DISCOURS DE SON EXCELLENCE MAMADY CONDE
MINISTRE DE LA COMMUNICATION DE LA
REPUBLIQUE DE GUINEE
Monsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Pour commencer, Monsieur le Président, permettez-moi de noter le réel
plaisir que je ressens à prendre part aux travaux de la Conférence de
Plénipotentiaires de l'UIT
Avant de rentrer dans le vit du sujet, vous me permettrez, au nom de la
délégation que j'ai l'honneur de conduire et à mon nom personnel, d'adresser
mes sincères remerciements au Royaume Chérifien, d'avoir accepté cette lourde
tâche d'abriter cette conférence qui est l'organe suprême de l'Union.
Je voudrais aussi vous remercier de l'opportunité que vous me donnez, pour
exposer sommairement la politique et la stratégie du secteur des
Télécommunications de la République de Guinée, qui est et demeure un
chaînon de la grande chaîne des Télécommunications mondiales.
Je dis bien sommairement, parce qu'il serait fastidieux, voire prétentieux
de vouloir traiter de façon approfondie, tous les aspects de ce dynamique
secteur dans un temps aussi bref.
Monsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Cette conférence, qui est la boussole des Télécommunications mondiales se
tient à un moment où l'environnement des Télécommunications africaines, et
plus particulièrement en Guinée, se caractérise par une faible télédensité
qu'il convient de surmonter.
Compte tenu de cette réalité, le Gouvernement Guinéen, dans sa politique
de désengagement de l'Etat des secteurs productifs, a dès 1992, procédé à
la libéralisation du secteur des Postes et Télécommunications, pour lui
conférer un véritable rôle de croissance économique.
Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre du programme de restructuration du
secteur, les lois L/92/015 et 016/CTRN du 02 juin 1992, portant respectivement réglementation
générale des Postes et Télécommunications, ont été promulguées.
Au terme de ces lois, d'importantes décisions ont été prises :
- Libéralisation du secteur ;
- Séparation de la gestion de la Poste et des Télécommunications;
- Redéfinition du rôle de l'Etat qui se limite à l'élaboration et la
mise en œuvre de la politique sectorielle.
La restructuration du secteur da permis de définir et de séparer les
responsabilités de politique sectorielle et de réglementation qui restent du
domaine de l'Etat, de celles associées à l'exploitation et à la fourniture
des services de la Poste et des télécommunications qui sont délégués à des
organismes autonomes.
C'est ainsi que deux entités autonomes sont nées : l'Office de la Poste
Guinéenne (OPG), et la Société des Télécommunications de Guinée (SOTELGUI).
Ces deux sociétés sont investies d'une mission de service public et doivent,
par conséquent, fournir des services viables et de qualité à des coûts
abordables à tous les usagers.
En ce qui concerne le secteur des Télécommunications, il convient de noter
que la SOTELGUI est une société anonyme dont le capital a été ouvert à la
participation d'un actionnariat privé (TELEKOM MALAYSIA), qui détient 60% du
capital depuis le 23 décembre 1995, tandis que le Gouvernement de la
République de Guinée détient les 40%.
La SOTELGUI détient le monopole sur les services de base, et les services
nouveaux et à valeur ajoutée ont été ouverts à la concurrence conformément
aux dispositions de la loi de 1992.
Ainsi, quatre licences d'exploitation de téléphonie cellulaire dans la
bande des 900 MégaHertz et une licence dans la bande des 1800 MégaHertz, ont
été délivrées aux opérateurs privés.
Il convient de noter que tous ces réseaux agréés sont interconnectés pour
faciliter l'écoulement du trafic, même si cette interconnexion ne satisfait
pas pleinement aux exigences du régulateur et des usagers. Des études sont
actuellement en cours avec l'aide de la Banque Mondiale pour le renfoncement du
cadre réglementaire du secteur.
Ainsi, le parc de la desserte téléphonique qui était de 10.000 lignes
fixes environ en 1996, est passé de 21.000 lignes fixes, tandis que le parc
mobile qui est de 60.000 lignes, est entrain d'atteindre …… lignes avec la
nouvelle extension de SOTELGUI.
Aussi, avec le raccordement de la Guinée au réseau Internet grâce à
l'appui de l'USAID, trois fournisseurs de services Internet opèrent dans le
pays.
Monsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Il convient de noter que malgré les dispositions prises par le Gouvernement,
les résultats sont nettement en deçà des besoins de la population.
Le développement et l'exploitation des réseaux dans les pays en
développement sont souvent freinés par le manque d'investissements, de
perfectionnement des cadres par rapport aux nouvelles technologies, et aussi par
l'insuffisance du transfert de technologies.
Avec l'avènement de la Société mondiale de l'information, le monde est un
village planétaire, et les technologies de l'information et de la Communication
se trouvent au cœur de cette mutation fondamentale où l'Afrique ne saurait se
mettre à l'écart.
Elle doit s'intégrer dans cette logique en offrant des services multimédia
par l'utilisation de toutes les opportunités qu'offrent les nouvelles
technologies.
Les pays les moins avancés doivent profiter de ces opportunités qui leur
sont offertes pour améliorer leurs infrastructures à travers le NEPAD tout en
faisant de la fracture numérique un défi à surmonter.
Monsieur le Président,
Excellence,
Mesdames, Messieurs,
La mondialisation doit servir à réduire l'écart de développement entre
les pays développés et les pays en développement, et ne doit pas être conçu
uniquement en faveur des pays nantis.
Nous fondons l'espoir que les travaux de la conférence déboucheront sur des
résultats propres à réduire la fracture numérique entre les pays
développés et les pays les moins avancés.
Je ne saurai terminer sans remercier l'UIT et le Gouvernement Chérifien pour
l'accueil chaleureux et les dispositions prises pour la parfaite organisation de
cette conférence.
Je vous remercie.
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