"Big Data", pénurie de fréquences et stratégies de financement
des investissements dans les nouveaux réseaux: les nouvelles
priorités pour les régulateurs techniques
Les participants au Colloque misent sur la responsabilisation des
consommateurs
pour mettre le développement social et les besoins de tous au coeur des politiques
en matière de TIC
Manama, Bahreïn, le 5 juin 2014 – Comme les
intervenants de haut niveau l'ont expliqué aux délégués qui assistaient cette
semaine au
Colloque mondial des régulateurs (GSR) organisé par l'UIT,
le rôle de plus en plus central des technologies de l'information et de la
communication dans la quasi-totalité des aspects de l'économie et des
interactions sociales est à l'origine de défis de taille pour les régulateurs et
les décideurs dans le secteur des TIC, dont les décisions ont une incidence
déterminante sur le monde de demain.
Plus grande réunion annuelle d'experts de la régulation du secteur des TIC,
le
GSR-14 était accueilli par le Gouvernement du Bahreïn et
placé sous le haut patronage du Premier Ministre, Son Altesse Royale le Prince
Khalifa bin Salman Al-Khalifa. Sous la présidence du Président de la TRA,
M. Mohammed Alamer, la manifestation a réuni plus de 700 éminents spécialistes
de 113 pays, qui se sont penchés sur les nombreuses questions juridiques et de
politiques publiques complexes que pose notre environnement numérique
hyperconnecté.
Consacrée au thème "Mettre à profit le potentiel du monde numérique",
l'édition de cette année est l'une des plus suivies, puisqu'elle a attiré
quelque 80 hautes et très hautes personnalités, notamment des ministres, des
directeurs d'organismes de régulation et des dirigeants de grandes entreprises.
Elle a été déclarée officiellement ouverte le mardi 3 juin par Son Altesse
Cheikh Ali bin Khalifa Al Khalifa, Vice-Premier Ministre du Bahreïn, S. E.
Cheikh Fawaz bin Mohamed bin Khalifa Al Khalifa, Ministre d'Etat des
télécommunications, et le Dr Hamadoun I. Touré, Secrétaire général de l'UIT.
Il a été expliqué aux participants de quelle manière l'énorme stock mondial
de données, qui croît à un rythme effréné et est alimenté par les capteurs haute
technologie, les interactions humaines sur le web, les courriers électroniques
et les réseaux sociaux, ainsi que par les communications de machine à machine,
ouvre un grand nombre de nouvelles perspectives commerciales, tout en suscitant
des craintes concernant la confidentialité des données personnelles et leur
utilisation par des tiers.
La séance qui s'est déroulée mercredi sur les "Big Data" était placée sous la
direction d'Andrew Haire, co‑auteur d'un
document de travail, qui a rappelé aux délégués que 90% des
données stockées dans le monde ont été collectées au cours des deux dernières
années. Le stockage étant aujourd'hui peu coûteux, la tendance consistant à
stocker sur le long terme tous les types de données ou presque – même des
informations n'ayant manifestement aucune valeur immédiate – fait naître de
nouvelles possibilités d'amélioration des services utiles à la société dans des
domaines comme l'épidémiologie, la gestion de l'environnement et les opérations
de secours en cas de catastrophe, mais soulève aussi des inquiétudes concernant
la protection de la vie privée et la surconcentration du marché de la collecte
de données au profit de puissants monopoles. Comme cela a été expliqué aux
participants, les régulateurs doivent anticiper et mettre en place des cadres
permettant d'exploiter pleinement le potentiel du "Big Data" sur le plan social,
tout en agissant en amont pour protéger les intérêts légitimes des consommateurs.
Responsabilisation des consommateurs et nécessité de partager les ressources
ont été les grands thèmes de l'édition de cette année. Les régulateurs ont
souligné l'importance sur le plan social d'un accès financièrement abordable aux
TIC et les opérateurs et fournisseurs de services se sont demandés comment
renforcer la concurrence et mettre de nouveaux produits sur le marché de la
manière la plus efficace possible en termes de coût.
La nécessité de trouver davantage de fréquences afin d'éviter une pénurie et
de prendre en charge les services hertziens de plus en plus nombreux est une
question associée à des concepts d'utilisation en partage du spectre qui ont
suscité un débat animé, à la fois lors d'un atelier organisé par le
Bureau des radiocommunications de l'UIT à la veille du Colloque
et lors d'une séance spéciale tenue mercredi 4 juin et consacrée à l'octroi de
licences. Lors d'un débat animé, plusieurs intervenants et délégués ont souligné
qu'il était important de prévoir des attributions de fréquences fiables, qui
soient synonymes de retour sur investissement pour les acteurs du secteur des
TIC et de qualité de service pour les utilisateurs, et ont invité instamment les
régulateurs à être ouverts à l'évolution, tout en assurant la protection des
services existants.
Lors du débat organisé mercredi, des experts – décideurs, opérateurs de
télécommunications et représentants de l'industrie des satellites – ont par
ailleurs insisté sur l'utilisation en partage, cette fois‑ci des infrastructures
dans le cadre de stratégies innovantes susceptibles d'aider le secteur des TIC à
étendre les réseaux dans l'environnement actuel largement privatisé, où les
pouvoirs publics des pays – qui ont construit la plupart des réseaux fixes en
fils de cuivre et en fibre – ne financent plus directement le déploiement des
nouveaux réseaux.
Des participants ont fait remarquer que des stratégies communes peuvent aider
les nouveaux acteurs à entrer sur le marché, ce qui stimule la concurrence et
élargit le choix des consommateurs. Ils ont également insisté sur le fait que
dans un secteur nécessitant d'énormes capitaux, des niveaux élevés de retour sur
investissement sont indispensables, de même que des cadres réglementaires clairs
et prévisibles qui favorisent la confiance des investisseurs. Le modérateur,
Kamal Shehadi, responsable de la régulation d'Etisalat, premier opérateur du
Moyen-Orient, et Président de l'édition de 2009 du GSR qui s'est tenue à
Beyrouth (Liban), a fait observer que du point de vue des régulateurs, cela
signifie que les cadres régissant les TIC doivent être suffisamment souples pour
favoriser l'innovation et l'apparition de nouveaux modèles économiques, tout en
veillant à ce que les acteurs actuels aient toujours la possibilité de se
développer et de prospérer.
Une tribune mondiale d'échange
Le Colloque mondial des régulateurs, qui se déroule chaque année et
représente la plus grande réunion spécialisée des décideurs dans le secteur des
TIC, a été lancé par
l'UIT il y a 15 ans, afin d'encourager les débats, le
partage des connaissances et les échanges de bonnes pratiques entre régulateurs,
analystes des politiques publiques et autres grands partenaires du secteur des
TIC.
Le GSR donne la parole à l'industrie, dont l'avis est essentiel, dans le
cadre du Dialogue mondial ouvert secteur privé-régulateurs (GRID), qui permet
aux experts du secteur privé de débattre de questions essentielles avec leurs
homologues des organismes de régulation.
La manifestation s'est conclue cet après-midi avec l'adoption d'un
ensemble de lignes directrices relatives aux bonnes
pratiques réglementaires, qui soulignent l'importance de donner aux régulateurs
une certaine souplesse et marge de manoeuvre et de considérer l'environnement
postconvergence actuel dans sa globalité afin de tenir compte des besoins d'un
écosystème numérique plus large, plutôt que de rester sur des catégories de
services traditionnelles comme les "télécommunications" ou la "radiodiffusion".
Les résultats du Colloque seront intégrés dans la prochaine édition du
rapport phare de l'UIT sur la réglementation
Tendance des réformes dans les télécommunications, qui
paraîtra dans quelques mois.
Dans l'allocution de clôture qu'il a prononcée un peu plus tôt aujourd'hui
devant les délégués du GSR-14, le Directeur du Bureau de développement des
télécommunications de l'UIT, M. Brahima Sanou, a déclaré: "Seule la
collaboration nous permettra de mettre à profit le potentiel du monde numérique,
et aura pour effet de créer une réglementation efficace et intelligente. La
responsabilisation des consommateurs, la redéfinition des responsabilités et la
mise en place des conditions qui permettront à tout un chacun de tirer
pleinement parti des possibilités qu'offre le monde numérique supposent en outre
une coopération à tous les niveaux – national, régional et international".
M. Mohammed Alamer, Président du GSR-14, a déclaré: "Ensemble, nous avons
recensé les mesures requises pour protéger les droits des consommateurs dans le
secteur des télécommunications et des TIC – sans étouffer l'innovation – grâce
auxquelles les consommateurs pourront vivre dans un environnement numérique
compétitif, sécurisé et sûr. Les régulateurs présents au GSR-14 ont répertorié
des mesures politiques et réglementaires proactives dans les domaines suivants:
redéfinir les besoins en matière de protection des consommateurs tout au long de
la chaîne de valeur, des réseaux TIC aux applications et services; identifier
les priorités et les responsabilités des parties prenantes du secteur des TIC (pouvoirs
publics, secteur privé et consommateurs) dans un environnement numérique; et
élargir la mission du
régulateur et les moyens d'application dont il dispose afin d'assurer la
protection efficace des consommateurs dans un environnement numérique
postconvergence – en particulier en ce qui concerne le respect de la vie privée,
la protection des données, la protection contre les fraudes et les utilisations
abusives".
Outre les débats animés qui se sont déroulés pendant les trois jours qu'a
duré ce Colloque, plusieurs manifestations ciblées ont été organisées dans le
cadre du GSR, notamment un
atelier UIT sur le thème "Espaces blancs et accès dynamique
au spectre", un
séminaire sur "Les fréquences radioélectriques pour les
communications par satellite: Evaluation des besoins de connectivité des
utilisateurs", organisé conjointement par le Global VSAT Forum et l'Organisation
internationale de télécommunications par satellite, une
réunion réservée aux directeurs de la réglementation d'entreprises du
secteur privé et une
réunion spéciale des associations de régulateurs venant du monde entier.
Le Secrétaire général de l'UIT, le Dr Touré, a par ailleurs rendu
hommage à tous les présidents des éditions précédentes du GSR lors
d'une cérémonie spéciale, tenue dans le cadre d'un gala organisé le 3 juin au
soir au Bahrain's al Areen Palace Resort.
Tous les documents de travail du GSR-14 sont disponibles
ici.
Un aperçu complet du marché des TIC du Bahreïn ainsi que les dernières
statistiques sur les technologies sont disponibles à l'adresse:
www.itu.int/en/newsroom/gsr-14/Documents/bahrain-ict-market.pdf.
On trouvera des informations de référence, dont des discours prononcés par
les participants de haut rang et des statistiques essentielles sur le large
bande dans le monde, sur le site web de la salle de presse consacré au GSR-14, à
l'adresse:
www.itu.int/en/newsroom/gsr-14/Pages/default.aspx.
Pour télécharger des photos du GSR-14:
www.flickr.com/photos/itupictures/collections/72157631420351334/.
Pour regarder les interviews réalisées dans le cadre du GSR-14:
http://bit.ly/1hAUEHG
Suivez l'événement sur Twitter, à l'adresse: #GSR14.
Pour en savoir plus, consultez la
page d'accueil du GSR-14 ou mettez-vous en rapport
avec:
Sarah Parkes
Chef, Relations avec
les médias et information du public
|
Jeoff Barraclough
R3 / Strategic
Communications Consultancy
|
Monica Albertini
Responsable des communications Bureau de développement des télécommunications de
l'UIT
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TRA Bahrain:
Mohamed Ali Al Khalifa
Spécialiste principal, relations publiques et médias
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