Il s'agit de la version du Document d'information élaborée en vue de la Conférence de plénipotentiaires de 2018 en octobre/novembre 2018. Pour accéder à la toute dernière version de ce document d'information, veuillez cliquer ici.

Aperçu

  • 1,7 milliards d’adultes dans le monde n’ont pas de compte en banque et pourtant, 1,1 milliard d’entre eux ont un téléphone mobile.
  • Les pays en développement exploitent l’utilisation répandue des téléphones mobiles et des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour mettre les services financiers à la portée de toutes les personnes et leur permettre de sortir de la pauvreté.
  • Les services financiers numériques recèlent un énorme potentiel pour donner aux personnes auparavant sans compte bancaire la capacité d’épargner, d’effectuer des paiements et d’accéder à des offres de crédit et d’assurance, ce qui leur permettra de gérer des revenus irréguliers, de planifier l’avenir, de se remettre de chocs économiques et de catastrophes naturelles, et de trouver de nouveaux moyens de subsistance. L’inclusion financière numérique peut donner aux gouvernements les moyens de veiller à ce que les remboursements de sécurité sociale soient versés à leurs destinataires et d’épauler les commerçants qui acceptent des paiements électroniques pour qu’ils puissent acquérir de nouvelles méthodes d’informatique décisionnelle et accéder à des lignes de crédit.
  • Les efforts déployés en faveur de l’inclusion financière numérique contribuent à la réalisation de l’Objectif de développement durable 1 des Nations Unies visant à éradiquer la pauvreté.
Financial Inclusion
Photo by Trevor Snapp/Bloomberg via Getty Images


Défis et solution
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Les pays en développement exploitent l’utilisation répandue des téléphones mobiles pour mettre des services financiers susceptibles d’améliorer le quotidien à la portée de toutes les personnes et leur permettre de sortir de la pauvreté. A cette fin, il faudra garantir la confidentialité des données, élaborer des moyens fiables pour vérifier l’identité des personnes, prendre des mesures de sécurité contre le piratage et la fraude, et mettre au point des solutions pour rendre les paiements électroniques attrayants aux yeux des petits commerçants et de leurs clients.

Les efforts en faveur de l’inclusion financière numérique visent à faire en sorte que les services financiers soient accessibles à tous, qu’ils soient interopérables d’un fournisseur de services à un autre, et qu’ils soient constamment disponibles et sûrs, afin de protéger l’identité numérique et les données des utilisateurs et de leur donner la garantie que leur argent et leur identité sont en sécurité.

Les initiatives prises en vue d’atténuer la pauvreté dans le monde ne peuvent se limiter à promouvoir l’accès aux services financiers numériques. En effet, les utilisateurs doivent avoir les connaissances financières et numériques adéquates si l’on veut améliorer les conditions de vie des deux milliards de personnes sans compte bancaire.

Contribution de l’UIT afin d’améliorer l’accès aux services financiers numériques

Le Groupe spécialisé de l’UIT-T sur les services financiers numériques a publié 85 recommandations en matière de politique applicables aux services financiers numériques accompagnées de 28 rapports thématiques. Le Groupe spécialisé, qui a réuni plus de 60 organisations issues d’une trentaine de pays, a constitué la toute première initiative visant à rassembler tous les acteurs, y compris des régulateurs des TIC et des représentants de banques centrales, oeuvrant dans l’intérêt de l’inclusion financière.

L'UIT, le Groupe de la Banque mondiale et le Comité sur les paiements et les infrastructures de marché, avec le soutien financier de la Fondation Bill & Melinda Gates, dirigent l'Initiative mondiale en faveur de l'inclusion financière, un programme de mesures prises collectivement qui s’échelonne sur trois ans et qui vise à faire avancer les travaux de recherche sur les services financiers numériques et à accélérer l'inclusion financière numérique dans les pays en développement. A la faveur de cette initiative, les autorités nationales des pays en développement et des marchés émergents pourront utiliser les TIC afin d’étendre la portée du système financier, tout en gérant les risques associés. Les 85 recommandations de l’UIT susmentionnées sont appliquées dans le cadre de cette initiative. L’axe de travail opérationnel de l’initiative vise à fournir une assistance technique à la Chine, à l’Egypte et au Mexique, afin d’appuyer leurs efforts pour créer des cadres politiques à même de stimuler l’inclusion financière numérique. L’axe de travail privilégiant les connaissances, mené par trois groupes de travail, a pour objet de faire progresser la recherche dans trois domaines de première importance aux fins de l’inclusion financière numérique:

  1. L’acceptation des paiements électroniques par les commerçants et leurs clients.
  2. La relation entre des systèmes d’identification fiables et l’inclusion financière.
  3. La sécurité des services financiers numériques et la confiance dans ces services.

Les quelques exemples ci-après montrent comment les gouvernements et le secteur privé s’emploient à renforcer l’inclusion financière numérique:

  • Sans pièce d'identité formelle, nombre d'Indiens ont du mal à ouvrir un compte bancaire. L’Inde a mis en place un système d’identification biométrique appelé “Aadhaar” en 2010. Aadhaar est un code d'identification unique à 12 chiffres qui s'appuie sur une authentification biométrique afin de créer une preuve d'identité sécurisée, sûre et unique pour les citoyens indiens, sans critère d'éligibilité. Cela signifie qu'une empreinte digitale ou une image de l'iris lue au point de service peut servir de pièce d'identité, par exemple lors de l'ouverture d'un compte bancaire ou de signature numérique pour une transaction électronique en espèces. Aadhaar a ensuite été associé aux systèmes de paiement numérique dans le cadre de l'avancement plus élargi de l'inclusion financière numérique, sous les auspices du Digital India Programme, en vue de transformer l'Inde en une société numérique sans espèces et en une économie de la connaissance.
  • En 2007, le Kenya a lancé M-Pesa (“M” pour mobile, “pesa” pour argent en swahili), le premier service d’argent mobile. Une étude menée sur le service M-Pesa a montré que, grâce à un accès élargi aux services financiers numériques dans le pays, la part d’utilisateurs de services financiers traditionnels a triplé, passant de 27 pour cent en 2006 à 75 pour cent en 2015. L’utilisation des services financiers numériques a aussi conduit à une augmentation de la résilience financière et de l’épargne, en particulier au sein des ménages dirigés par des femmes. En outre, ces services ont aidé des femmes à passer de l’agriculture au monde de l’entreprise. Au Kenya, le développement du service d'argent mobile a permis à deux pour cent des ménages de se hisser au-dessus du seuil de pauvreté (1,90 USD par jour).

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