablement dans les pays qui disposent déjà d'un important parc d'usagers de communications mobiles et où une forte demande existe pour les nouveaux types de services à large bande que la troisième génération peut assurer.

Les premiers téléphones faisant appel aux systèmes IMT-2000 n'auront probablement pas un aspect très différent que ceux que nous utilisons aujourd'hui et ne seront sans doute pas d'un usage très différent non plus. Michael Callendar prévoit des téléphones multimodes qui fonctionnent exactement comme les téléphones numériques standards des anciens réseaux mais qui peuvent profiter des grands débits de transmission de données et des services sophistiqués assurés par les réseaux de la troisième génération en place. "La convergence des normes en une seule norme mondiale est on ne peut plus profitable aux consommateurs, aux opérateurs et aux fabricants. Pendant la phase de transition, nous aurons sans aucun doute des téléphones multimodes qui utiliseront à la fois un des langages propres à la deuxième génération et le nouveau langage de la troisième génération. Le logiciel réduira les difficultés qu'implique pendant un temps la transition entre les anciens et les nouveaux systèmes", indique Callendar.

Propositions relatives à des techniques de transmission radioélectrique*

Proposition

Description

Environnement

Origine

             

intérieur

piétons

véhicule

satellite

       
DECT Télécommunications numériques sans cordon améliorées


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ETSI Project (EP) DECT
UWC-136 Communications hertziennes universelles

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Etats-Unis, TIA TR45.3
WIMS
W-CDMA
Services de messagerie et multimédias hertziens - AMRC à large bande


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Etats-Unis, TIA TR46.1
TD-SCDMA AMRC synchrone avec répartition dans le temps

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China Academy of Telecommunication Technology (CATT)
W-CDMA AMRC à large bande

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Japon, ARIB
CDMA II AMRC-SD asynchrone

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République de Corée, TTA
UTRA Accès radioélectrique de Terre UMTS

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ETSI SMG2
NA:
W-CDMA
Amérique du Nord: AMRC à large bande

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Etats-Unis,
T1P1-ATIS
CDMA-2000 AMRC à large bande (IS-95)

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Etats-Unis,
TIA TR45.5
CDMA I AMRC-SD synchrone multibandes

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République de Corée, TTA
SAT-CDMA 49 satellites LEO sur sept plans à 2000 km

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République de Corée, TTA
SW-CDMA AMRC à large bande pour satellite

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ESA
SW-CTDMA AMRC/AMRT hybride à large bande pour satellite

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ESA
RTT ICO Dix satellites MEO sur deux plans à 10 390 km

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ICO Global Communications
Horizons Système à satellites Horizons

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Inmarsat

* Soumises avant l'échéance du 30 juin 1998.

Toutefois, il semble très probable qu'à partir de 2005 environ la plupart d'entre nous utiliserons nos téléphones mobiles d'une manière tout à fait différente. Grâce aux efforts soutenus de normalisation déployés par l'UIT ainsi qu'à sa capacité sans pareille de favoriser un consensus et une coopération entre les secteurs, nous ne penserons plus à nos téléphones mobiles pour simplement bavarder avec nos amis ou parler affaires avec nos collègues. En fait, il s'agira dorénavant d'appareils de communication qui nous donneront la liberté de nous exprimer sous toutes les formes que l'on peut imaginer - clips sonores, images, animations - à peu près d'où nous voudrons sur la face de la terre.n

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