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Communiqué de presse

Selon un nouveau rapport mondial, de plus en plus de gouvernements intègrent des critères de référence concernant la situation du large bande dans leurs plans nationaux

La Commission "Le large bande au service du développement durable" publie des données annuelles par pays sur la situation de l'accès large bande dans le monde




Genève, 11 septembre 2018

Un nouveau rapport publié aujourd'hui par la Commission "Le large bande au service du développement durable" montre qu'un nombre croissant de gouvernements intègrent désormais, dans leurs plans nationaux relatifs au large bande, des critères de référence concernant la situation du large bande. Cette année, le rapport indique pour la première fois qu'au moins 15 pays ont mis en place des stratégies visant à promouvoir une utilisation sécurisée de l'intelligence artificielle.

Le rapport, intitulé "La situation du large bande: le large bande en tant que catalyseur du développement durable", met en évidence l'importance majeure de la connectivité large bande pour les populations, qu'il s'agisse d'accéder aux services de cybersanté, de recevoir des remboursements de sécurité sociale au moyen d'un téléphone mobile ou de recevoir des alertes vitales en cas de catastrophe.

"L'infrastructure large bande constitue une infrastructure essentielle pour un pays, au même titre que les réseaux d'approvisionnement en eau et en électricité. Les analyses de données et les recommandations stratégiques qui figurent dans l'édition de 2018 du rapport sur la situation du large bande tombent à point nommé, à l'heure où l'accès à l'Internet est plus important que jamais", a déclaré Houlin Zhao, Secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications (UIT) et co-Vice-Président de la Commission aux côtés de la Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay.

Pour stimuler le déploiement du large bande, la Commission recommande de mettre en place une autorité nationale chargée du large bande, de promouvoir la formation à l'Internet et de stimuler la demande des consommateurs et des entreprises, de suivre l'évolution des technologies de l'information et de la communication (TIC) aux fins de l'élaboration des politiques, de revoir les mesures relatives au service universel, de renforcer les compétences et les connaissances numériques, de soutenir les cyberentreprises et les entrepreneurs locaux, d'adapter les cadres juridiques et de réduire les taxes et droits applicables aux produits et aux services de télécommunication.

Si le rapport met en avant l'intérêt de la connectivité Internet dans le monde de plus en plus numérique d'aujourd'hui, il soulève également des préoccupations quant aux inégalités croissantes en termes d'accès au large bande et d'utilisation de la connectivité selon les pays, les sexes et les régions.

Aujourd'hui, près de la moitié de la population mondiale utilise l'Internet, essentiellement dans les zones urbaines et densément peuplées. La connectivité à l'Internet des populations des zones rurales et isolées demeure un défi dans de nombreux pays. L'ampleur de l'infrastructure à mettre en place, ou des améliorations à apporter à l'infrastructure existante, pour combler la fracture numérique et déployer les technologies émergentes est considérable. L'année dernière, l'UIT a estimé qu'il faudra investir 450 milliards USD pour connecter 1,5 milliard de personnes supplémentaires.

"L'infrastructure, l'investissement, l'innovation et l'inclusion (les "4 I") sont au coeur de la stratégie de l'UIT visant à tirer parti des TIC pour accroître l'accès aux services large bande et contribuer à accélérer la réalisation de tous les Objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies", a ajouté M. Zhao.

Le rapport offre un aperçu de l'accès aux réseaux large bande dans le monde, notamment sur le plan économique, en fournissant des données ventilées par pays qui permettent de mesurer l'accès au large bande à l'aune des sept grands objectifs fixés par la Commission. Il souligne également l'impact de l'évolution rapide des TIC, et notamment les effets des nouvelles tendances telles que l'Internet des objets, les mégadonnées et l'intelligence artificielle. Les progrès accomplis dans le domaine du large bande mobile (par exemple en ce qui concerne les réseaux de quatrième et de cinquième génération) et des technologies par satellite de prochaine génération permettront de fournir des services numériques plus rapidement et de façon plus fiable, ce qui aura des répercussions sur l'agriculture, le climat, les secours en cas de catastrophe, l'éducation, la santé et les transports de demain.

Parmi les éléments marquants du rapport, l'on peut citer la mise à jour des grands objectifs fixés par la Commission sur le large bande:

Rendre universelle la politique en faveur du large bande (Objectif 1)

La mise en oeuvre, par les pays, de politiques relatives au large bande progresse, mais à un rythme lent. La proportion de pays dotés de plans nationaux pour le large bande est passée de 80% (156 pays) à 81% (159 pays), soit trois pays en plus, un certain nombre de pays ayant approuvé leur plan national pour le large bande (par exemple, la Bolivie, la République démocratique du Congo, les Maldives, le Mali et le Koweït), tandis que dans d'autres pays, les plans nationaux pour le large bande sont parvenus à expiration.

Rendre le large bande financièrement abordable (Objectif 2)

Dans le cadre de ses nouveaux objectifs pour 2025, la Commission a revu à la baisse la cible correspondant au seuil d'accessibilité des services large bande, laquelle est passée de moins de 5% à moins de 2% du revenu national brut mensuel par habitant. Cette nouvelle cible contribuera particulièrement à faire en sorte que les groupes à faible revenu des pays en développement et des pays les moins avancés puissent avoir accès à la connectivité. Toutefois, compte tenu de ce changement, le nombre de pays qui respectent le seuil d'accessibilité a diminué. En ce qui concerne l'accessibilité du large bande fixe, 73 pays ont atteint la nouvelle cible, tandis que 122 pays ne l'ont pas encore atteinte. S'agissant de l'accessibilité du large bande mobile, 109 pays ont atteint la cible et 86 pays doivent encore l'atteindre.

Connecter les populations (Objectif 3)

Le rapport souligne les défis qui doivent être relevés si l'on veut connecter la deuxième moitié de la population mondiale, en indiquant qu'il a fallu plus de 25 ans pour connecter un peu moins de la moitié du monde, et ce principalement dans des zones urbaines et faciles d'accès. Il sera difficile de parvenir à connecter un quart supplémentaire de la population mondiale dans les sept prochaines années compte tenu du taux de croissance actuel de la population, à savoir 5% par an, en particulier dans les pays en développement et dans les pays les moins avancés.

Acquérir des connaissances et des compétences numériques minimales (Objectif 4)

Le rapport indique que les données concernant les compétences numériques sont rares et montre que les moyennes mondiales relatives aux compétences numériques varient de 5,2% (utilisation d'un langage de programmation) à 43,7% (transfert de fichiers). Dans ce contexte, il met en évidence la nécessité de définir la notion de "niveau minimal de maîtrise des compétences numériques" et d'accroître la collecte de données pour pouvoir mesurer efficacement les progrès accomplis dans ce domaine.

Utiliser les services financiers numériques (Objectif 5)

Le rapport rend compte de l'utilisation des services financiers numériques, qui progresse rapidement. Elle concerne aujourd'hui 15,8% de la population mondiale et 21,4% des adultes de la planète. Selon les estimations figurant dans le rapport, 40% de la population mondiale devrait utiliser ces services d'ici à 2025.

Connecter les entreprises (Objectif 6)

Le rapport identifie les principaux éléments propres à accroître le nombre d'entreprises et de petites et moyennes entreprises (PME) connectées, parmi lesquels la création d'environnements juridiques et réglementaires favorables, le renforcement des connaissances et des compétences numériques et la réduction des coûts, tels que les droits d'importation des équipements et des services de télécommunication/TIC.

Parvenir à l'égalité des sexes dans l'accès au large bande (Objectif 7)

Le rapport souligne que, selon les données disponibles les plus récentes, la fracture numérique entre les hommes et les femmes s'est accrue, passant de 11% en 2013 à 11,6% en 2016. De plus, les femmes ont en moyenne 26% moins de chances d'utiliser les technologies mobiles que les hommes. Le rapport fait état d'un renforcement des efforts menés au niveau mondial pour combler la fracture numérique, par exemple dans le cadre du Partenariat mondial EQUALS (www.equals.org), et à ce titre, indique qu'il y a bon espoir que l'égalité entre hommes et femmes dans l'accès au large bande soit une réalité d'ici à 2025.

Pour obtenir de plus amples informations et télécharger le rapport, veuillez consulter l'adresse suivante: www.broadbandcommission.org